15 novembre 2019
Vue aérienne d'Abu Dhabi
L’Association Mondiale de la Route (AIPCR) réunit tous les 4 ans un réseau d’experts qu’elle fédère autour d’une vision 360 et durable de la route et du transport routier. Une délégation de spécialistes du Cerema dans le domaine des infrastructures était sur place: retour sur le Congrès mondial de la route.

Pour cette 26ème édition, ce sont 3700 congressistes qui ont partagé les méthodologies et bonnes pratiques en matière de politiques de transport, financement des infrastructures, gestion du patrimoine, nouveaux usages, sécurité routière, systèmes de transport intelligents, ponts, routes rurales, prévention des risques, résilience, adaptation au changement climatique…

Près de 400 communications issues de 74 pays ont été présentées au travers des 62 sessions techniques, 13 ateliers et 275 posters.

Etre à l’écoute des pratiques internationales pour mieux répondre à ses propres problématiques

Les échanges internationaux sont un outil puissant de partage et diffusion de la connaissance. Mais aussi une occasion unique de rencontrer ses pairs, s’inspirer des meilleurs pratiques, confronter les idées pour finalement faire émerger des nouvelles approches et outils.

Les questions qui nous préoccupent trouvent une réponse quelque part dans le monde.

Cette dynamique collective, bénéfique pour l’ensemble des pays, se traduit par la publication de recommandations et rapports mais aussi par une série de rendez-vous internationaux tels que le Congrès Mondial de la Route, le Congrès international de la Viabilité Hivernale, des conférences sur les tunnels routiers, les caractéristiques de chaussées…

Depuis sa création, le Cerema est un membre actif de l’association en assurant la présidence, le secrétariat francophone, la participation aux travaux ou bien la responsabilité d’un groupe au sein d’un comité technique.

Délégation Cerema
Délégation Cerema pour le 26eme congrès mondial de la route, de gauche à droite : Fabien Palhol, Mathieu Luzerne, Sébastien Wasner, Marie Colin, Valérie Buttignol, Sylvain Belloche, Pascal Rossigny, Matthieu Holland, Laure Bourel

 

 

Pavillon france
Le Cerema a exposé sous le Pavillon France

Pour le cycle 2016-2019 qui vient de s’achever, 10 experts Cerema se sont impliqués au sein de 9 comités techniques et ont ainsi contribué à la publication de 16 rapports et guides méthodologiques dont la plupart sont disponibles en ligne :

  • Asset management manual, a guide for practitioners
  • Road safety manuel, a manual for practitioners and decision makers on implementing safe system infrastructures
  • Road network operations & intelligent transport systems, a guide for practitioners
  • Sustainable Multimodality in Urban Regions
  • Transportation management during winter events - Current Practice
  • De-icing salt and brines treatments, interventions and best practices
  • Snow and ice data book

A noter que parmi les REX et pratiques internationales en matière de stratégie d’adaptation au changement climatique, c’est la méthodologie française du Cerema qui a été retenue pour analyser les vulnérabilités physiques et fonctionnelles des infrastructures.

Liste des experts Cerema ayant contribué aux travaux de l’AIPCR pour le cycle 2016-2019

  • A.3 Gestion des risques : Véronique Berche, membre associée
  • B.1 Exploitation des réseaux routiers/Systèmes de transport intelligents : Sylvain Belloche, secrétaire francophone
  • B.2 Viabilité hivernale : Didier Giloppé, président et Stéphanie Gaudé, membre associée
  • B.3 Multimodalité durable dans les aires urbaines : Mathieu Luzerne, secrétaire francophone
  • C.2 Conception et exploitation d'infrastructures routières plus sûres : Matthieu Holland, secrétaire francophone
  • D.1 Gestion du patrimoine : Pascal Rossigny, secrétaire francophone
  • D.3 Ponts : Laurent Llop, membre
  • D.4 Routes rurales et terrassements : Véronique Berche, leader du WG1
  • E.1 Stratégies d'adaptation/Résilience : Fabien Palhol, leader du WG1 et Marie Colin, membre associée

Les nominations du prochain cycle 2020-2023 seront annoncées début 2020 et confirmeront la forte mobilisation du Cerema au plan international.

