28 juin 2022
Mur de soutènement en fond de vallée dans les Alpes-Maritimes
Erich Westendarp
Ce guide présente aux gestionnaires de patrimoine routier les opérations de surveillance et de réparation des murs de soutènement, en application de l'Instruction technique pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art (ITSEOA) de 2010.

Les ouvrages de soutènement sont des murs qui retiennent des terrains — sols, roches ou remblais — ou de l'eau. Nombreux en France, notamment dans les sites montagneux ou urbanisés, ils nécessitent des actions spécifiques de gestion de patrimoine qui sont présentées dans ce guide.

 

Un patrimoine et des actions spécifiques 

Couverture du guideCe document a été rédigé par un groupe de travail comportant des membres appartenant aux directions interdépartementales des routes, aux services du réseau des organismes scientifiques et techniques du MTES, à la RATP et à la SNCF. Son contenu a été validé par le comité de pilotage de l’Instruction technique pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art.

Le patrimoine des ouvrages de soutènement est souvent ancien (beaucoup d'ouvrages on plus d'un siècle) et se caractérise par une très grande diversité des matériaux et des modes de fonctionnement. Il existe ainsi de nombreux procédés, quelquefois très particuliers, de construction d’ouvrages de soutènement.

Si le présent fascicule ne peut prétendre à l’exhaustivité, il s’attache à présenter les techniques les plus usuelles en proposant un classement en grandes familles de typologie.

Le recensement des murs et leur évaluation sont plus récents que ceux des ponts et ce patrimoine n’est sans doute encore que partiellement connu. Pour l’État, le recensement exhaustif a ainsi été lancé au début des années 2000 et a été suivi des premières campagnes d’évaluation "Image de la qualité des ouvrages d’art" (IQOA). Cette démarche s’est accompagnée de la production de nombreux documents méthodologiques. Le présent fascicule prend le parti de renvoyer autant que possible à cette documentation.

Ce fascicule présente aux gestionnaires de patrimoine les actions de surveillance, d'évaluation de l’entretien et de réparation de ces ouvrages de soutènement, ainsi que les principales pathologies présentées par les différents types d'ouvrages et les modes de rupture observés.

Il aide à appliquer l’Instruction technique pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art (ITSEOA) de 2010, le référentiel des services de l’État. Il est destiné aux personnels techniques chargés de la surveillance de ces ouvrages, aux bureaux d’études et laboratoires spécialisés ainsi qu’aux gestionnaires d’infrastructures de transport.

 

Un proposition de typologie des murs de soutènement

mur de soutènement (mur poids)Les ouvrages de soutènement constituent un important patrimoine: Concernant l’État, en 2016, le réseau routier national non concédé comptait environ 6 000 ouvrages de soutènement recensés pour une surface de plus 1 600 000 m² et un linéaire cumulé de plus 400 km, et le réseau ferré national comporte quant à lui près de 19 000 ouvrages de soutènement répartis sur un linéaire de plus de 1 900 km.

Les principales causes de défaillance des ouvrages de soutènement sont l'eau, les défauts de conception et la faible résistance, et les cas de rupture surviennent souvent après des épisodes climatiques sévères.

Le fonctionnement des ouvrages a un impact direct sur le processus de rupture des ouvrages. Six grandes familles d'ouvrages présentées dans le document ont donc été définies, selon leur fonctionnement:

  • les murs poids (dont murs en éléments préfabriqués parmi les plus anciens) ;
  • les murs en béton armé (de type voile encastré sur semelle) ;
  • les murs en remblai renforcé (par éléments métalliques ou géosynthétiques) ;
  • les écrans de soutènement (rideaux de palplanches, parois moulées, parois composites) ;
  • les massifs en sol cloué (ouvrages en sol en place renforcé) ;
  • les voiles et poutres ancrés.

Certains types d'ouvrages nécessitent, selon l'ITSEOA, une inspection détaillée:

  • les ouvrages exceptionnels ;
  • les murs présentant des éléments structurels enterrés ;
  • les ouvrages d’accès difficile qui ne peuvent être évalués par une simple visite ;
  • les ouvrages innovants ou relevant de techniques spéciales ;
  • les ouvrages présentant des risques particuliers de par leur âge, leur géométrie ou leur conception ;
  • les ouvrages anciens d’une famille présentant un vieillissement accéléré (certains grands murs de soutènement)

Pour télécharger le fascicule :