20 août 2020
Jardin de pluie du lycée saint exupéry
Jérôme Champres - Cerema
La question de la gestion des eaux pluviales se pose aujourd'hui dans les villes. L'aménagement d'espaces non-imperméables comme les jardins de pluie permet de favoriser l'infiltration de l'eau au niveau de la parcelle.
Le Cerema a publié un ouvrage dans lequel différents exemples de réalisations sont mis en avant, comme la rénovation du lycée Saint-Exupéry à Lyon, qui a été l'occasion de mettre en place un dispositif de gestion de l'eau de pluie.

Ce projet est présenté dans l'ouvrage "Jardins de Pluie, une dimension écologique et paysagère de l'aménagement", qui présente plusieurs retours d'expérience d'aménagement de dispositifs de gestion des eaux pluviales à travers des jardins de pluie.

En effet, dans un souci de préserver la ressource en eau et de permettre son infiltration dans le sol au plus près de là où elle tombe, la création d'espaces végétalisés et non imperméables apparaît comme une solution à développer.

 

Pour accéder à l'ouvrage: 

Répondre au problème d'évacuation de l'eau de pluie

Vue de l'entrée avec le jardin sec
Entrée du lycée - J Champres - Cerema

Situé en haut d'une des collines de Lyon, le lycée Saint-Exupéry et ses abords ont été rénovés progressivement à partir des années 90. Un bureau d'architectes a été sélectionner pour restructurer le site, avec des bâtiments neufs ou rénovés à haute qualité environnementale et une végétalisation de la cour de récréation. Ceci, alors que le lycée venait de subir une inondation dans ses sous-sols en raison de la non-évacuation des eaux pluviales.

Les architectes ont proposé d'intégrer dans le projet la gestion des eaux pluviales à la parcelle pour favoriser son infiltration sur place sans la rejeter vers le réseau collectif extérieur. Pour cela, une toiture végétalisée a été combinée avec l'aménagement d'un jardin de pluie dans la cour.

Le principe était de végétaliser la surface de 800 m² de la cour, entièrement minéralisée, avec des éléments qui contribuent au stockage temporaire des eaux de pluie: entre 500 et 600m² ont été végétalisés par un jardin de pluie et un jardin sec.

Le jardin de pluie, composé d'une succession de bassins en creux végétalisés, longe le bâtiment principal. Seul un bassin a de l'eau en permanence. Un jardin sec minéral constitue un espace de pause avec des bancs, des murets, des plantations.

 

Récupérer et favoriser l'infiltration des eaux pluviales

vue du jardin de pluie depuis le toit
Vue du jardin de pluie depuis la toiture - J Champres - Cerema

Les toitures végétales sur les nouvelles annexes du lycée permettent de limiter le ruissellement de l'eau de pluie tout en favorisant l'isolation. Toute l'eau provenant des toitures ainsi que de la voirie est renvoyée vers le premier bassin du jardin de pluie, celui qui reste en eau. 

Du typha planté dans ce bassin contribue à dépolluer l'eau récupérée. Ce stockage temporaire permet ensuite une réutilisation pour l'arrosage.

Seules les eaux pluviales sont récupérées dans les jardins.

En cas de forte pluie, d'autres bassins se remplissent successivement tout en gardant une apparence sèche car l'eau circule par le sol. Chaque bassin permet l'infiltration lente de l'eau vers la nappe souterraine, un processus favorisé par les nombreuses plantations présentes.

Bien que le cas de figure ne se soit encore jamais produit, une évacuation vers le réseau urbain du surplus d'eau éventuel est prévue.

Au-delà de l'aspect fonctionnel de cet aménagement, la création de ce jardin de pluie a permis aux élèves de se réapproprier la cour de récréation. On observe qu'ils se répartissent davantage dans l'espace qu'avant et profitent pleinement de ces nouveaux espaces, mais aussi que les usages se sont diversifiés. 

Il y a eu une réflexion sur les usages futurs de la cour par les lycéens, sur le dimensionnement des espaces, et une équipe projet a suivi l'ensemble du chantier qui s'est étendu sur une dizaine d'années.

 

 

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