Le poste s’inscrit dans le cadre de l’équipe recherche STI (Systèmes de Transports intelligents). Le projet scientifique de l'équipe STI adresse les questions de sécurité, d’exploitation, de mobilité durable et d'énergie, liées aux développements de technologies de rupture et des innovations industrielles majeures dans le domaine de la mobilité, à savoir : la révolution numérique du big data, la route du futur, les aides à la conduite, les véhicules coopératifs, les véhicules à délégation de conduite et, à terme, les véhicules à conduite automatisée. Il contribue à répondre aux besoins énoncés en collaboration avec des partenaires académiques, avec l’Université Gustave Eiffel (UGE) mais aussi avec de nombreux partenaires qu’ils soient privés ou publics.
Une réflexion est en cours avec l’UGE pour renforcer les liens entre 3 équipes de recherche : Le Laboratoire sur la Perception, les Interactions, les Comportements & la Simulation des usagers de la route et de la rue (PICS_L-UGE), l’équipe Systèmes de transport intelligent (STI-Cerema) et l’équipe Eclairage et Lumière (EL-Cerema). Ce projet d’équipe de recherche commune (ERC) permet d’engager une réflexion approfondie sur l’opportunité de créer à moyen terme une Unité Mixte de Recherche (UMR) commune. L’équipe STI est très active dans la mise en place de cette association et l’ensemble du paysage stratégique dans le domaine scientifique traité sera stabilisé à échéance de la prochaine évaluation HCERES de l’UGE et du Cerema, qui se déroulera en 2024-2025.
Les recherches de l’équipe STI sont organisées selon deux axes.
- Contribuer à l’amélioration de l’infrastructure des systèmes de transports intelligents. Via son observation s’appuyant sur un réseau de capteurs (fixes, nomades ou autres données générées par un exploitant) les travaux de l’équipe visent à proposer des approches innovantes pour en déduire son usage, son état ou sa sécurité, ou des solutions d’aide à la décision visant à mieux organiser, planifier et prévoir son utilisation. Une approche complémentaire plus prospective s’attache à penser l’infrastructure de demain, qu’elle soit concrète ou virtuelle (infrastructure digitale, jumeau numérique).
- Analyse et compréhension des bouleversements induits par l’introduction des véhicules à délégation de conduite et des véhicules autonomes au sein des systèmes de transport. Pour aborder cette problématique, la démarche retenue dans cet axe de travail s’appuie sur les niveaux d’automatisation de la conduite définis par la Society of automotive Engineers (SAE) pour se décliner en deux sous-axes de recherche :
- Le premier s’intéresse aux nouvelles interactions liées à l’automatisation de la conduite et à sa connectivité ;
- Le deuxième porte sur l’évaluation des véhicules autonomes, en termes de performances, de sécurité, et d’émissions de GES. Cette démarche s’effectue dans le cadre de projets de déploiement de véhicules autonomes, nationaux ou internationaux.
Ces deux axes de recherche trouvent leur place dans un programme de recherche plus étendu dans le cadre de la création de l’ERC avec l’UGE. Les enjeux que propose de traiter l’ERC (et qui sont développées au sein de 4 grandes thématiques) sont les suivants :
- Évaluation de l’impact des nouveaux systèmes de transports (dits « intelligents »)
- Modélisation des nouveaux moyens de déplacements et de leurs interactions avec les moyens existants
- Évaluation des politiques publiques de sécurité routière.
Dans ce contexte, les usagers vulnérables en milieu urbain (deux-roues motorisés, cyclistes, piétons et EDP) sont de plus en plus un enjeu de sécurité essentiel en termes de mortalité et de gravité d’accidents. Les piétons en particulier sont des usagers de la voirie dont le comportement n’est pas facile à modéliser ni à anticiper. En fonction du point de vue, on peut observer une grande quantité de dimensions différentes, des apparences différentes et un comportement très souvent imprévisible : trajectoires très variées, traversées en dehors des passages pour piétons, traversées très lentes quand il s’agit de personnes âgées ou handicapées, regroupement de personnes… Ces difficultés compliquent l’évaluation et rendent souvent indispensables l’intervention humaine directe pour les observer.
Les concepteurs de véhicules autonomes doivent se prémunir d’un risque de collision avec un usager vulnérable, et l’état garantit la sécurité des usagers du réseau de transport. Ainsi, l’équipe recherche STI souhaite mobiliser ses deux axes de recherche pour apporter des solutions innovantes destinées à garantir la sécurité des usagers vulnérables dans la ville de demain.
Les travaux de recherche dans le domaine consistent en la conception et l’optimisation de systèmes de perception de l'environnement autour du véhicule autonome. Ces systèmes peuvent être de deux types : embarqués sur le véhicule pour faire de la surveillance multi-capteurs ou bien aux abords des voies de circulation pour faire de la détection et de la classification sémantique d’usagers susceptibles de rentrer en interaction avec le véhicule autonome. En outre, l’arrivée de capteurs urbains non exclusivement dédiés à l’observation de la mobilité complète ces sources d’information (lampadaires intelligents, caméras intelligentes). Ainsi, au moins deux sources d’informations sont alors mises en jeu, l’une provenant du véhicule autonome et l’autre de l’infrastructure qui devient entièrement digitale car productrice de données.