Interview d’André Broto - Président du Comité français de l’AIPCR

 

La route doit faire preuve de résilience

Route submergée
© Laurent Mignaux / Terra

Le concept de résilience, plus que jamais au cœur des préoccupations, est présenté comme une nécessité pour dessiner la route de demain, l’adapter et l’articuler autour de nouveaux enjeux que représentent le changement climatique, l’économie de la ressource, les nouvelles mobilités, les nouvelles technologies tout en répondant à des exigences sociétales et des contraintes économiques tendues.

Fort de ce constat, le prochain cycle de travail de l’AIPCR 2020-2023 en fera un de ses thèmes stratégiques « infrastructures résilientes » et dédiera spécifiquement un comité technique au développement du concept de résilience holistique incluant non seulement le changement climatique et les aléas climatiques extrêmes mais aussi le vieillissement des infrastructures, les catastrophes naturelles,  les catastrophes causées par l’homme, les risques liés au numérique…

Le prochain Congrès international de la Viabilité Hivernale à Calgary en 2022 annonce également la résilience comme pilier du programme.

 

L’adaptation des infrastructures au changement climatique : un axe prioritaire au Cerema

Les gestionnaires sont confrontés à un très large éventail de risques liés notamment aux évènements climatiques extrêmes et au changement climatique. Loin d’être isolés, ces risques sont susceptibles d’augmenter en intensité et se généraliser sur le territoire dans les années à venir.

Comment assurer la pérennité de fonctionnement des infrastructures face au changement climatique ?

Connaitre le degré d’exposition des infrastructures est indispensable pour les décideurs afin d’évaluer les vulnérabilités, mesurer les probabilités de défaillance des services mais aussi les coûts économiques et sociaux induits.

Dans le cadre de son implication dans l’AIPCR, le Cerema a partagé son expertise et contribué à l’élaboration d’un cadre d'adaptation au changement climatique, notamment des stratégies et méthodologies pour accroître la résilience des infrastructures.

Trois axes principaux se dégagent :

  1. Exigences en matière de données, méthodologies et approches pour la collecte de données;
  2. Méthodologies et approches pour l'évaluation de la vulnérabilité et de la criticité des infrastructures routières au niveau des projets et des systèmes ;
  3. Définition et priorisation des solutions d’adaptations et analyses coûts-bénéfices.

 

Intervention de Marie Colin dans le Comité Technique E1
Intervention de Marie Colin dans le Comité Technique E1 « Stratégies d'adaptation-Résilience »

Le concept de résilience développé dépasse la gestion traditionnelle des risques en prenant en compte une nouvelle échelle temporelle, plus longue : le temps de l’anticipation (préparation, prévention, protection) et la phase post-catastrophe (réponse, récupération).

En synthèse des sessions prospectives, stratégiques et techniques du congrès, on peut dégager quelques conditions de succès d’adaptation au changement climatique :

  • La planification proactive des effets du changement climatique, et non plus en réaction, constitue la meilleure solution en faveur de la résilience, en réduisant de manière très sensible les coûts de réparation ou de reconstruction des infrastructures impactées
  • La prise en compte quotidienne des risques dans les activités de planification, d’entretien et d’exploitation des routes
  • L’intégration de la démarche dans les programmes d’investissement et d’entretien, ainsi que dans les processus décisionnels des organisations routières.

