27 décembre 2019
assemblage des logos de plateformes de mobilités
Pour permettre aux publics fragiles de mieux se déplacer, et pour développer les alternatives à la voiture dans les territoires peu denses, nombre d'acteurs mettent en place un accompagnement personnalisé, en constituant notamment des centrales et des plateformes de la mobilité. Le Cerema a réalisé une étude qui capitalise les travaux en la matière et analyse six expériences d'accompagnement.

Ces différentes modes d'accompagnement, matériels ou immatériels, comme les bilans de compétences, les apprentissages théoriques et pratiques de la mobilité, les garages solidaires, les transports d'utilité sociale, visent à répondre au plus près aux besoins des habitants.

L'étude réalisée par le Cerema, pour le ministère de la Transition écologique et solidaire chargé des Transports, capitalise les travaux réalisés sur l'accompagnement à la mobilité et analyse 6 expériences. Elle décrit les différents types d'acteurs et interventions réalisés, et tire 4 grands enseignements de cette analyse.   

La faculté de se déplacer est capitale pour les habitants, car elle conditionne l'accès à l'emploi et aux différents services essentiels: santé, éducation, consommation. Dans les territoires peu denses, où les services sont souvent éloignés des lieux de vie, les déplacements sont plus longs et l'usage de la voiture personnelle est prédominant, contribuant à augmenter la précarité énergétique.

Comment dans ce contexte faciliter les mobilités des habitants, notamment ceux qui sont en situation de vulnérabilité particulière ? Nombre d'acteurs mettent en place un accompagnement personnalisé.

 

Acteurs et dispositifs de l'accompagnement personalisé

voiture en cours de réparation dans un garage solidaire

Les acteurs engagés dans l'accompagnement individualisé à la mobilité sont multiples, et leur statut impacte les financements mobilisés ainsi que les types de publics bénéficiaires de l'accompagnement. Les structures qui offrent des services à tout public sont très peu nombreuses.

En revanche, celles qui ciblent des publics fragiles (personnes bénéficiant d'un agrément, d'une prestation ou d'un suivi particulier : RSA, etc.), sont plus d'une centaine.

En plus de ces centrales, agences, ou plateformes de mobilité, certains acteurs, comme les agences locales de l'énergie et du climat (ALEC) ou les parcs naturels régionaux (PNR) investissent également le champ du conseil en mobilité dans le cadre de la réduction des consommations d'énergie ou de la préservation des ressources naturelles. 

Les structures qui proposent un accompagnement personnalisé combinent généralement plusieurs types d'action :

  • Les aides immatérielles : bilans de compétences, marketing individualisé, apprentissage théorique et pratique de la mobilité, actions d'animation, d'information, de sensibilisation...
  • Les aides matérielles : location, prêt, mise à disposition de vélos, vélos électriques, deux-roues motorisés et voitures, garages solidaires, transport d'utilité sociale...
  • Les aides financières : à l'achat d'un vélo électrique, au permis de conduire, microcrédit, tarification sociale et solidaire dans les réseaux de transport...

Les quatre grands enseignements de cette étude

cours pour enfant d'apprentissage du vélo
  • Ces services de mobilité (location et prêt de vélos à assistance électrique, aide à l'achat d'un vélo électrique, actions d'information et de sensibilisation...) sont le plus souvent destinés à des personnes inscrites dans un parcours de retour à l'emploi. A contrario, les services ouverts à tous les publics sont très peu nombreux.
  • Les dispositifs font l'objet de suivis et de bilans réguliers, mais leur évaluation fine, qui reposerait sur une comparaison entre population cible et population témoin fait encore défaut.
  • Les différentes structures qui proposent actuellement de l'accompagnement personnalisé sont très souvent confrontées à des difficultés de financement, qui entraînent une fragilisation des actions de long terme. Les acteurs disposant de compétences en matière de mobilité (AOM, régions) pourraient intégrer l’accompagnement personnalisé comme un outil de leur politique de mobilité.
  • Dans les territoires peu denses, les solutions sont locales et naissent grâce à la présence d'acteurs dynamiques et volontaires : pour faciliter les mobilités, il s'agit de favoriser la création de ressources endogènes en ingénierie du développement local et social. Il apparaît aussi que la création des services repose beaucoup plus sur des capacités à comprendre les enjeux des territoires, à animer et mettre des acteurs en relation, à mobiliser des collectivités et des financements que sur une expertise pointue dans le seul domaine du transport.