26 mars 2021
Vélos sur une piste cyclable et tramway à Lyon
CR - Cerema
Suite du dossier consacré aux mobilités décarbonées, piloté par Le Cerema et le lab recherche environnement VINCI ParisTech - Ecole des Ponts ParisTech et publié sur la plateforme Construction 21. Après les enjeux énergétiques, place aux solutions modales à travers 9 articles rédigés par des spécialistes en la matière.

logo construction 21Tout au long du mois de mars, le dossier consacré aux mobilités décarbonées piloté par Cerema et le lab recherche environnement VINCI ParisTech - Ecole des Ponts ParisTech est publié sur la plateforme Construction 21.

 

Dossier Mobilités Décrbonées

 

 

Développer le covoiturage du quotidien en zone peu dense : le programme CEE AcoTE

panneau d'aire de covoiturageDans cet article, Chloé Noual, Responsable Stratégie et Affaires Publiques chez CertiNergy & Solutions, présente le programme CEE AcoTE (Acteurs et collectivités engagés pour l'éco-mobiliTÉ) destiné à aider les collectivités dans le développement de lignes de covoiturage sur-mesure pour les travailleurs, notamment dans les zones peu denses.

Ce processus passe par une montée en compétence des équipes et des échanges entre territoires, et la co-construction des nouvelles lignes avec les habitants et les entreprises locales.

10 territoires ont rejoint le programme en 2020 et sont accompagnés sur le plan technique pour poser le diagnostic, définir les besoins, identifier les contributeurs et expérimenter en conditions réelles.

Ce programme s'inscrit aussi dans le dispositif des Contrats d'Economie d'Energie.

 

"L’approche par ligne a pour objectif de simplifier au maximum l’accès au covoiturage pour les conducteurs et les passagers afin de l’adapter à une pratique régulière. Par ailleurs, ces lignes peuvent, comme c’est le cas dans le cadre du programme, offrir des garanties aux usagers ce qui permet de lever les freins liés à la crainte de ne pas pouvoir trouver un covoiturage".

 

Méthode d'évaluation des effets sociaux, économiques et environnementaux du véhicule autonome

Cet article collectif présente le démarche d'élaboration d'une méthodologie pour évaluer les impacts sociaux, économiques et environnementaux liés au véhicule autonome, dans le cadre du projet partenarial SAM (Sécurité et Acceptabilité de la conduite et de la Mobilité autonome) qui porte sur 13 expérimentations locales dans différents contextes.

Les expérimentations permettent de tester de nouveaux services de mobilité autonome et varient sur différents points (fonctions de conduite, site d'emploi du véhicule autonome, niveau d'automatisation).

La méthode d'évaluation combine différentes disciplines: psychologie cognitive et sociale, accidentologie, technique, ingénierie de trafic, études de mobilité, analyse de la gouvernance et de l’aménagement urbain, environnement et socio-économie. Les impacts du véhicule autonome sont évalués à différentes échelles (individu, service ou zone d'étude) et au niveau de la gouvernance globale des systèmes de mobilité.

 

"Plusieurs méthodologies sont utilisées : mesures de terrain, modélisations et analyses de cycle de vie, observations via des caméras, radars et autres systèmes disposés sur les parcours expérimentaux et à l’intérieur des véhicules de test, données véhicules, entretiens et questionnaires. L’analyse de ces données donnera lieu à l’identification des freins et des leviers liés à l’introduction optimale de cette nouvelle mobilité dans un écosystème déjà existant et bien ancré"

 

L'autopartage, réponse aux enjeux environnementaux des villes et des entreprises

Cet article de Vincent CARRE, Directeur des opérations d’autopartage de Mobilize (Groupe Renault) aborde les différents types d'autopartage, qui est amené à se développer fortement dans les prochaines années, et les clés de réussite.

Selon une étude du ministère en charge de l'environnement parue en 2017, 5% des Français utilisent l'autopartage, et 70% d'entre eux vivent en centre-ville.

L'article cite le cahier de recommandations "véhicules, cycles et engins en free-floating" co-signé par 16 acteurs, publié le 17 février par le Ministère chargé des transports.

 

"Grâce à l’autopartage, la dépendance à la voiture individuelle est réduite, ce qui favorise le report vers d’autres formes de mobilité (vélo, trottinette, bus, train et marche) et permet de réduire la consommation d’énergies et les émissions de polluants. En s’abonnant à un service d’autopartage, l’usager réduit ses émissions d’1,5 tonnes de CO2/an. Par ailleurs, l’autopartage permet de décongestionner le trafic et de libérer l’espace urbain utilisé par le stationnement des véhicules individuels"

Crise covid et augmentation de la fréquentation cyclable : quels enjeux pour les acteurs publics?

Stéphanie Mangin, Chef de projet observation du vélo chez Vélo & Territoires, fait le point sur l'augmentation de la pratique du vélo et les leviers financiers permettant aux collectivités de favoriser cet essor, marqué depuis le début de la crise du coronavirus.

Vélo et Territoires effectue un suivi régulier de la fréquentation cyclable a observé un progression de 29 % en mai-juin 2020 par rapport à la même période l'année précédente, et cela aussi bien la semaine que le week-end, et lors des périodes touristiques.

 

"Côté financements, il n’y a jamais eu autant de dispositifs disponibles pour le développement du vélo. Le plan de relance, en lien avec les Contrats de Plan Etat-Régions (désormais contrats d’avenir), les 200 millions d’euros supplémentaires du Fond mobilités actives, le programme AVELO2 porté par l’ADEME, le coup de pouce vélo prolongé jusqu’à fin mars ou le programme ALVEOLE porté par la FUB et Rozo"

 

Micromobilités et intermodalités : l’enjeu des engins de déplacement personnels

Cyprien Richer et Mathieu Rabaud, chercheurs au Cerema dans le domaine des mobilités, reviennent sur l'apparition des "Engins de Déplacement Personnels" (EDP), venus bousculer le paysage de la mobilité urbaine, et leur impact à venir.