 

En savoir plus : Marie COLIN (marie.colin@cerema.fr) - resilience-infrastructures@cerema.fr

Des approches innovantes pour la gestion patrimoniale des infrastructures 

David Zambon et Yves Krattinger de L’IDRRIM, Hélène Klich du MTES/DGITM
De gauche à droite, David Zambon et Yves Krattinger de L’IDRRIM, Hélène Klich du MTES/DGITM qui présentent leurs posters respectivement sur l’audit externe du réseau routier national et l’Observatoire National des Routes (ONR).

Tous les pays sont confrontés au problème aigu de la gestion de leur réseau d’infrastructures de transport, avec un objectif principal de maintien de la qualité et du niveau de service dans un environnement en changement constant.

Même si la résilience a été présentée comme une nécessité pour mieux appréhender l’avenir, les nouvelles méthodes et outils sont tout aussi essentiels pour y parvenir.

Des travaux d’entretien lourd voire de reconstruction sont à prévoir dans les prochaines années.
Les enjeux financiers et de savoir-faire sont considérables.

Si aujourd’hui de nombreuses « bonnes » pratiques existent à travers le monde, elles restent souvent peu connues et valorisées. Une des réponses réside dans la diffusion et le partage des connaissances, mission de l’AIPCR pour faire progresser les pratiques, mais aussi ouvrir les gestionnaires à des nouvelles manières de faire.

Ainsi, la production du manuel de gestion de patrimoine par le comité technique D1 a permis de valoriser les expériences opérationnelles les plus pertinentes.

Image prise d'un drone
Photo prise par un drone © Pixabay

Les drones font aussi leur apparition pour diagnostiquer l’état des ouvrages, mais aussi pour effectuer des levés topographiques de terrain, comparées avantageusement avec les relevés photogrammétriques.

Les nouveaux modes d’acquisition (LIDAR, imagerie) et de traitement des données pour l'inventaire et l'inspection des infrastructures ont été présentés. L’usager devient également acteur de cette acquisition via son smartphone et son véhicule connecté. Les systèmes de gestion sont aujourd’hui capables d’intégrer diverses sources de données, offrant ainsi une information plus pertinente et plus actualisée sur le patrimoine.

Au niveau du BIM, même si le jumeau numérique permet une réalité augmentée des points sensibles, les expériences restent ponctuelles et son usage limité à l’échelle de quelques kilomètres (ouvrage d’art majoritairement).

Outre la notation de l'état, de nombreuses organisations routières utilisent divers indicateurs de performance lors de la planification des interventions d'entretien et d'amélioration. Les approches risque/vulnérabilité restent encore peu pratiquées et aucune intervention n’a mis en avant une approche de gestion de patrimoine dans sa globalité en interaction avec l’ensemble des acteurs. Le besoin n’existe-t-il pas ou est-ce que l’offre n’est-elle pas encore assez mature ?

 

Sur ce point, le Cerema a développé une nouvelle approche en matière de gestion du patrimoine qui intègre une vision à 360 de la route et son écosystème.

Sébastien Wasner
Sébastien Wasner présente une série de posters sur la nouvelle approche de gestion patrimoniale du Cerema et son outil de diagnostic de l’état des chaussées Aigle3D

Ce concept complexe à mettre en œuvre nécessite une expertise de haut niveau et des outils performants présentés par le Cerema lors du congrès :

  • Des véhicules Aigle 3D, des LIDAR statiques et dynamiques pour diagnostiquer l’état de la chaussée et reconstituer des jumeaux numériques
  • Un centre de calcul 3D associé à un SIG innovant qui permettent le traitement automatisé et la visualisation 3D des données d’auscultation
  • Et à terme, une plateforme de services de gestion patrimoniale incluant à la fois les ouvrages d’art et la route à destination des maitres d’ouvrages et gestionnaires

 

En savoir plus : Pascal ROSSIGNY (pascal.rossigny@cerema.fr) et Sébastien WASNER (sebastien.wasner@cerema.fr)

Pour des infrastructures plus sûres

Interventions de Pascal Rossigny et Matthieu Holland, experts Cerema
Interventions de Pascal Rossigny et Matthieu Holland, experts Cerema, lors de la restitution des travaux du comité technique C2

La sécurité est un enjeu qui demeure majeur quand il s’agit de route. Cette mission a été confiée au comité technique C2 en particulier la sécurité des usagers des routes vulnérables, les facteurs de distraction et fatigue des conducteurs, la prise en compte de la perception humaine dans la conception et l’exploitation, la définition de limitation de vitesses crédibles pour les usagers, et les recommandations autour des audits de sécurité.

