Cet article fait partie du dossier : Action Cœur de Ville : l'implication du Cerema
Voir les 19 actualités liées à ce dossierPour la saison 2022, les cahiers des trois premières sessions, consacrées à la ville intergénérationnelle, à la ville résiliente et à la ville active, ont été publiés.
Le Forum des Solutions permet de présenter aux élus des villes moyennes et des petites villes et à leurs équipes des solutions pour répondre aux problématiques spécifiques et les aider à renforcer leur rôle de centralité. Il met aussi en avant les démarches menées dans les villes impliquées dans les programmes.
Organisé depuis 2019, il s'inscrit dans le cadre du programme National Action Coeur de Ville, il est piloté par l'Agence Nationale de Cohésion des Territoires, avec le PUCA et la Cité de l'architecture, et bénéficie de l'expertise du Cerema. Le programme Petites Villes de Demain est également partie prenante depuis 2021 de ces rencontres.
Il donne la parole à des porteurs de projets, qui présentent leurs démarches, les résultats, les atouts et les difficultés éventuelles. A la suite des forums, des cahiers présentant les différents retours d'expérience sont publiés.
Un cahier sur les deux forums consacrés à la ville productive sera publié prochainement.
La ville intergénérationnelle
Dans les villes petites et moyennes, la ville intergénérationnelle est un enjeu de plus en plus prégnant, car ces villes sont déjà confrontées au vieillissement de leur population, au défi de l’attrait pour d’autres catégories, étudiants, actifs, familles et à la nécessité, dès lors, de construire du lien social intergénérationnel pour faire ville.
Cet enjeu est déjà au coeur de nombreux projets des collectivités locales dans des opérations d’habitat, de mobilités, d’accessibilité et d’équipements.
Ces deux 1ers RDV du Forum des Solutions ont été l’occasion de présenter certains de ces projets exemplaires de cinéma, tiers-lieux, centre aquatique qui ont été réfléchis et conçus dans une visée intergénérationnelle ; ils sont autant de pistes concrètes pour relever ces défis. Ces opérations prouvent par l’exemple que bâtir des projets de territoires intergénérationnels, c’est proposer de réels projets de vie qui peuvent élaborés en concertation avec les habitants.
Parmi les projets présentés dans ce cahier, à travers des fiches de synthèse qui mettent aussi en avant l'historique des projets, les points forts et les impacts sur les territoires :
- Un cinéma dans un quartier en renouvellement (Marcq-en-Baroeul), conçu avec un salle de répétition, un restaurant et une salle polyvalente, pour répondre à un besoin local, et qui attire 40% de visiteurs d'autres communes.
- Un centre aquatique sur une ancienne friche proche du centre-ville (Privas), pour répondre au besoin des habitants de tous âges.
- Un tiers-lieu social et solidaire créé dans le pôle gérontologique de la Croix-Rouge (Nîmes) à l'occasion de la reconstruction du bâtiment.
- Une maison intergénérationnelle à Langres. Un projet développé pour répondre à un besoin de logement pour des jeunes mères de famille monoparentale avec leurs enfants, des personnes retraitées, des jeunes et des personnes isolées à faible budget. Une dynamique se créé dans le quartier autour de la vie de la résidence.
- Un projet d'habitat intergénérationnel à La Réole, construit avec les habitants. Il comprend des appartements et des espaces communs dont une toiture-terrasse paysagée, et contribue à la reconfiguration du centre-ville ancien.
- De l'habitat intermédiaire pour personnes âgées à Rixheim, en centre-ville, avec des lieux collectifs comme le salon d'été en véranda, et des espaces végétalisés.
La ville résiliente
L’adaptation au changement climatique ainsi que la préservation de la biodiversité et des sols vivants sont également incontournables. Les villes Action Coeur de Ville et Petites Villes de Demain sont et seront des villes pionnières avec des solutions concrètes comme l’illustrent déjà ces présentations.