L'article présente les résultats des enquêtes mobilité du Cerema sur le profil socio-démographique des utilisateurs, les caractéristiques des trajets effectués, et l'intermodalité.

Les EDP, notamment la trottinette, sont souvent compris dans une chaîne intermodale et les premières analyses de cette mobilité laissent entrevoir un potentiel intermodal très élevé.

 

"Les EDP disposent ainsi d’un réel potentiel à augmenter la portée de la marche (distance x2, vitesse x3) avant et après l’utilisation d’un mode mécanisé grâce à sa facilité d’embarquement. C’est pourquoi la micromobilité est un enjeu pour toute la chaîne de la mobilité urbaine : d’une part, elle ouvre la perspective de redéfinir l’organisation des transports collectifs avec des aires de chalandise plus large"

 

Nouveau service ferroviaire franco-genevois Léman Express et les enjeux de l'offre de mobilité décarbonée

Cet article de Laurent Guihéry, Professeur en sciences des transports à CY – Cergy Paris Université examine la processus de création, les enjeux et perspectives autour du nouveau service régional ferroviaire cadencé entre Genève et Annemasse, qui constitue le premier RER métropolitain transfrontalier en Europe.

Selon l'auteur, "ce service offre une alternative modale enfin crédible pour répondre à la très forte demande de mobilité pendulaire des Français travaillant à Genève… et aux dommages environnementaux qui en résultent" alors que 80% des actifs vivant en France et travaillant en Suisse utilisent la voiture et le centre-ville de Genève est congestionné.

Le temps de trajet entre Annemasse où résident beaucoup de travailleurs transfrontaliers, et Genève passe ainsi de 50 mn à 22 mn, et 45 gares sont desservies.

 

"L’entrée en service du Léman Express devrait permettre une diminution du trafic motorisé de 12 %, ce qui est énorme. Malgré quelques difficulté d’exploitation due à des goulots d’étranglement sur le réseau régional SNCF vieillissant et des problèmes de recrutement sous contrainte de pandémie, le Léman Express a trouvé son public avec 45 000 voyageurs début mars 2020 proche de l’objectif fixé de 50 000 / jour"

 

Le tramway : un outil d’aménagement urbain bas carbone

Le tramway circule dans 29 agglomérations en France et une trentaine de lignes sont en construction essentiellement dans des villes de 50 à 200.000 habitants. Cet article d'Eurovia présente les atouts du tramway pour répondre aux enjeux de saturation des voies et de développement durable, et sur la stratégie pour développer le tramway.

L'article présente huit domaines d'expertise qui se croisent pour mener des projets de lignes de tramways:

  • Différencier les structures de la voie selon leur situation en ville,

  • Recourir à des solutions ingénieuses pour diminuer notre empreinte dans le sol,

  • Intégrer la voie au trafic et mieux cohabiter avec les autres moyens de transport,

  • Utiliser des solutions discrètes et intelligentes pour le transport de l’énergie tout au long du tracé,

  • Calibrer la taille du centre de maintenance en fonction des besoins du réseau tramway,

  • Simplifier et rationaliser la signalisation du tramway,

  • Distinguer le choix du matériel roulant du projet urbain, 

  • Mettre la conception-construction au service des acteurs de la ville

 

"La conception intégrée du projet vise à optimiser la gestion de toutes les interfaces métier, ce qui favorise la préservation des infrastructures existantes ainsi que la réduction de l'empreinte carbone"

 

Supraways : des voies pour l’avenir ?

Cet article du président de Supraways, Claude Escala, présente une solution permettant de répondre au manque d'espace des voiries, en développant des couloirs aériens urbains pour des véhicules autonomes, électriques et partagés.

Il s'agit de cabines autonomes de 7 à 9 places, circulant sur un rail de guidage en hauteur, le long duquel des stations relient différents pôles et services. Le réseau peut aussi servir au transport logistique.

Une première expérimentation sera lancée en 2024 à Saint-Quentin en Yvelines avec un tronçon pilote de 10 km pour desservir trois sites des Jeux Olympiques ainsi que des pôles d'emploi et d'habitat.

D'autres projets sont en cours de développement et un centre d'essais sera construit en 2022.

 

"L’étude de Saint-Quentin-en-Yvelines a par exemple mis en évidence l’intérêt économique du démonstrateur, les gains de temps colossaux représentant un atout majeur pour l’attractivité du territoire. La fréquentation a été estimée à près de 6 millions d’usagers par an" 

Véhicules connectés / autonomes : point d'étape juridique et recommandations pratiques

Cet article rédigé par le cabinet d'avocats De Gaulle Fleurance et Associés revient sur les réglementations qui évoluent rapidement et certains freins juridiques autour du développement des véhicules connectés et autonomes, notamment les aspects numériques.

Les données sont au coeur de l'exploitation du véhicule autonome, traitées grâce à l'intelligence artificielle. La protection des données imposées par le RGPD (Règlement général européen sur la protection des données personnelles) encadre leur traitement, leur gestion et leur utilisation.

Il est donc important de sécuriser les projets, qui font intervenir de nombreux acteurs dans le cadre de la ville intelligente et peuvent avoir des aspects transfrontaliers, sur le plan juridique

 

"En amont du projet et tout au long de son évolution, la protection des données personnelles devra nécessairement être intégrée, en utilisant les référentiels, méthodologies et autres publications de la CNIL et du Comité européen de protection des données"