Le Réseau National des Aménageurs (RNA) a été lancé en février 2015 à l'occasion des premières rencontres de l’aménagement opérationnel. Sa création est intervenue après la démarche "Objectifs 500 000 logements" (déployée en 2013-2014 par le ministère chargé du logement), qui avait souligné le rôle essentiel de l’aménagement opérationnel dans la chaîne de production du logement et la nécessité d’un lieu de débats dédié.
Le Réseau National des Aménageurs (RNA), une instance de dialogue essentielle
Le RNA a pour objectif principal d'offrir aux professionnels de l'aménagement un espace d'échange sur les grands enjeux du secteur, de partager des expériences riches en enseignements, et de formuler des propositions visant à améliorer le cadre législatif et réglementaire. L’ambition est d’analyser de manière expérimentale la chaîne de valorisation foncière et urbaine (conception, aménagement, construction, gestion) pour identifier des pistes d’optimisation en termes d’économie, de délais de réalisation et d’efficience globale, notamment au regard des enjeux de transition écologique et énergétique.
Le Réseau regroupe tous les praticiens de l’aménagement opérationnel, qu'ils soient publics, parapublics ou privés, s'intéressant à toutes les échelles de projets (du lotissement communal à l’Opération d’Intérêt National) et à tous les territoires (des métropoles aux bourgs ruraux). Face à l'intérêt qu'il a suscité dès sa première année, le RNA a été pérennisé en tant qu’instance de réflexion à court et long termes. Il s'est ouvert à l’ensemble des partenaires concourant à la fabrique de la ville (collectivités locales, architectes, bureaux d'études, promoteurs, constructeurs, investisseurs, services de l'État), ce qui en fait sa richesse.
Le Cerema, un appui technique et scientifique fondamental
Depuis 10 ans, le Cerema est un partenaire essentiel du RNA, assurant un rôle majeur en appui de la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP) et du CODIR du RNA, composé de représentants de la filière de l'aménagement et du Ministère. L'expertise et l'assistance technique du Cerema ont été décisives pour l’animation, l’organisation et la capitalisation des travaux. Plusieurs membres du Cerema (comme Florence Menez, Juliette Maître, Agnès Pouillaude, Priscille Genesco et Raphaèle Ratto) ont été rédacteurs ou contributeurs des rapports annuels du réseau.
Principaux sujets abordés et enseignements clés en 10 ans
Au fil des cycles de travail, le RNA a su anticiper et traiter les problématiques émergentes de l'aménagement urbain.
- 2015-2017 : Structuration et nouveaux modèles. Les premières années ont été centrées sur les questionnements juridiques, le partage des bonnes pratiques, et l'évolution du modèle économique de l’aménagement. Des sujets comme la coproduction public-privé, l'aménagement éphémère/transitoire, le BIM (Building Information Modeling) et la place des investisseurs ont été introduits.
- 2018-2019 : Le défi des "sobriétés". Le fil rouge était centré sur la manière de relever le défi des « sobriétés » (environnementale, économique et foncière). Les discussions ont porté sur la transition environnementale et énergétique (TEE), la régénération de la ville sur elle-même, l'évaluation environnementale des projets, et les fondamentaux techniques et juridiques à défendre.
- 2020-2021 : Les injonctions contradictoires. Le cycle a porté sur "comment résoudre l'équation de l’aménageur au cœur d’injonctions contradictoires". Les thèmes incluaient la limitation de l’artificialisation des sols, le bas carbone et la qualité du logement, ainsi que l'évolution des frontières d'intervention entre les acteurs de la chaîne de l’aménagement.
- 2022-2023 : Oser l’aménagement ! Le réseau s'est concentré sur la nécessité d’oser faire de l’aménagement, face aux risques et aux contraintes, et sur tout profil de territoire. Les thématiques comprenaient : "Faire avec l’existant" (recyclage urbain), "Bas carbone, qualité de vie, qualité de ville", "Prendre le risque de faire et faire avec le risque" (notamment le risque lié aux inondations), et la prospective urbaine.