"La ville résiliente se fera avec la sobriété foncière qui est à conjuguer avec l’offre d’espaces ouverts de qualité grâce à l’intégration de l’eau, des paysages, de la nature et de la biodiversité dans les projets. La renaturation des milieux urbains et la restauration des corridors écologiques (trames verte et bleue) sont nécessaires pour lutter contre l’érosion delà biodiversité et contribuent à l’atténuation des îlots de chaleur grâce à la désimperméabilisation des sols et à la circulation de l’air. Au plan sociétal ils rendent aussi la densité plus acceptable, appréciable et désirable", rappelle Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme Action cœur de ville.
Le Cerema a réalisé trois interventions lors de ces deux RDV du Forum des Solutions:
Réduire l'impact des mobilités
Sur les questions de mobilité, élément-clé de l'attractivité des villes, la parole a été donnée à deux experts du Cerema pour exposer ses outils et sa méthodologie au service des villes petites et moyennes. L’enjeu est de favoriser, pour tous les publics, les déplacements vers et dans les centres-villes, tout en réduisant les impacts négatifs de ces mobilités en termes d’occupation de l’espace, de conflits entre les différents usages, de qualité de l’air, de nuisances sonores et visuelles. Des défis auxquels font aussi face les villes moyennes.
Avec la compétence d’organisation des mobilités, elles peuvent élaborer une stratégie en matière de mobilité et la formaliser dans un plan de mobilité simplifié (PdMS), à l’instar de toutes les autorités organisatrices de mobilité (AOM) de moins de 100 000 habitants. Cette démarche de planification, souple et fédératrice, permet de se doter d’une stratégie concertée, pour garantir la mise en œuvre du droit à la mobilité en conciliant les enjeux sociaux, économiques et environnementaux.
Cette stratégie de mobilité est bien sûr à concevoir en synergie avec les politiques d’urbanisme et d’aménagement. Il s’agit de retrouver une ville à taille humaine et de moindre impact environnemental, une ville qui sait prendre en compte la diversité des usagers et évoluer pour tenir compte des changements de pratiques. Plusieurs villes, comme Dunkerque, cherchent aujourd’hui à diminuer la place prépondérante prise par la voiture au cours des décennies passées. Cela suppose de créer des solutions de déplacement alternatives adaptées aux contraintes et possibilités de chacun, en révisant les stratégies d’aménagement conduites depuis plus de cinquante ans, mais aussi de requalifier les espaces publics.
Le Cerema est particulièrement engagé pour promouvoir les modes actifs comme un maillon à part entière du déplacement multimodal, à travers ses ouvrages de référence, ses actions de diffusion des connaissances et de formation, et son appui aux collectivités. Face aux défis à conduire sur la question de la mobilité des personnes et des marchandises, les territoires innovent et expérimentent. De nouvelles solutions de mobilités actives, partagées (covoiturage, autopartage) ou solidaires (transport d’utilité social, plates-formes) se développent, dans une dynamique enthousiasmante pour des villes et des territoires plus inclusifs et plus sobres.
Adapter le ville par le lien climat-nature
Sur la question de la nature en ville et de l'adaptation au changement climatique, élément essentiel de la transformation des villes,le Cerema est intervenu aux coté de Libourne, collectivité qu'il accompagne dans sa stratégie et son projet de renaturation. Un partenariat de recherche et de développement est en cours avec
Les retours d'expériences
Parmi les expériences mises en avant dans le cahier consacré aux Forums des Solutions sur la Ville Résiliente:
- Un réseau de transports en commun gratuit, des trajectoires revues pour faciliter les déplacements de tous à Dunkerque, dans le cadre d'une stratégie d'aménagement pour redonner la place aux modes alternatifs à la voiture, entraînant la redynamisation du centre-ville.
- Des stations de mobilité électrique partagées pour les vélos et véhicules électriques partagés et une navette électrique à Dreux, pour permettre la mobilité des 22% de personnes non motorisées.
