3 juin 2021
Infographie de mobilité
Adobestock
Le concept de MaaS (Mobility as a service, ou mobilité servicielle) vise à faciliter la mobilité des usagers en regroupant un maximum d’offres de mobilité sur un même outil. Régions et agglomérations tendent à proposer de tels services, et pour éclairer la question de la bonne articulation entre ces deux échelles, l’Observatoire du MaaS vient de publier deux premiers rapports, sur l'intégration de l'offre de covoiturage et sur l'articulation entre MaaS local et MaaS régional.

Le MaaS, la mobilité servicielle, est l’architecture numérique qui permet à l’utilisateur de transports de connaître l’offre de mobilité disponible, sa localisation, ses horaires, ses tarifs, et d’acheter un titre de transport. Son déploiement est un enjeu fort en termes de report modal, mais aussi d’accessibilité des territoires et d’inclusion.

L’Observatoire du MaaS, dispositif partenarial lancé en novembre 2020, propose une plateforme de référencement des systèmes multimodaux en France (sur le site du Cerema consacré à la Smart City).

 

Observatoire du MaaS

 

Des groupes de travail ont également réuni des acteurs publics et privés pour étudier les questions suivantes :

Deux rapports viennent d'être publiés: le premier sur l'Articulation entre le MaaS au niveau local et le MaaS au niveau régional, le second sur les retours d'expérience en matière d'intégration de l'offre de covoiturage.

 

Maas et covoiturage

couverture du rapportCe rapport est une capitalisation de retours d'expériences locales sur l'intégration du covoiturage dans les plateformes des réseaux de transports collectifs. Celui-ci est un levier d'accessibilité et de mobilité dans les territoires péri-urbains et peu denses, il contribue à réduire la congestion des voies et les émissions de polluants, est économique...

Alors que les systèmes d'information sur les modes de transports et de paiement se développent, l'intégration de l'offre de trajets en covoiturage est un objectif pour les opérateurs. Des solutions pour dépasser différents freins techniques sont aujourd'hui expérimentées, et présentées dans ce rapport.

Selon les collectivités, cette intégration du covoiturage dans le système d'information local peut prendre différentes formes et être plus ou moins marquée: de nombreux Systèmes d'Information multimodales régionaux proposent des trajets en covoiturage dans les résultats d'itinéraire, mais seuls des opérateurs privés proposent des trajets combinant le covoiturage et un transport collectif.

Des démarches visent à décloisonner davantage le covoiturage des autres modes en général, et des transports collectifs en particulier notamment en agissant sur le levier de la tarification

A Grenoble l'ambition est de proposer un compte unique sur une même application pour accéder à plusieurs services de mobilité, en intégrant les lignes de covoiturage. 

La standardisation et l'interopérabilité des données des différents opérateurs pour être centralisées sur une seule application font l'objet de certaines démarches, notamment en Ile-de-France.

Une difficulté importante pour intégrer pleinement le covoiturage dans les plateformes de mobilité est le caractère spécifique du trajet de chaque usager, rendant les calculs d'itinéraires intermodaux complexes. Par ailleurs, l'ergonomie pour le conducteur n'est pas optimale puisqu'un grand nombre de trajets en transports collectifs se font sans réservation.

 

MaaS des villes & MaaS des champs

Le premier rapport publié, intitulé "MaaS des villes & MaaS des champs - Quelle articulation entre les systèmes locaux et régionaux?" est le fruit des réflexions du groupe de travail dédié.

couverture du rapportAlors que les territoires s’organisent pour mettre en œuvre de la loi d’orientation des mobilités, ce document présente un état des lieux des actions de mutualisation concernant le déploiement du MaaS au niveau local et régional. En effet, il est encore complexe pour un système régional de proposer toutes les offres de mobilité locales, mais une solution telle qu’un référentiel multimodal partagé relié aux données locales peut en partie pallier ce manque.

Des étapes ont déjà été franchies, notamment pour l’interopérabilité de l’information voyageur et des données billettique, mais la mutualisation de la fonctionnalité du paiement peut poser des difficultés du fait de la présence de plusieurs acteurs notamment pour les trajets réalisés en intermodalité (l’utilisation de plusieurs modes de transport sur un même trajet).

Le rapport est structuré autour des cinq grandes composantes de la mobilité servicielle. Pour chacune, il présente les enjeux, les retours d’expérience et solutions disponibles pour une meilleure mutualisation des systèmes et des données :

  • Le compte client, à partir duquel l’usager accède aux différents services
  • L’information voyageur
  • La billettique qui permet d’accéder aux différents modes avec un même titre de transport.
  • Le paiement dans un contexte de développement de la multimodalité et avec une diversité d’acteurs.
  • La gouvernance des données

Il apparaît qu'une bonne coordination des acteurs est certes complexe mais garantit des outils complémentaires, cohérents, et développés de façon économes en évitant des doublons.

 

Dans le dossier Covoiturage : le dossier du Cerema

A lire aussi