28 août 2019
Vue aérienne du trait de côte près de Lorient
Arnaud Bouissou - TERRA
Lancé en juin 2019 pour une durée de trois ans, le projet Interreg AGEO vise à développer des observatoires citoyens sur les risques géologiques régionaux, basé sur le modèle des sciences participatives. L’objectif est de renforcer la résilience de la région Atlantique, qui est confrontée aux risques littoraux et continentaux ainsi qu’à une forte pression démographique.

Logo du projet AGEOLe projet de recherche AGEO réunit 12 partenaires Portugais, Espagnols, Français, Britanniques et Irlandais [1] et concerne les espaces littoraux, confrontés à des phénomènes géologiques rares mais dont les impacts peuvent être importants.

L’objectif de ce projet de recherche est de développer une nouvelle forme d’engagement et de coopération en impliquant les habitants et les autorités locales de la région Atlantique (depuis l’Ecosse jusqu’au Portugal) dans la préparation du territoire aux aléas et dans la gestion des risques.


Des observatoires pilotes sur la FAÇADE atlantique

Images du littoral breton par Copernicus
Sillon de Talbert -  Crédit : CNES 2018, Distribution Airbus DS

Le projet se concentre notamment sur une évaluation de l'état actuel des pratiques ainsi que sur l'identification des verrous en matière d'engagement des citoyens et de sciences participatives d'une part et d'utilisation des données et services Copernicus d'autre part, à l'échelle des territoires concernés.

L'objectif est d'identifier les complémentarités entre les outils et approches pour le suivi, la gestion et la prévision dans le domaine des géorisques, afin d’améliorer les systèmes régionaux de gestion des risques.

Le projet comporte aussi plusieurs actions pilotes consistant à mettre en place des observatoires dans plusieurs sites ou régions, axés sur les risques locaux, afin d’élaborer et tester des outils pour le suivi, et la gestion des géorisques :

  • Observatoire de la vulnérabilité aux risques côtiers d'érosion et de submersion en Bretagne.
  • Observatoire axé sur le risque de chute de blocs dans les îles Canaries.
  • Observatoire du suivi de l’instabilité rocheuse des falaises de Mother en Irlande. Observatoire mutualisé citoyen à Lisbonne au Portugal, axé sur les risques géologiques en milieu urbain.
  • Observatoire citoyen de suivi et contrôle des glissements et mouvements de terrain à la Cuilcagh Mountain, en Irlande du Nord.

Ces actions permettront notamment d’évaluer l’apport de la participation des citoyens à la connaissance et au suivi des différents risques. Les observations réalisées dans différents sites pilotes seront analysées et ces études de cas permettront de formuler des recommandations pour la création de futurs observatoires.  

 

Le Cerema impliqué dans l'observatoire de la vulnérabilité face aux risques érosion et submersion

Baie des Trépassés dans le Finistère vu d'avion
Littoral du Finistère - Laurent Mignaux - TERRA

Le Cerema sera principalement présent dans l'action pilote menée par le partenaire Université de Bretagne Occidentale (UBO) sur l’observatoire de la vulnérabilité face aux risques côtiers d'érosion et de submersion. Cette action s'appuiera sur les résultats du projet OSIRISC (2016-2019) porté par l’UBO et auquel le Cerema a participé, projet associant à la fois des universitaires et des autorités publiques, et qui a déjà permis la réalisation d'un démonstrateur répondant aux besoins des parties prenantes d'un cadre cohérent pour l'évaluation de la vulnérabilité côtière.

Alors que les tendances d'évolution des aléas littoraux sont couramment surveillées par des observatoires de géorisques, les enjeux associés, et surtout la gestion et les représentations sociales, sont rarement suivis.

Ainsi, l’action pilote mettra en œuvre une méthodologie innovante basée sur des indicateurs interdisciplinaires de la vulnérabilité associée à l'érosion côtière et aux submersions marines, afin d'améliorer l’outil élaboré dans le projet OSIRISC et d'en promouvoir le déploiement.

Le travail envisagé pour le Cerema sur cette action pilote comprend 2 volets :

  • La participation au développement de l’indice de vulnérabilité systémique aux risques côtiers. Les travaux seront menés avec l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), pour définir des indicateurs pour la composante aléas, élaborer et superviser des tests de protocoles de mesure sur le terrain, définir des indices agrégés, poursuivre le développement de l'outil logiciel (interface Web) en contribuant à la définition de ses spécifications, et mener des expérimentations sur des territoires-ateliers en lien avec les acteurs locaux.
  • Le transfert de l'outil aux gestionnaires des territoires. Dans ce second volet, les travaux viseront à transférer l'outil développé aux acteurs régionaux en France, à l’aide d’un manuel de mise en œuvre de l'outil ou d’un guide méthodologique, des sessions de formation, des réunions avec les acteurs régionaux.

Une contribution du Cerema est aussi attendue sur les actions transverses au projet AGEO menées sur chacun des territoires, à savoir l'évaluation de l'engagement des citoyens et des sciences participatives, l'évaluation de l'utilisation des données et services Copernicus, et l’état des lieux des systèmes régionaux de gestion des risques ainsi que les préconisations pour les améliorer.

 


[1] Associação Portuguesa de Geólogos (PT), La Palma Research Centre (ES), Instituto Geológico y Minero de España (ES), Université de Bretagne Occidentale (FR), United Kingdom Research and Innovation - British Geological Survey (UK), University College Dublin (IE), Cerema, Laboratório Nacional de Energia e Geologia (PT), Universidad de La Laguna (ES), Laboratório Nacional de Engenharia Civil (PT), Universidade da Madeira (PT) et la Câmara Municipal de Lisboa (PT).