- Un plan de mobilité simplifié dans le pays ruffécois, adapté à la mobilité en zone peu dense. Il s'appuie sur un diagnostic réalisé avec le Cerema et comprend une évaluation des impacts sur la santé. il a permis de tester différents dispositifs de mobilité solidaire notamment, à travers des partenariats.
- Une démarche expérimentale de plantation d'arbres pour améliorer le cadre de vie et l'adaptation au changement climatique à Libourne dans le cadre d'un partenariat de recherche et développement avec le Cerema. L'action porte sur les espaces publics et vise à inscrire les espaces privés dans la dynamique.
- Une stratégie d'infiltration des eaux pluviales à Blois, avec une expérimentation sur la déconnexion du réseau d'assainissement en s'appuyant sur les solutions fondées sur la nature. L'adaptation au changement climatique constitue une stratégie d'aménagement à part entière de la ville.
- Une aire de stationnement reliée au centre-ville par une promenade dans la végétation à travers un site semi-inondable, à Sérignan.
La ville active
La ville active, celle de l'activité économique, est déclinée à travers ce cahier sous différents aspects : formation, artisanat, emploi, planification écologique et territoriale. Il réunit des expériences locales autour de l'emploi et de l'activité en ville, du développement de filières et d'écosystèmes; et présente le contexte, les acteurs, les enjeux et objectifs des projets et leur impact sur la ville.
Parmi les projets mis en avant:
- L'Usinerie à Châlon-sur-Saône, ville imprégnée d'un passé industriel et labellisée "Territoires d'industrie" : un pôle d'innovation et de digitalisation pour l'industrie 4.0 doté d'une plateforme technologique. Le site réunit des acteurs de la formation, de la recherche et de l'accompagnement ( l’Institut des Arts et Métiers de Chalon-sur-Saône, le Cnam BFC, l’UIMM 71 et l’Usinerie Partner).
- Une formation en alternance en bac + 5 à l'industrie 4.0 à Issoire dans le Puy-de-Dôme : l'objectif est de former des ingénieurs pour accompagner la transition digitale des entreprises locales. Ce projet destiné à répondre au besoin de recrutement sur le territoire est porté et financé par l'Université Clermont-Auvergne (avec 2/3 de financement de la région), la ville d'Issoire et l'agglomération d'Issoire.
- Le tiers-lieu La Cococtte Minute dans le centre-bourg de Lesparre-Médoc (Gironde) : Cet espace de travail partagé créé en 2015 accueille des coworkers classiques du tertiaire, des photographes, des associations, des formateurs... Depuis, d'autres tiers-lieux sont nés sur le territoire. La Cocotte-Minute est aussi l’un des cofondateurs
d’un réseau médocain devenu en 2021 Fabrique de Territoires, et a contribué à déployer des actions en faveur
de l’économie sociale et solidaire, de la formation autrement, de la transition écologique, de la
revalorisation d’un territoire rural, au service de tous les publics. - Shop'in Romans à Romans-sur-Isère dans la Drôme: La ville souhaitant développer l'artisanat et la production dans son centre historique a renforcé son contrôle sur l'immobilier commercial et a mis en place cet appel à projets qui facilite l'installation d'artisans dans des locaux commerciaux en réduisant les loyers en contrepartie notamment d'une remise en état.
- Un pôle industriel aéronautique et technologique développé grâce à la requalification d'un site militaire de 27 hectares par la Communauté d’agglomération Rochefort Océan. L'objectif est de conforter les industriels présents en leur permettant de se déployer sur davantage de surface.
- Le label Indication géographique "Tapis d’Aubusson" et “Tapisserie d’Aubusson”, via une coopération public/
privé entre le réseau d’entreprises locales et la Mairie d’Aubusson. L’Indication géographique (IG) est un label dédié aux productions industrielles et artisanales historiques et doit permettre d'attirer de nouvelles entreprises dans le secteur d'artisanat.
En savoir plus :
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