Récupérer l'eau de pluie comme outil de gestion des eaux pluviales
Depuis le début des années 2000, à l’instar de nombreux pays, la récupération et l’utilisation de l’eau de pluie (RUEP) se développe en France, en substitution de l’eau potable. Des systèmes sont installés en ville, non seulement dans des maisons individuelles mais également dans des bâtiments collectifs. En août 2008, un premier texte réglementaire est venu encadrer l’utilisation de l’eau de pluie issue de toitures inaccessibles, pour des usages ne requérant pas une qualité d’eau potable.
Cependant, en France, le développement des systèmes de récupération et d'utilisation de l'eau de pluie n'a pas été mis en lien avec l'enjeu fort de la gestion des eaux pluviales en ville.
L’objet du présent ouvrage est donc de favoriser un nouveau regard sur la récupération et l’utilisation de l’eau de pluie en apportant des éléments de réponse
aux questions suivantes :
- Dans quelle mesure l’utilisation de l’eau de pluie contribue-t-elle à la gestion des eaux pluviales, tant à l’échelle du bâtiment qu’à celle de la ville ?
- Comment cette contribution est-elle susceptible d’être accrue par des leviers techniques et favorisée par des leviers institutionnels ?
Des exemples à travers l'Europe
Cette publication s'appuie sur une travail de recherche et d'analyse documentaire effectué sur des expériences issus de nombreux pays, restituées sous forme de synthèses illustrées d'exemples, afin de rendre compte de différentes modalités techniques, organisationnelles et institutionnelles pour articuler la récupération et de l’utilisation de l’eau de pluie avec la bonne gestion des eaux pluviales urbaines.
La première partie de l'ouvrage porte sur l'utilisation de l'eau de pluie dans le cadre de la maîtrise des eaux pluviales.
Ensuite, une analyse des conditions d'articulation des dispositifs de récupération de l'eau de pluie et de maîtrise du ruissellement est proposée, à l'échelle de l'aménagement opérationnel. A travers divers exemples, le guide esquisse une typologie des solutions techniques mises en oeuvre à la parcelle, adaptables à d’autres échelles de projets, et dégage des recommandations, notamment pour l’optimisation du dimensionnement des cuves d’eau de pluie.
Enfin, la troisième partie porte sur l'intégration de la gestion des eaux pluviales dans les politiques territoriales. Décider une telle intégration pose des questions d’opportunité, de choix de leviers d’action, de mise en oeuvre et d’accompagnement. Les expériences pionnières observées à l’étranger et en France, si elles présentent encore un caractère fortement expérimental, illustrent une diversité d’objectifs potentiels et de leviers d’action mobilisables. Elles apportent des premiers éléments de réflexion et plaident pour une doctrine française en la matière.