L’ensemble des travaux ont fait l’objet d’un manuel de sécurité routière avec un volet adapté aux situations des pays à revenu faible et intermédiaire.

Malgré les mesures mise en œuvre par les différents pays, l’insatisfaction demeure face à l’augmentation du nombre total de tués et blessés graves dans les accidents routiers. Les efforts doivent être poursuivis et renforcés notamment sur les aspects suivants :

  • gestion de la sécurité routière,
  • conception et entretien,
  • sécurité du véhicule,
  • facteurs humains,
  • comportement des usagers,
  • formation et audits de sécurité routière.

 

En savoir plus : Matthieu HOLLAND (matthieu.holland@cerema.fr)

L’intégration des nouvelles technologies en viabilité hivernale

Autoroute enneigée
© Manuel Bouquet / Terra

La question centrale de la gestion des transports durant les épisodes hivernaux a été évoquée par des REX du Japon, de la Pologne et des Etats-Unis tout en intégrant la dimension relationnelle et l’importance d’une coordination entre les différents gestionnaires d’un même réseau.

Un tour d’horizons des meilleures pratiques et avancées techniques en matière de salage fut également un sujet incontournable qui a mis en évidence l’utilisation de la saumure pure croisée à une stratégie préventive pour une double finalité : augmenter la sécurité du trafic et utiliser le sel avec efficience.

Les systèmes de transport intelligents font leur apparition et s’appliquent à la gestion de trafic, au développement des épandeuses autonomes sur la bases de capteurs embarqués alimentant en données les paramètres routiers et prévisions météorologiques, ou encore au développement de communications véhicule/véhicule, véhicule/infrastructure aboutissant sur des informations en temps réel de gestion de trafic. Autant de sujets qui seront traités dans le prochain cycle par le comité technique.

A titre d’exemple, même si un conducteur est encore présent dans l’engin de service hivernal, un projet suédois vise à adapter en temps réel le traitement au sel en fonction du type de réseau, de sa contamination, des prévisions météorologiques pour déboucher sur des gains économiques, écologiques (optimisation des quantités de fondants routiers épandus) et sociaux (ergonomie des postes de travail).

 

En savoir plus : Stéphanie GAUDE (stephanie.gaude@cerema.fr)

Big data : comment faire face au défi de la gestion des données ?

Big Data
© Freepik

Dans le domaine de l’exploitation des réseaux routiers et des systèmes de transport intelligents, la donnée était le sujet central.

Qui fait quoi ? où, quand et comment ? La masse de données aujourd’hui collectées au moyen des nouvelles technologies soulève des interrogations quant à leur utilisation, leur stockage et leur conservation.

La « règle des 5V » permet de mieux comprendre l’utilisation des Big Data :

  • Volume : des données exponentielles
  • Vélocité : des données adaptées, au bon moment
  • Variété : des données caractérisées
  • Véracité : des données fiables
  • Valeur : des données qui font sens

Il est rappelé que la donnée doit être considérée comme un des outils à disposition des gestionnaires de réseaux routiers pour mettre en place des services, et non une réponse miracle à toutes les préoccupations.

 

L’usager doit rester au centre des réflexions et la technologie doit répondre à la question du comment faire.

Si les technologies sont aujourd’hui prêtes, le frein principal, et ce internationalement, est le cadre juridique de l’utilisation de l’ensemble de ces données et de l’épineux point de la responsabilité entre secteur public et privé. Parmi les pistes évoquées, la responsabilité doit-elle relever du gestionnaire du réseau routier, du hardware de l’administration ou des applications du secteur privé ?

