19 mai 2022
Petite Ceinture à Paris rendue aux promeneurs et à la verdure (ex voie de train)
Daniel Coutelier - TERRA
Cet article présente les fiches synthétiques sur les fonctions des sols: des outils pour les collectivités afin de les caractériser selon les fonctions qu'ils peuvent remplir et préserver celles-ci en adaptant l'usage des sols à travers les documents d'urbanisme.

L’objet du projet MUSE est d’aider les collectivités à mieux prendre en compte la qualité des sols dans leurs documents d’urbanisme en lien avec les enjeux et les besoins de leurs territoires.  

L’intérêt de cette approche est de caractériser les sols sur la base des fonctions qu’ils sont en capacité de remplir et d’adapter leur usage en privilégiant la préservation de ces fonctions et leur mobilisation dans le projet de territoire.

En permettant de caractériser les fonctions des sols dans l’état initial de l’environnement, la méthodologie MUSE permet d’alimenter le diagnostic territorial des documents d’urbanisme. 

 

Les 4 fonctions des sols considérées sont : 

  1. La source de biomasse,
  2. La régulation du cycle de l’eau
  3. Le réservoir de carbone 
  4. Le réservoir de biodiversité

Schéma des 5 grandes fonctions des sols

Ces fonctions sont spatialisées grâce au calcul de 4 indicateurs :

  • potentiel agronomique,
  • potentiel d’infiltration,
  • stock de carbone organique,
  • abondance et diversité lombriciennes.

D’autres indicateurs sont également proposés comme la réserve utile ou le pouvoir épurateur des sols. 

Les fonctions sont ensuite agrégées en une carte de multifonctionnalité des sols. La carte de multifonctionnalité ainsi que les 4 cartes de fonctions sont alors intégrées dans le diagnostic territorial. Ces éléments peuvent être utilisés pour construire le projet de territoire : de manière globale, 

  • en préservant les sols les plus multifonctionnels
  • en informant sur les fonctions naturelles des sols situés dans les espaces protégés 
  • en répondant à des enjeux particuliers, pour lesquels les fonctions des sols sont déterminantes : ex. enjeu de désimperméabilisation / fonction d’infiltrabilité.

 

Schéma des approches méthodologiques du projet (directe, indirecte, pleine terre, indice de multifonctionnalié)
Les approches différenciées urbain/rural de la méthodologie MUSE - Flore Vigneron - Droits d'utilisation accordés au Cerema

 

Au regard des données disponibles en milieu périurbain et rural d’une part et en milieu urbain d’autre part, différentes méthodes ont été développées pour caractériser la multifonctionnalité des sols.

Un ensemble de six fiches de synthèse est mis à disposition : 

  • La première fiche présente la démarche générale, 
  • Les quatre fiches suivantes décrivent la méthode de calcul des quatre indicateurs des fonctions naturelles retenues hors milieu urbain
  • Une dernière fiche propose une approche spécifique au milieu urbain. 
Représentation graphique hors zones urbanisées de l’indicateur potentiel d’infiltration à Nantes.
Représentation graphique hors zones urbanisées de l’indicateur potentiel d’infiltration à Nantes.

Les 4 fiches décrivant le calcul des indicateurs hors milieu urbain rassemblent une présentation rapide de la fonction du sol, les enjeux liés à cette fonction, les paramètres pédologiques et données permettant de calculer l’indicateur. Une représentation cartographique de cet indicateur à l’échelle d’un territoire est également présentée ainsi que quelques pistes réglementaires pour préserver la fonction du sol indiquée.

La fiche spécifique au milieu urbain expose l’hypothèse faite dans le cadre du projet MUSE : la profondeur d’un sol en milieu urbain constitue un indicateur de sa multifonctionnalité potentielle. Le terme "potentielle" est très important car les usages et pratiques liés au sol (tassement, contamination…) constituent des facteurs d’influence majeurs de la qualité des sols. 

Les données de profondeur des sols n’étant pas disponibles en milieu urbain, on considère ici que les sols urbains abritant de manière dominante une végétation de type arborée, sont des sols profonds. Dans ce cas, ils ont une capacité optimale à exercer toutes les fonctions associées à un sol naturel. 

A contrario, les surfaces à dominante imperméabilisée comme le bâti et les routes seront considérées comme des sols ayant une capacité fonctionnelle nulle. Entre les deux, les sols urbains dont la couverture dominante ne serait ni imperméabilisée ni arborée seront assimilés à des sols ayant une capacité intermédiaire à exercer certaines fonctions associées à un sol naturel.