- 2024-2025 : La valeur de l'aménagement. Le cycle actuel explore "Quelle(s) valeur(s) pour l’aménagement dans un monde en transition ?", se concentrant sur les valeurs immatérielles, la valeur foncière et les vulnérabilités écologiques et économiques.
Les enseignements majeurs récurrents soulignent que le succès du RNA réside dans son ancrage dans des retours d'expériences opérationnelles, permettant de décrypter les défis et les évolutions en cours dans la fabrique de la ville. Le réseau est reconnu comme une véritable caisse de résonance entre l'État et la filière. L'engagement politique fort des élus est identifié comme la clé de voûte pour fédérer les acteurs dans les opérations complexes et longues.
Les interventions du Cerema : aider à mettre en œuvre les politiques publiques
Le Cerema, en tant qu'expert public, a apporté une plus-value technique, scientifique et méthodologique continue au Réseau National des Aménageurs durant ses dix années d'existence. Cette expertise a été formalisée à travers la participation aux CODIR, un appui technique au montage des journées, la contribution aux rapports annuels, ainsi que par une vingtaine d’interventions ciblées dans les groupes de travail (GT) et les plénières, couvrant les enjeux majeurs de l'aménagement opérationnel.
Rencontre du 26 mai 2016
GT1 - Le financement public-privé de l’aménagement
Guillaume Fauvet, chef de projet Stratégies foncières, a présenté un retour d’expériences sur le projet urbain partenarial (PUP). Le PUP est un outil de financement des équipements publics dans le cadre d’opérations d’aménagement. Le retour d’expériences du Cerema montre que le PUP se démocratise. Il est utilisé dans un contexte très large : pour des opérations en milieu urbain comme en périurbain, allant de quelques dizaines de logements à plusieurs centaines, sur des territoires en situation de marché immobilier tendu ou détendu.
Le guide du Cerema sur le projet urbain partenarial :
Retour d'expérience :
GT3 - Quelles incidences du numérique sur la ville : matérialité, immatérialité, réalité augmentée et gouvernance ?
Laurent David, Cerema
Pendant plusieurs années, le Cerema a contribué à la mise en place et au suivi du plan national "Très Haut débit" sur les territoires aux côtés de l’ARCEP et de la mission "Très Haut Débit" du Ministère de l’Economie et des Finances. D’abord centré sur le déploiement des réseaux, le Cerema s’est ensuite intéressé aux services qui prennent appui sur ces réseaux. Laurent David est revenu sur les caractéristiques d’un service numérique, avec sa part matérielle et sa part immatérielle, ainsi que sur les critères de réussite d’un service numérique et son intérêt pour le monde de l’aménagement.
Rencontre du 22 septembre 2016
GT3 : Réseaux numériques / intelligents : collaboration aménageur / opérateur / collectivité et offres de service
Laurent David est de nouveau intervenu, cette fois autour de la question : "Frugalité, robustesse, proximité : comment questionner la résilience et l’usage de réseaux intelligents ?". Il a rappelé que la ville intelligente, les smarts grids, les réseaux intelligents renvoient le plus souvent à des discours enthousiastes sur le numérique, qui permettrait de résoudre une partie de nos problèmes, réduire la consommation d’énergie, la congestion de trafic, etc. Pour autant le numérique peut avoir des fragilités dès lors que l’on en devient dépendant sans aucun autre système de secours. Il est ainsi revenu sur les 3 caractéristiques majeures permettant de définir la résilience d’un réseau : robustesse, frugalité et proximité.
Rencontre du 26 mars 2018 : Comment relever le défi de la transition environnementale et énergétique en aménagement ?
GT1 : Faire ses choix face à la pluralité d'offres d'approvisionnement énergétique ?
Odile Lefrère – Responsable de la thématique Énergie et Territoires, Cerema
L'intervention a contribué aux débats du groupe de travail 1, dont la problématique était de savoir comment opérer des choix face aux multiples offres d'approvisionnement énergétique, un élément central de la transition environnementale. Odile Lefrère a présenté les enjeux concernant l’énergie, dont la moitié de la consommation est sous forme de chaleur, et les énergies renouvelables, les différents réseaux de chaleur (géothermie, biomasse, chaleur fatale, les boucles d'eau...) ainsi que l’intérêt de ces réseaux.