Les gestionnaires sont mis au défi d’adapter leurs infrastructures, tandis que les administrations doivent faire évoluer le cadre réglementaire. Un cadre propre à chaque pays, ce qui peut présenter un frein à l’innovation.

 

En savoir plus : Sylvain BELLOCHE (sylvain.belloche@cerema.fr)

Quel avenir pour la mobilité ?

Transports en commun
© Bruno Daval - Cerema

Nos sociétés sont passées en moins d'un siècle d'un modèle traditionnel, avec des villes et des communautés villageoises quasi indépendantes, à un modèle de périurbanisation où des centaines de communautés villageoises sont situées à plus 100 km de la ville centre mais vivent pourtant en étroite relation avec elle. Cela se traduit par des échanges quotidiens de plus en plus longs et nombreux.

Dans ce contexte, que prédire de la mobilité du futur ?

Les tendances actuelles nous poussent à nous poser plusieurs questions. Puisque le numérique permet déjà le travail à distance, verrons-nous une plus grande dispersion des lieux de vie et de travail avec un développement des services de proximité et une réduction des déplacements ? A l’inverse, le véhicule autonome pourrait être un facteur de croissance offrant les bénéfices de réduire le coût des déplacements, d’optimiser le temps et le confort des usagers. Par ailleurs, quels seront les impacts du vieillissement de la population, de la percée de l’économie du partage ou encore du changement climatique sur la mobilité ?

 

“Face au changement climatique, il est urgent de trouver des solutions efficaces pour transporter plus et mieux avec les réseaux existants”

Il ne suffit plus de se concentrer sur les solutions ayant eu de bons résultats, la démarche doit être prospective avec l’analyse des tendances d’évolution des villes, de la population et des nouvelles manières de consommer la mobilité. Pour cela il est essentiel, de se concentrer sur les besoins des usagers (non pas sur les projets ou les véhicules) et donc d’élargir les périmètres de réflexion afin de prendre en compte l’ensemble des déplacements au-delà des périmètres administratifs.

Les solutions de mobilité répondant aux besoins des usagers sont variées. Actuellement les orientations les plus pertinentes reposent sur 3 points clefs :

  1. le développement des transports collectifs avec prise en compte des modes individuels dans une utilisation partagée (covoiturage-autopartage), du fait notamment de la complexification des chaînes de transport.
  2. l’optimisation des infrastructures existantes au lieu de créer de nouvelles routes. Cela se traduit par de grands intérêts pour les voies réservées, les péages, et la gestion dynamique.
  3. l’approche multimodale intégrée de la mobilité, indispensable pour raccrocher tous ces projets entre eux, avec la ville et avec l’ensemble des usagers. Pour ce faire les pôles d’échanges et le TOD (urbanisation axée sur les transports en commun) revêtent une importance capitale et montrent des résultats très intéressants.

Poursuivre le partage des bonnes pratiques, croiser les points de vue et expériences au niveau international permettra d’élargir les connaissances et mieux anticiper l’avenir. Une certitude demeure, les aménageurs devront se positionner dans un paradoxe qui leur exige d’être à la fois pragmatique et ambitieux.

 

En savoir plus : Mathieu LUZERNE (mathieu.luzerne@cerema.fr) et Valérie BUTTIGNOL (valerie.buttignol@cerema.fr)

Véhicules autonomes et connectés

Participation de Sylvain Belloche et Marie Colin, experts Cerema, à la table ronde sur le véhicule autonome et la résilience des infrastructures
Participation de Sylvain Belloche et Marie Colin, experts Cerema, à la table ronde sur le véhicule autonome et la résilience des infrastructures.