L’équipe STI mène des recherches qui visent à comprendre comment l’infrastructure digitale de demain peut sécuriser et se nourrir des déplacements des véhicules autonomes.
Une des pistes suivies consiste à mettre en communication ces deux sources d’information pour avoir une vision holistique du fonctionnement de l’environnement routier étudié. Les échanges d’informations contextuelles pourront ainsi contribuer à l’amélioration du fonctionnement du système et ce dans un domaine de conception opérationnelle (ODD) parfois très contraint : types de route, plage de vitesse, conditions environnementales difficiles (météo, jour/nuit, etc.), et autres contraintes de domaine.
In fine, l’objectif est d’évaluer la faisabilité et l’intérêt collectif d’une approche collaborative entre usagers producteurs de données et infrastructure « intelligente ».
Le/la candidat(e) pourrait renforcer les aspects suivants, à travers trois capacités :
- Apporter une expertise et à proposer des approches innovantes utilisant le domaine de l’apprentissage machine (IA).
- Prise en charge simultanée de données provenant des véhicules et de l’infrastructure et procéder à leur intercommunication spatio-temporelle.
- Contribuer à l’organisation de la gestion, le stockage, et le traitement de grandes masses de données (big data) dans le cadre d’une gestion mutualisée des serveurs de calculs avec d’autres équipes du Cerema.
A moyen terme, le/la chargé(e) de recherche devra permettre à l’équipe de développer une méthodologie de mise en œuvre d’outils de diagnostic (détection pro-active et reconnaissance de situations potentiellement dangereuses) dans une optique d’évaluation sous l’angle de la sécurité routière, adaptée à l’étude des usagers vulnérables en milieu urbain.
Les outils développés par le ou la chercheur (se) ont pour cibles principales les gestionnaires de transport et les industriels, en les stimulant et en les orientant dans leur développement de solutions pertinentes dans une application métier en sécurité des déplacements.
Plus particulièrement, le ou la chargé(e) de recherche sera amené(e) à travailler selon deux directions :
- Le candidat ou la candidate mettra son expertise au service de l’équipe et des axes de recherche existants. En particulier, il/elle contribuera aux traitements des données produites par les capteurs classiques équipant les différents objets étudiés (couples véhicules / conducteurs, systèmes de bords de voies, réseaux physiques de transport). Il/elle devra maîtriser les outils de modélisation statistique paramétrique pour contribuer aux études d’impact des STI menées historiquement par l’équipe STI.
- Le/la candidat(e) devra utiliser ses compétences dans le domaine de l’IA (apprentissage statistique au sens large), pour proposer des approches innovantes pour l’évaluation expérimentale des nouvelles mobilités (navettes autonomes, droïdes livreurs, véhicules aériens). Les résultats devront alimenter les réflexions du groupe concernant l’évaluation des politiques publiques, et permettre la production de recommandations à destination des décideurs.
Le/la chargé(e) de recherche mènera des travaux portés par le Cerema et ses partenaires en propre ou sur appels à projets des institutions locales, nationales ou européennes (type ANR, H2020, etc.) avec des partenaires externes (universités, industriels, CNRS, INRIA, ministères).
Autres activités associées :
- Veille scientifique et technique ;
- Diffusion (publications et communications scientifiques et techniques) ;
- Encadrement de jeunes chercheurs et interactions avec les équipes techniques ;
- Enseignement, selon opportunités.
Le ou la candidate doit être titulaire d’un doctorat de préférence dans le domaine des sciences pour l’ingénieur, mais des candidatures possédant un doctorat dans un domaine connexe (mathématiques appliquées, traitement du signal, Informatique, robotique, automatique) pourront être considérées dans la mesure ou les compétences demandées auront été mises en œuvre.
Un(e) candidat(e) étrange(è)r(e) devra pouvoir justifier d’un niveau équivalent en particulier pour les publications, la participation à des projets, l’enseignement.
Une première expérience de recherche dans le domaine des systèmes de transports intelligents constituerait un atout indéniable. Une connaissance des enjeux techniques et sociétaux liés à la mobilité sera valorisée. De même, une culture technique concernant les capteurs embarqués et les techniques de traitement associés (fusion de données notamment) serait appréciée.
Par ailleurs il est également attendu du/de la candidat(e) :
- Un goût pour la recherche expérimentale et pluridisciplinaire.
- Des capacités à échanger avec des chercheurs universitaires de toutes disciplines et monter des collaborations autour des problématiques abordées par l’équipe recherche STI.
- Des capacités à proposer un projet scientifique en lien avec l’équipe d’accueil et à évaluer l’impact des recherches conduites en lien avec les politiques publiques portées par le Ministère de la transition écologique.
- Un bon niveau de publication dans des revues de rang A et des conférences internationales renommées.
- Une bonne maîtrise de l’anglais (oral et écrit).
- Une première expérience de participation aux projets de recherche nationaux ou internationaux.