17 avril 2018
Opération de dragage
Laurent Mignaux - TERRA
Le Cerema a réalisé cette rétrospective à la demande du ministère en charge des transports, à partir d’une enquête réalisée en 2011 auprès des gestionnaires des voies navigables et des ports du domaine public fluvial. L'étude permet d’avoir une vision globale des enjeux liés aux dragages fluviaux en France d’un point de vue des quantités, des teneurs en polluants, des objectifs des dragages, des filières de gestion des sédiments dragués, des techniques de dragage et des modes de transport des sédiments utilisés, ainsi que des coûts qu’engendrent les opérations de dragage.

Cette rétrospective nationale des dragages fluviaux a été réalisée par le Cerema à la demande du ministère en charge des Transports, afin de remplir les engagements pris dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Elle se base sur les informations et données récoltées dans le cadre d’une enquête réalisée en 2011 auprès des gestionnaires des voies navigables et des ports du DPF. Elle a été réalisée sur un mode déclaratif, selon une méthodologie et un cadrage proches des deux enquêtes précédentes sur le recensement des opérations de dragage.

Malgré certaines imprécisions et incertitudes, cette étude permet d’avoir une vision globale des enjeux liés aux dragages fluviaux en France d’un point de vue des quantités, des teneurs en polluants, des objectifs des dragages, des filières de gestion des sédiments dragués, des techniques de dragage et des modes de transport des sédiments utilisés, ainsi que des coûts qu’engendrent les opérations de dragage. L’analyse des opérations de dragage de 2006 à 2010 est restreinte aux informations obtenues de Voies Navigables de France, la Compagnie Nationale du Rhône, des ports et de quelques collectivités.

Il ressort de l'enquête que durant cette période:

  • Couverture de l'étudeLe volume moyen de sédiments dragués dans les voies navigables et dans les ports du DPF est d’environ 13,5 Mm3 /an.
  • Les volumes de sédiments dragués sur la période 2006-2010 s’élèvent en moyenne à 0,03 Mm3 /an pour les collectivités, 0,6 Mm3 /an pour la CNR, 0,9 Mm3 /an pour VNF, et 12 Mm3 /an pour les ports.
  • Durant la période 2006-2010, les sédiments ont été essentiellement dragués pour des raisons d’entretien.
  • Les échantillons analysés montrent que, de manière générale, les teneurs en ETM, en HAP totaux et en PCB totaux sont en dessous du seuil S1, utilisé dans l’étude comme seuil de référence pour l’ensemble des sédiments dragués au niveau des voies navigables et des ports du DPF. Néanmoins, environ 10 % des échantillons de sédiments dépassent les seuils S1 pour le cadmium, le cuivre, le mercure, le plomb, le zinc et les HAP. Ces mêmes polluants sont parfois retrouvés à des teneurs dépassant 1,5*S1, voire 5*S1. Le cadmium est l’élément qui, en pourcentage, dépasse le plus souvent 5*S1 (2 % des échantillons).
  • Ces dépassements sont majoritairement situés dans les régions industrielles (Nord, Nord-est, bassin parisien).
  • L'étude a également mis en évidence les filières de gestion des sédiments dragués les plus utilisées par les principaux gestionnaires. Elles sont essentiellement le clapage pour les ports maritimes, la remise en suspension des sédiments pour la CNR et le dépôt à terre pour VNF. En comparaison aux deux enquêtes dragage précédentes, les filières de gestion de sédiments ont évolué différemment en fonction du type de gestionnaire considéré. De 1990 à 2010, la filière majoritaire de VNF est la mise en dépôt. Cependant, une diversification des filières de gestion des sédiments est visible de 2006 à 2010. Les coûts observés sur les dragages sont également restitués dans ce rapport.