Le principal point d’accord entre les experts est la nécessité de disposer d’un véhicule autonome partagé pour la mobilité urbaine : ce partage doit permettre de limiter les problèmes de congestion dans les villes tout en offrant de nouveaux services de mobilité, en particulier là où il manque aujourd’hui une offre de transport.

Le véhicule autonome devra être partagé pour répondre aux enjeux de mobilité.

A l’échelle des gestionnaires d’infrastructures routières, l’approche privilégiée consiste à établir une classification des réseaux routiers selon la capacité des axes à permettre la circulation d’un niveau d’autonomie plus ou moins élevé des véhicules.

Ainsi, une autoroute suffisamment équipée pourrait accueillir des véhicules totalement autonomes quand des axes moins stratégiques et moins bien équipés ne permettraient pas de circulation des véhicules en mode autonome. Il convient de noter que cette approche est l’inverse de celle développée par des constructeurs et des équipementiers pour qui la route doit s’adapter à l’arrivée de ces nouveaux véhicules.

L’équipementier Valeo a exprimé le besoin d’une feuille de route axée recherche et qui soit partagée par tous les acteurs du développement du véhicule autonome.

Une chose est sûre : il faut continuer à expérimenter pour apprendre encore davantage sur les potentialités et les limites de cette nouvelle technologie.

Un groupe d’études AIPCR sur les nouvelles mobilités et leurs impacts sur les infrastructures routières verra le jour au prochain cycle. Son objectif sera de mieux comprendre les potentialités et les impacts liés à l’arrivée du véhicule autonome.

Concept japonais du « Michi-no-eki »
Concept japonais du « Michi-no-eki »

Parmi les présentations des projets nationaux, citons le modèle social japonais autour du « Michi-no-eki », ou centre de services. Dans ce pays, le vieillissement de la population rurale amène à reconsidérer la localisation des services et leur accès. Des navettes autonomes sont ainsi pensées pour favoriser la mobilité des personnes se déplaçant difficilement – voire plus du tout – vers ces centres de services et vers d’autres lieux de la vie quotidienne. 13 sites pilotes ont déjà été équipés, il est prévu de poursuivre le déploiement de ces navettes à partir de 2020.

 

En savoir plus : Sylvain BELLOCHE (sylvain.belloche@cerema.fr)

Masdar City : les Emirats arabes unis dessine la ville du futur

Maquette de Masdar City
Maquette de Masdar City à terme. En rouge, les bâtiments construits.

Masdar City est une ville nouvelle de l’Emirat d’Abu Dhabi, située à proximité de l’aéroport du même nom. Ce projet ambitieux de la société Masdar se veut une vitrine des énergies renouvelables, des technologies propres ou encore des stratégies zéro-déchets.

Le concept s’appuie sur toutes les composantes du développement durable. L’architecture a une approche dite bioclimatique adaptée au climat local avec des ruelles étroites et des bâtiments aux pans inclinés pour optimiser l’ombre et protéger du vent.

 

Concernant les transports, la ville du futur se veut sans voiture, privilégiant les modes doux. Seuls des véhicules électriques et autonomes circulent sur les moyennes à longues distances.

 

L'objectif écologique consiste à valoriser les énergies renouvelables pour atteindre un niveau zéro d'émission de gaz carbonique avec notamment des panneaux photovoltaïques et des centrales solaires. Cette énergie dite propre visera ensuite à faire fonctionner une usine de désalinisation.

 

Cette éco-cité, démarrée en 2008, ambitionne d’accueillir à terme 50 000 habitats.

 

Personal Rapid Transit
Le Personal Rapid Transit, moyen de transport dit « mono-cabine » électrique et autonome sur le réseau souterrain de la ville.

 

Les 2 prochains rendez-vous à ne pas manquer

  • Calgary 2022Congrès international de la Viabilité Hivernale à Calgary du 8 au 11 février 2022

    Pour en savoir plus, cliquer ici.

 

  • 27eme Congrès Mondial de la Route à Prague en 2023