En 2018, environ 700 réseaux de chaleur existaient en France, alimentés à plus de 50% par des énergies renouvelables. Les opportunités pour créer un réseau ont été rappelées:
- Présence d'un réseau existant qu'on peut étendre,
- Présence d'une source de chaleur
- Présence d'un équipement consommateur d'énergie
Retour du Cerema sur la rencontre
Site Réseaux de chaleur du Cerema
Rencontre du 5 juillet 2018 : Comment relever le défi de la sobriété économique en aménagement opérationnel ?
GT1 : Comment proposer des espaces publics pérennes, durables, offrant un confort d’usage en maîtrisant les dépenses ?
Stéphane Levêque, Directeur de projet "numérique" au Cerema
Le Cerema a travaillé sur les sujets "interstitiels" autour de l’espace public. Stéphane Levêque a fait part des premiers résultats d’une étude sur les enjeux du numérique et des données pour l’espace public. Dans le cadre du groupe de travail, il a proposé de regarder ces résultats au filtre de la sobriété économique, notamment au regard des "espoirs" d'optimisation via le numérique.
Rencontre du 22 novembre 2018 - Journée : Comment relever le défi de la sobriété foncière en aménagement opérationnel ?
GT1 : Faire la ville sur la ville, que produit la ville en "patchwork" ?
Juliette Maître, directrice de projets Aménagement et Transitions, a présenté une étude exploratoire réalisée par le Cerema sur ce que produisent les opérations d’aménagement, notamment en termes de logement, qui tend à relativiser l’impression d’une "disparition" des opérations d’aménagement au profit du "diffus".
Différents modèles existent, mais surtout les données tendent à confirmer l’intérêt des opérations d’aménagement pour répondre aux grands enjeux de politiques publiques (comme la mixité et le logement abordable) et interrogent le lien entre stratégie locale en matière d’aménagement et de prix des logements.
Rencontre du 4 juillet 2019 : Le défi de la transition environnementale et énergétique dans l’aménagement opérationnel
Pascal Berteaud, directeur général du Cerema, a animé la première table ronde avec Christophe Diani, directeur général de Transitec France-Belgique, Jean-Michel Evin, directeur général adjoint à la cohérence territoriale à Grenoble-Alpes Métropole, Bernard Lachana directeur général de SEM Innovia, et Benoît Lebeau directeur adjoint de l’EPA Saclay. Il a rappelé que l’on observe l’apparition de nouveaux modes de mobilité en ville, de nouveaux modes de gestion et de partage de la voirie, ce qui donne de nouveaux outils à la collectivité. Le directeur général du Cerema a souligné que l’on commence à aborder le sujet des mobilités en amont et au cœur de l’aménagement, et plus seulement en cours ou en fin de projet. La loi d’orientation pour les mobilités donne les moyens d’organiser la mobilité de manière totalement intégrée à l’aménagement et pour tous les territoires.
Les échanges ont confirmé que l’articulation entre urbanisme et déplacements doit être prise en compte dès la conception de l’opération, avec le même niveau de priorité. Ils ont fait également apparaître que la réversibilité des aménagements est aujourd’hui essentielle, compte tenu de l’évolution rapide des mobilités.
Rencontre du 21 novembre 2019 - Journée : Comment relever le défi de la sobriété foncière en aménagement opérationnel ?
GT2 : Comment enclencher une dynamique de régénération des ZAE en maintenant la destination économique ?
Nicolas Gillio, chef de mission "Economie et territoire", Cerema.
Le Cerema a contribué aux travaux du groupe 2 qui visaient à identifier les leviers permettant de recycler les zones d'activités économiques (ZAE) existantes tout en assurant le maintien de leur vocation économique, un sujet critique pour la sobriété foncière et l'attractivité territoriale.
