26 juin 2020
chauffagerie bois d'immeuble
Les réseaux de chaleur permettent d’utiliser des énergies renouvelables pour le chauffage et le refroidissement urbains. A travers le projet Heatnet, l’objectif est de développer des outils pour faciliter la mise en place des réseaux de chaleur de 4e génération, qui fonctionnent à basse température et émettent peu ou pas de carbone.

logo heatnetL’intérêt des réseaux de chaleur est d’alimenter des groupes de bâtiments en chaleur à partir de différentes sources locales d’énergie, dont les énergies renouvelables ou l’énergie produite par des processus industriels (appelée la chaleur "fatale").

En France, les énergies renouvelables et de récupération représentent plus de 55% de la chaleur livrée par les réseaux de chaleur.

Ils constituent donc un levier important pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais ne représentent encore en Europe du Nord-Ouest que 2 à 7% de la chaleur fournie, le reste provenant d’énergies fossiles.

 

Six projets pilotes pour guider les collectivités dans le déploiement de réseaux de chaleur innovants

schéma réseau de chaleur

Les réseaux de chaleur permettent aussi de réduire les factures d’énergie, de créer des emplois locaux, de valoriser l’industrie, tout en apportant une meilleure sécurité de l’approvisionnement.

L’objectif du projet Interreg Heatnet, lancé en 2017, est de favoriser la fourniture de chaleur renouvelable et faiblement émettrice de CO2 en développant des outils pour mettre en place des réseaux de chaleur 4e génération, qui fonctionnent avec une température faible.

Toutefois, la mise en place de ces réseaux est complexe et nécessite un investissement important. Le projet Heatnet vise donc à permettre aux acteurs des territoires d’évaluer la faisabilité pour la mise en place de ces systèmes, à partir de critères objectifs tels que la densité thermique nécessaire des zones concernées.

Heatnet réunit 13 partenaires de cinq pays (Pays-Bas, Belgique, France, Grande-Bretagne, Irlande), et s’achèvera à l’automne 2020.

6 réseaux de chaleur et de froid locaux de 4e génération ont été mis en place et testés. Un autre projet de deux réseaux à Boulogne-sur-Mer doit être alimenté à 54%  par des énergies renouvelables et de récupération. Plusieurs technologies seront utilisées pour faire fonctionner ce réseau qui alimentera l’équivalent de 6.000 logements sur deux quartiers distincts: production de chaleur en cogénération par combustion de biomasse et biogaz, récupération de chaleur issue de l’incinération de boues d’épuration et utilisation de pompes à chaleur sur les eaux usées de la station d’épuration.

Ces expérimentations ont permis d’évaluer les évolutions techniques, réglementaires, financières nécessaires au déploiement de ces réseaux nouvelle génération.

Ces réseaux de distribution à basse température permettent de réduire les pertes de chaleur, de stocker l’énergie et d’alimenter plusieurs bâtiments à faible consommation d’énergie. Comme la température est plus basse, ces réseaux 4 e génération permettent de diversifier les sources de chaleur locales, renouvelables, de récupération et bas-carbone.

 

Des guides pour déterminer la faisabilité d'un réseau 4e génération

vue d'un thermometreLe Cerema a contribué notamment à mettre en place le modèle HeatNet, un ensemble de guides et d’outils pour accompagner les acteurs publics de l’Europe du Nord-Ouest dans la planification et le développement des réseaux de chaleur 4ème génération.

Le guide sur les réseaux de chaleur à destination des collectivités, conçu à partir du retour d’expérience des six sites pilotes, vient d’être publié sur le site du projet ainsi que des feuilles de routes portant sur les six projets expérimentaux (en anglais le plus souvent). Les derniers documents seront mis en ligne pour la rentrée 2020.

Il fournit des outils pour évaluer la faisabilité des réseaux de chaleur dans les différentes régions concernées par le projet, ainsi que des éléments sur les responsabilités et rôles des parties prenantes, la réglementation et les politiques publiques, l’aménagement du territoire, les modèles commerciaux, le financement qui peut provenir de différentes sources.

Les organismes publics souhaitant mettre en place un réseau de chaleur disposent de différents types de montages juridiques et économiques, qui vont de la gérance complète à la privatisation complète. Le choix du modèle se fait en fonction de plusieurs critères :  objectifs visés, gestion du risque, financement disponible et niveau de contrôle souhaité.

Un autre guide synthétique pour les acteurs publics est disponible en français.

Le Cerema est relais en France du projet Heatnet. 

Une conférence finale sera organisée le 15 septembre 2020 en version webinaire, afin de partager les résultats du projet.

Par ailleurs, le Cerema organisera une journée technique en 2021, sur le montage juridique et le financement des réseaux de chaleur, afin de présenter les outils disponibles. Un focus sera proposé sur le projet Heanet.