4 mai 2018
Quai Bretagne
Avec la Région Bretagne, le Cerema vient de signer une convention de coopération public-public pour une durée de trois ans, afin d’élaborer, mettre en œuvre et suivre la stratégie de gestion patrimoniale des ports et des voies navigables de la région, tout en intégrant les enjeux des transitions économique, écologique et énergétique. Le projet débouchera également sur une capitalisation issue de ce retour d’expérience.

Depuis le 1er janvier 2017, 19 ports qui étaient gérés par les départements ont été transférés à la Région, en plus des trois dont elle avait déjà la responsabilité (Saint-Malo, Brest et Lorient). La Région Bretagne voulait une approche pluridisciplinaire de la gestion des infrastructures portuaires et fluviales, afin de renforcer leur rôle dans le développement économique régional, tout en répondant aux enjeux de la transition écologique et énergétique et en garantissant bien-sûr les obligations liées à la sécurité.

 

Une approche pluridisciplinaire de la gestion des infrastructures portuaires

Dans ce cadre, le Cerema a été sollicité par la Région Bretagne pour l’accompagner dans la conception de la stratégie de gestion des ports et voies navigables, car il a développé une approche transversale sur les liens entre risques et aménagement, entre gestion de patrimoine et économie, ainsi qu’entre adaptation des infrastructures et environnement.

Les 22 ports à charge de la région, ainsi que le réseau des voies navigables bretonnes, sont concernés par ce projet, qui sera réalisé en plusieurs étapes, jusque fin 2020 :

Un premier travail consistera à formaliser les actions structurantes de la feuille de route issue des chantiers thématiques menés dans la région, dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale mer et littoral.

Phase 1 : Pérenniser le patrimoine et élaborer une stratégie

Travaux portuaires à Erquy
Chantier portuaire à Erquy  - Copyright Cerema
  • Réunir les éléments permettant le partage d’un diagnostic préalable de l’état des infrastructures fluviales et portuaires : cela passe par le recensement et l’analyse des données existantes (études, interventions réalisées, dispositif techniques existants), et au besoin des études pour compléter les données.
  • Elaborer des indices stratégiques à l’échelle de chaque place portuaire, dans le but d’élaborer la stratégie de gestion du patrimoine.

Phase 2 : adapter et moderniser les infrastructures et les conditions d’exploitation, au moyen de démarches innovantes permettant d’éviter, de réduire ou de compenser l’impact environnemental de l’exploitation et des travaux dans les ports et sur les voies navigables. Il s’agit de la déclinaison opérationnelle de la stratégie de gestion du patrimoine.

Phase 3 : appels à partenariats ou à projets dans le domaine portuaire, afin d’alimenter et de faire évoluer la stratégie de gestion et sa mise en œuvre en fonction des enjeux des transitions économique, énergétique et environnementale.

Phase 4 : prise en compte des autres facteurs qui influencent la stratégie de gestion (tels que la sécurité et la sûreté portuaires, la nécessaire diminution de l'impact environnemental des activités, les interfaces ville - port, le changement climatique, les projets de développement économique et, d'une manière générale, les enjeux liés aux transitions économique, écologique et énergétique).

Phase 5 : Retours d’expériences. Un bilan des mesures stratégiques préconisées sera réalisé, afin d’améliorer la stratégie de gestion.

 

Une expertise sur les méthodes de diagnostic

Durant la première année de ce partenariat, le Cerema réalisera plusieurs actions spécifiques :

Certaines porteront sur la méthode des Visites Simplifiées Comparées (VSC), développée par le Cerema :

  • Formation des agents à la méthode VSC et analyse du déploiement de la méthode à partir des vérifications effectuées sur trois ouvrages. Ce retour d’expérience permettra d’enrichir les recommandations du Cerema pour l’application de la méthode VSC.
  • Etablissement d’une grille d’évaluation d’un indice stratégique (lié aux enjeux des différents usages) des ouvrages portuaires à l’échelle régionale, via notamment des tests sur des échantillons d’ouvrages

D’autres actions porteront sur l’accompagnement lors de chantiers :

  • Dans le cadre d’un marché pour un chantier de protection extérieure du port du ConquInfrastructure portuaire à Saint-Quay- Portrieuxet, dont les activités sont impactées par la météorologie, le Cerema analysera le cahier des charges, les offres des candidats à la prestation, participera aux réunions lors du déroulé de la prestation, et rédigera des fiches d’observation sur les livrables fournis par le prestataire
  • Un bureau d’études a produit une étude sur la structure de la plateforme multimodale de Brest, et le Cerema est chargé de rendre des avis techniques sur le cahier des charges pour réaliser les carottages, sur le recalcul d’effort tranchant dans la dalle, et sur les propositions de renforcement.

Le Cerema effectuera aussi l’évaluation environnementale des opérations de réhabilitation ou de modernisation des infrastructures portuaires et fluviales.

Enfin, en termes de diffusion des connaissances, le Cerema rédigera deux fiches aide-mémoire, sur le rejointement des ouvrages en maçonnerie et sur la réfection de la protection anitcorrosion des structures métalliques par peinture. Ces fiches-actions seront présentées aux professionnels lors de journées dédiées.

Une fiche « aide-mémoire » sur le ragréage d'éléments en béton en milieu marin sera également réalisée.

L'objectif est d'élargir dans les prochains plans d'actions annuels le champ d'intervention du Cerema à l'ensemble des missions de gestionnaire portuaire (voir les phases/thématiques visées dans la convention) mais ce premier exercice déjà entamé est tout à fait prometteur.