L'enquête réalisée par le Cerema et Intercommunalités de France auprès des communautés et des métropoles a été présentée. Celle-ci met en avant :
- la nécessité de mieux connaître la réalité des zones d’activités (en termes d’occupation, de type d’emplois, de vacance, de marché)
- l’enjeu de requalification des ZAE puisque près de 50 % des intercommunalités interrogées considèrent qu’il existe des enjeux de requalification et de redynamisation des zones d’activités sur leur territoire et que cela concerne la majorité des ZAE dont elles ont repris la compétence en 2017.
- les limites de la fiscalité locale pour requalifier les zones d’activité,
- la nécessité d’inscrire les zones d’activités dans une stratégie économique et immobilière globale.
Rencontre du 25 septembre 2020 - Comment limiter l’artificialisation des sols, en soutenant les besoins de développement des territoires ?
Martin Bocquet, directeur d'études Foncier, est intervenu lors de la séquence 2 : quelle observation et connaissance des phénomènes d’artificialisation ? Il a présenté les travaux menés pour réaliser le portail de l’artificialisation des sols.
Le Cerema produit les chiffres et une analyse de l'artificialisation des sols, qui identifie une tendance à la hausse à partir de 2016, avec 23 300 hectares artificialisés sur l'année. L'un des indicateurs observés est l'efficacité de l'artificialisation, c'est-à-dire le nombre de m2 consommé par nouveau ménage et emploi. Ces données sont publiées sur le Portail national de l'artificialisation.
Retour du Cerema sur la rencontre :
Portail national de l'artificialisation :
Rencontre du 1er juillet 2021 : Quelle part commune défendre en aménagement ?
GT1 - Santé et (dé)mobilité : quels enseignements post-covid ?
Bertrand DEBOUDT, chef de projet mobilités actives et sécurité des transports , Cerema
Le Cerema a été particulièrement actif au moment des confinements et déconfinements sur les questions de mobilité. Les confinements ont confirmé ce qu’on savait déjà, à savoir le poids disproportionné de la place de la voiture, que ce soit en circulation ou en stationnement, dans l’espace public. Ils ont eu comme conséquences une baisse inédite du trafic motorisé et une amélioration de la qualité de l’air. Au moment des déconfinements, plusieurs défis sont apparus pour les collectivités, comme garantir la distanciation physique lors des déplacements, absorber au mieux le report attendu depuis les transports collectifs, éviter un retour massif de la voiture.
Cette crise est apparue comme une véritable opportunité de développer l’usage des modes actifs et le Cerema a contribué à la production rapide de guides pratiques inspirant pour les collectivités. La crise sanitaire a aussi montré l’intérêt des solutions d’aménagement réversibles et peu coûteuses.
Rencontre du 7 juillet 2022 : Bas carbone, qualité de vie, qualité de ville
GT1 : Aménagements transitoires, frugaux, ludiques ? Comment aménageurs et collectivités se saisissent-ils de ces pratiques ?
Anne Vial Directrice de projet Quartiers durables et Cœur de ville
Anne Vial a apporté des éclairages sur la définition des termes tels que les "espaces frugaux" et les "espaces bas carbone". Elle a illustré, par des retours d'expériences, comment des projets basés sur une approche participative et l'utilisation de matériaux locaux ou végétaux pouvaient être mis en œuvre, notamment pour les jardins pour enfants et les cimetières, offrant ainsi une perspective sur l'optimisation des investissements et de la gestion.
Ce sont en effet des projets peu coûteux en termes de matériel et de moyens humains, qui permettent aussi d'expérimenter pendant une période transitoire (chantier urbain), d'agir sur le cadre de vie et la fonctionnalité des espaces publics.
GT2 : Comment l’aménageur peut travailler la qualité des logements autrement en coconstruction avec les citoyens et les filières pour concilier bas carbone, qualité de vie et satisfaction en phase gestion ?
Sébastien Froment, Chef de projet accessibilité et innovation bâtiments
Sébastien Froment a présenté le logement évolutif, jugé essentiel pour la réduction des émissions de carbone du bâtiment et pour répondre aux enjeux sociaux de l'accueil des personnes âgées ou en situation de handicap. Le Cerema apporte son soutien réglementaire aux territoires, par exemple en cas de modification du PLU pour les "résidences démontables", et se positionne comme "garant d’une évaluation, en tant qu’acteur tiers" pour les projets innovants, comme l’association Hameaux légers.
