Pour aller plus loin.
Quels sont les territoires à risque pour le radon ?
Le radon est issu de la désintégration radioactive de l’Uranium 238, élément naturellement présent dans les roches, en concentration variable selon leur nature. Les granites, par exemple, en sont particulièrement riches, ce qui les rend très émetteurs de radon. L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) tient une carte qui associe à chaque commune un potentiel d’émission de radon allant de 1 - zone à potentiel d’émission radon faible, à 3 - zone à potentiel d’émission radon fort. Il est possible d’entrer le nom de sa commune pour connaître le potentiel radon qui lui est affecté.
Si j'habite en zone 1 (voire 2), il n’y a donc pas de risque d’avoir du radon chez moi ?
Le risque d’avoir du radon dans un bâtiment est en fait grandement dépendant des caractéristiques techniques du bâtiment lui-même... Il est donc possible d’observer des résultats élevés dans des bâtiments situés en zone 1 ou 2, tout comme il existe des bâtiments situés en zone 3 qui ont des résultats faibles. Deux bâtiments mitoyens peuvent même obtenir des résultats très différents. Le seul moyen de savoir est de mesurer.
Où trouver les appareils pour mesurer le radon ?
Il existe de multiples appareils de mesure de radon, plus ou moins complexes et donc onéreux. Ceux qui apportent l’information utile (et suffisante) pour se comparer au niveau de référence de 300 Bq/m3 sont les Détecteurs Solides de Traces Nucléaires (DSTN), souvent qualifiés de « dosimètres ». Ils valent une vingtaine d’euros pièce (analyse comprise). Les liens vers les sites marchands des différents fournisseurs sont précisés dans le paragraphe intitulé « d’abord, dépister » du site de l’IRSN. Attention, les niveaux d'émanations de radon variant extrêmement au cours du temps, seule une mesure réalisée durant 2 mois en période de chauffe (de mi-septembre à fin avril) fournira un résultat exploitable.
Renseignez-vous :
Certaines collectivités sont proactives sur le sujet et décident de mener des campagnes de dépistage radon auprès de leurs administrés, dans le cadre d’un Contrat Local de Santé (CLS) par exemple. Elles peuvent alors distribuer gratuitement des dosimètres, et parfois apporter conseils après réception des résultats.
Est-ce qu’il y a une réglementation pour nous protéger du radon en France ?
Il existe en fait plusieurs réglementations sur le sujet, mais sachez qu’il n’y a pas d’obligation réglementaire qui fixerait un résultat à ne pas dépasser dans l’habitat.
Concernant le logement, au titre des risques majeurs, une information sur l’existence du risque radon doit être intégrée dans le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) et le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) pour les communes classées en zone 2 ou 3. Ces documents sont consultables par chaque citoyen. En zone 3, le risque radon est également mentionné lors des mouvements immobiliers (location et vente) à travers l’Information Acquéreur Locataire (IAL).
L’exposition sur le temps de travail est encadrée par le code du travail, qui oblige l’employeur à réaliser une évaluation de l’exposition aux rayonnements ionisants pour chaque travailleur. Le radon est explicitement mentionné comme relevant de cette évaluation. Un objectif d’exposition aux rayonnements ionisants cumulés à ne pas dépasser annuellement est fixé par la réglementation.
Enfin, les bâtiments les plus à risque ou ceux accueillants des publics particulièrement sensibles font l’objet d’une surveillance particulière via le code de la santé publique lorsqu’ils sont situés en zone 3. C’est à eux que s’appliquent les seuils déclinés de la Directive Européenne Euratom, avec une obligation de résultat : se situer en dessous de 300 Bq/m³.
Quelles sont les actions simples à réaliser si on a un résultat compris entre 300Bq/m³ et 1000Bq/m³ ?
Si la notion d’ « actions correctives » renvoie aux termes employés par le code de la santé publique, l’objectif, au-delà des obligations réglementaires, est bien d’identifier clairement les trois leviers qui permettent de limiter la présence de radon dans les espaces occupés, à savoir :
- améliorer le renouvellement d’air (cf vidéos aération et ventilation)
- améliorer l’étanchéité de l’interface entre le sol et le bâtiment, par exemple en colmatant les défauts observables,
- améliorer le renouvellement d’air du soubassement s’il y en a un (cave, vide-sanitaire).
J’ai le projet d’aménager un sous-sol jusqu’alors non-occupé, est-il utile de faire une mesure de radon dans cet espace ?
On peut distinguer deux logiques dans la mise en place d’une stratégie de mesure :
- une logique d’ « exposition », décrite dans la vidéo, qui consiste à s’intéresser prioritairement aux pièces les plus à risques occupées le plus longtemps – c’est-à-dire les pièces de vie (salon, chambre) au plus bas étage occupé.
- une logique que l’on pourrait qualifier « de risque », qui consiste, en effet, à anticiper le risque dans un projet d’aménagement. Il est alors pertinent de réaliser une mesure dans le local qui pourrait être aménagé même si les conditions ne sont pas réunies pour avoir un résultat comparable aux valeurs de référence. L’objectif sera alors seulement d’objectiver la présence ou non d’un risque associé au radon, afin de prendre les dispositions nécessaires lors des travaux le cas échéant.
Un outil d’auto-évaluation issu du projet de recherche Franco-Suisse Interreg nommé Jurad-bat est à votre disposition pour vous guider dans les travaux de remédiation. Certains espaces France rénov' peuvent également être informés sur le radon, et vous apporter des conseils dans votre projet.