Un document qui s’inscrit dans une démarche plus globale
A la demande de l’ATEC-ITS, le Cerema a co-piloté un groupe de travail constitué de spécialistes de la mobilité issus de différents horizons : administrations, entreprises, recherche, AOM, opérateurs de transports…
Initialement destiné à préparer sur cette thématique la Loi d‘Orientation des Mobilités (LOM) dans le cadre des Assises de la mobilité, ce groupe de travail avait déjà produit un premier livrable constituant la feuille de route à 10 ans du big data dans la mobilité. De nombreuses pistes d’actions tant sur les plans organisationnels, financiers, juridiques, réglementaires que techniques avaient alors été identifiées. Certaines, notamment réglementaires, ont été reprises dans la LOM.
Afin de mieux appréhender l’ensemble des usages possibles du big data dans la mobilité, un second livrable est sorti fin 2019. Il permet de les balayer au travers notamment la description de différents services de mobilité s’appuyant sur le big data, autant de cas d’usages qui ont ensuite contribué à l’alimentation de la plateforme France Mobilités par des solutions innovantes pour les territoires. Ce livrable détaille également des actions possibles pour faire avancer le sujet en complément de la LOM et soulève les questions restant en suspens. Une version synthétique de 10 pages de ce livrable est disponible sur le site de l’ATEC ITS.
Le big data et ses enjeux pour les mobilités
Initialement, le big data désigne des ensembles de données (mégadonnées) devenus si volumineux qu'ils dépassent l'intuition et les capacités humaines d'analyse et même celles des outils informatiques classiques de gestion de bases de données relationnelles ou de l'information (définition wikipedia).
Plus largement, le terme "big data" s'est popularisé car il induit des changements importants et rapides qui concernent de nombreux métiers et pas seulement les informaticiens : les technologies matérielles et logicielles permettant de gérer et traiter ces masses de données, les services en réseau sur le cloud, l'ouverture des données notamment publiques (open data), la protection des données (anonymisation, blockchain), les nouveaux métiers autour de la donnée (IA, machine learning, datatvisualisation),…
Tous les acteurs (maîtres d'ouvrages dont les collectivités AOM, opérateurs, fournisseurs de solutions) devraient construire leur stratégie au regard du big data et tirer parti de cette opportunité technique plutôt que la subir.
En effet, Le numérique offre un potentiel d’optimisation de nos systèmes de mobilité, à au moins trois niveaux :
- Exploitation en temps réel des différents services, flottes et réseaux (détecter et optimiser),
- Information individualisée de chaque usager (tracer et cibler)
- Billettique associée, études, conception et évaluation des politiques publiques (analyser, prévoir et prédire).
De nombreuses actions à mettre en œuvre
Pour y parvenir, chaque acteur de la mobilité dispose de différents leviers pour réussir à tirer parti au maximum du big data, dont en particulier:
- les métiers et le développement des compétences,
- l’ouverture de la donnée dans un souci de transparence vis à vis de leur propriété intellectuelle et de la sécurité,
- la qualité et la standardisation de la donnée,
- l’organisation et la gouvernance des systèmes,
- les expérimentations et leurs capitalisations,
- le financement d’infrastructures numériques.
Un nouveau livrable visant à accélérer le déploiement du big data dans la mobilité est en cours d’écriture : récapitulant les principaux apports et freins, il permettra cette fois d’approfondir les principales actions à mener en complémentarité de la LOM sur le court et moyen terme, principalement sur les sujets suivants : production et usage des données, gouvernance et financement, qualité, standardisation et interopérabilité, responsabilité juridique et propriété intellectuelle, ressources humaines.
Ce document devrait voir le jour à l’automne. Davantage opérationnel, il sera partagé avec l’ensemble des acteurs de la mobilité lors d’un séminaire à venir.