GT3 : Financer de meilleurs usages et plus de qualité de ville Bas carbone
Agnès Pouillaude, Directrice d’études en économie de l’aménagement, Cerema
Agnès Pouillaude est intervenue sur les questions de fiscalité locale, notamment en abordant la taxe d’aménagement (TA). Son message principal a mis en lumière la nécessité pour les collectivités qui souhaitent moduler ou réduire le taux de cette taxe d'être capables d’"identifier précisément leurs gisements fonciers et leurs capacités constructives".
Cette connaissance est indispensable pour maîtriser la baisse éventuelle des recettes fiscales engendrée par la modulation, garantissant ainsi l'équilibre économique du territoire. Elle a également mentionné les travaux en cours au Cerema sur l'élaboration d'un guide concernant les conventions de Projet Urbain Partenarial (PUP).
Le Cerema a créé le site Outils de l'aménagement, qui fournit aux acteurs publics des ressources sur les outils de planification et d'urbanisme.
Rencontre du 30 mars 2023 - Nos futurs, entre utopie et dystopie
GT1 : De la décroissance à la foi en la technologie : quel chemin et quel impact pour le monde de l’aménagement ?
Juliette Maître et Céline Lemasson ont co-animé un atelier de prospective pour aider les aménageurs à se projeter en 2050 en utilisant les scénarios contrastés de l'ADEME ("Frugale la vie" et "Techno Logique"). L'exercice visait à déterminer l'impact de ces futurs radicaux sur les métiers de l'aménagement, en considérant différentes échelles territoriales (métropole, ville moyenne, etc.). Les enseignements ont montré que l'avenir pourrait exiger des aménageurs qu'ils intègrent fortement les "composantes forestières et agricoles" et qu'ils évoluent vers un rôle "plus fédérateur" d'espace de liens et de médiation entre acteurs. Il ressort de cette projection la nécessité de "recomposer la chaîne de valeur" autour de la réhabilitation et de la reconversion urbaine.
Rencontre du 6 juillet 2023 - Élus et aménageurs, osons ensemble le projet urbain
Pascal Berteaud, directeur général du Cerema a rappelé l'incontournabilité de l'enjeu d'atténuation et d'adaptation face au changement climatique. Il a affirmé que le Cerema est "l’expert public de cette adaptation au changement climatique". L'établissement s'engage à développer des "savoirs scientifiques" et à déployer des "solutions techniques pour sécuriser et améliorer le cadre de vie des citoyens". Il a également souligné que la force de l'organisme réside dans sa "gouvernance partagée entre l’État et les collectivités locales adhérentes, au nombre de 750", permettant de diffuser les savoirs et de favoriser l'amélioration collective.
Rencontre du 23 novembre 2023 - Aménager autrement, la place de l’aménageur
GT1 - Carbone, Friches, Biodiversité : et si on comptait en euros ?
Juliette Maître, directrice de projet Aménagement et Transitions, a présenté un retour d’expériences sur le coût des opérations de renouvellement urbain sur friches en s’appuyant sur les lauréats du Fonds Friches. Le Cerema a présenté les enseignements des projets menés dans le cadre du Fonds friches dans un article :
Rencontre du 19 septembre 2024 - Foncier et valeurs des sols
GT1 : Comment reconstituer un sol vivant et pour quoi faire ?
