Les chlorures sont couramment utilisés dans les sels de déneigement, et des solutions alternatives peuvent être déployées pour les réduire, comme l’utilisation de saumure qui permet d’augmenter l’efficacité du traitement, ou les remplacer, avec d’autres fondants routiers ou abrasifs.
Définir une stratégie pour réduire l’usage du sel de déneigement
Cependant, tous les produits ont un impact sur l’environnement, et différentes restrictions sont à prendre en compte :
- Connaissance fine des composants du produit et de ses impacts sur l’environnement,
- Efficacité du matériau en traitement préventif / curatif sur les différents phénomènes météorologiques routiers (verglas/neige) – dosages à mettre en œuvre ;
- Compatibilité avec le parc matériel ;
- Variation d’adhérence induite par la présence du matériau sur la chaussée ;
- Adéquation avec les niveaux de service ;
- Aspect juridique ;
- Aspect environnemental global (bilan carbone) ;
- Coût.
Trois principales pistes d’action existent pour réduire l’utilisation des sels de déneignement :
Que ce soit depuis plusieurs années avec l’Association de Protection de l’Impluvium de l’Eau Minérale Evian (APIEME) ou depuis peu avec le Comité Environnemental de Protection de l’Impluvium de Volvic (CEPIV), structures dont l’objectif est de préserver le gisement hydrominéral, le Cerema accompagne les gestionnaires routiers de ces territoires sensibles afin de réfléchir à une évolution des pratiques pour mieux préserver la ressource de la pollution liée au sel de déneigement.
Dès 2021, un état des lieux des pratiques des communes de l’APIEME a fait ressortir les points forts et les progrès qui permettent de réduire les quantités de sel épandues. Une stratégie s’appuyant sur les plans de salage existant et sur le développement de l’utilisation de saumure dans ces communes est menée et accompagnée par le Cerema : chaque commune dispose d’un plan de viabilité hivernale qui présente l’organisation et les moyens à mettre en œuvre. Les premiers résultats sont positifs et traduisent la bonne dynamique enclenchée sur le secteur.
Depuis 2024, le chantier est également lancé avec le CEPIV auprès du Département du Puy-de-Dôme sur l’impluvium de Volvic avec la rencontre d’équipes soucieuses de la préservation de leur territoire et de la qualité de leur travail.
Identifier les pistes d’action et assurer le suivi des consommations
Pour le CEPIV, le Pole Viabilité Hivernale du Cerema a interrogé les gestionnaires de réseau routier du territoire pour dresser un état des lieux des pratiques en termes d’organisation de la viabilité hivernale comme en matière opérationnelle, et proposé un plan d’actions pour l’optimisation de l’utilisation des sels de déneigement afin de limiter l’apport de chlorures dans la ressource en eau.
Un comité de pilotage a été mis en place avec le CEPIV, le Département et des élus du territoire, pour faire le bilan de la saison et préparer la suivante. Assurer le suivi des opérations de viabilité hivernale en mentionnant les quantités de sel utilisées permet d’alimenter un bilan sur la consommation qui peut être géolocalisée.
Un outil d’aide à la décision a été construit, indiquant les quantités des différents produits recommandées en fonction du type d’aléa climatique (gelée blanche, brouillard givrant, pluie sur sol gelé…).
Une réflexion a aussi été menée sur le temps de l’intervention : préventive, précurative (juste avant l’événement climatique, permettant de mettre moins de sel surtout s’il est couplé avec de la saumure) ou curative.
Des études seront réalisées pour remplacer quand c’est possible les produits d’épandage contenant du chlorure et envisager de modifier le niveau de service sur certains tronçons, et des expérimentations seront menées sur certains tronçons à enjeux en vue de généraliser de nouvelles pratiques.
Un plan de 26 actions à réaliser avec leur planning de mise en œuvre dans l’année a été fourni au CEPIV. Des mesures de suivi de la démarche sur la base d’indicateurs ont été proposées.
Pour mettre en œuvre ces actions, la formation des agents est nécessaire afin d’uniformiser les pratiques et de maintenir les compétences existantes. Pour l’APIEME, des modules de formation ont été construits pour les responsables et les agents des services de viabilité hivernale.