Philippe Branchu (Chercheur)
Philippe Branchu a présenté la recherche du Cerema sur les sols urbains. Il a mis l'accent sur la problématique du sol vivant et la nécessité de le reconstituer. Le Cerema se concentre sur la "production de connaissance sur les sols urbains". L'objectif est de développer des outils communs qui parviennent à associer la connaissance du tissu urbain et du régime foncier avec l'analyse des sols concernés. Ce travail, mené conjointement avec les équipes opérationnelles du Cerema, vise à accompagner les territoires dans la mise en œuvre de leurs projets d'aménagement, notamment pour répondre aux exigences du Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
Rencontre de mai 2025 - Les territoires face aux vulnérabilités écologiques et économiques : stratégies et solutions
Atelier 1 : Guide des solutions techniques pour réduire la surchauffe urbaine
Marjorie Musy, directrice de recherche ; Pierre Ouallet, chargé d’études en environnement et en aménagement, Cerema
L'expertise du Cerema a alimenté les réflexions sur la réduction de la surchauffe urbaine. Marjorie Musy a posé le cadre scientifique, rappelant que la surchauffe est due à un "faisceau de facteurs" (densité bâtie, imperméabilisation, etc.) et qu'il est crucial de "combiner diagnostics scientifiques et retours d’expérience" pour élaborer un référentiel de solutions partagé.
Pierre Ouallet a présenté un retour d'expérience très concret : un partenariat transversal de trois ans avec la ville de Libourne. Ce projet, financé en grande partie par subventions, a permis de cartographier les îlots de chaleur et de définir une stratégie de renaturation et d'adaptation intégrée au PLU de cette ville moyenne.
Atelier n°2 : guide des outils opérationnels et partenariaux pour accompagner les territoires face aux vulnérabilités écologiques et économiques
Nicolas Gillio, chef de mission "Economie et territoire", Cerema
Nicolas Gillio a présenté l'outil France Foncier+, codéveloppé avec la Banque des Territoires, pour aider les territoires à faire face aux vulnérabilités économiques et écologiques. Cet outil vise à "faciliter le repérage des sites" disponibles, notamment les friches industrielles et économiques, pour soutenir la "réindustrialisation durable" en respectant la sobriété foncière (ZAN). Il a précisé que France Foncier+ fournit une "vue macro" et des informations détaillées (surface, vocation, infrastructures), renvoyant vers un contact local, soulignant que le rôle du Cerema est de donner accès à l'information sans se "substituer aux collectivités" dans la décision finale d'implantation.
Conclusion et Perspectives : L'expertise du Cerema pour accompagner les transitions futures
Après dix ans de collaboration fructueuse, le RNA, avec le soutien du Cerema, s'engage dans de nouveaux cycles de travail pour mieux répondre aux problématiques et défis de l'aménagement. Le cycle 2024-2025, axé sur les "valeurs de l'aménagement", démontre la nécessité de continuer à débattre des fondations de l'acte d'aménager face aux crises successives.
Les sujets à approfondir pour les prochaines rencontres se concentrent sur :
- Le recyclage de l'existant et la maîtrise foncière : Il reste essentiel de poursuivre la réflexion sur les modèles économiques et les outils de régulation foncière pour mieux intégrer les contraintes du ZAN et les valeurs du sol en tant que ressource.
- La résilience face aux vulnérabilités : L'adaptation au changement climatique, la surchauffe urbaine, et la gestion des risques (inondations, réseaux) demeurent des priorités pour garantir la qualité de la ville et de vie.
- L'évolution des modèles économiques et partenariats : La crise de la construction, la complexification des projets et la nécessité d’inclure de nouvelles valeurs (écologiques, sociales) exigent de repenser la répartition des coûts et des risques entre acteurs.
Le Cerema est bien positionné pour accompagner le réseau sur ces défis grâce à la pluralité de son expertise auprès des territoires. L'établissement continuera d'apporter sa plus-value technique et scientifique notamment en :
- Développant des outils d'aide à la décision et des méthodes pour la sobriété foncière et la réindustrialisation (comme France Foncier+, UrbanSimul, méthode SOFT).
- Partageant les connaissances scientifiques sur la gestion et la reconstitution des sols vivants et des écosystèmes urbains.
- Fournissant des retours d'expériences objectifs et un appui pour les évaluations (logement évolutif, lutte contre les risques).
- Facilitant le dialogue entre l'État, les collectivités et les acteurs privés pour déployer des solutions techniques innovantes en matière d'adaptation au climat (surchauffe, gestion de l’eau).
