La France a connu ces dernières années des sécheresses importantes menaçant la ressource en eau. Un phénomène qui devrait s’intensifier dans le contexte du réchauffement climatique. En 2022, aux épisodes de chaleur intenses, se sont ajoutés 40 % à 60 % de pluie en moins par rapport aux normales sur l’ensemble du territoire. Ainsi, près de 700 collectivités ont été privées d’eau en 2022 : la gestion de l’eau est primordiale pour des territoires toujours plus nombreux.
C’est dans ce contexte qu’un Plan eau a été annoncé le 30 mars 2023, doté de 53 mesures. Le Cerema se mobilise particulièrement pour la mesure 18 de ce plan qui vise le développement de la réutilisation des eaux usées.
Le 24 avril 2023, Bérengère Couillard, secrétaire d'État à l'Écologie a signé, avec le Cerema et l'ANEL, la convention tripartite État-ANEL-Cerema encadrant l'appel à partenariats pour développer la réutilisation des eaux usées traitées dans les territoires littoraux : première étape de la mise en œuvre concrète de la mesure 18 du plan pour une gestion résiliente et concertée de l'eau pour laquelle le Cerema s'investit particulièrement.
L'objectif de cette convention :
- Favoriser une mise en œuvre pertinente de la REUT sur les territoires du littoral,
- Faire bénéficier le plus grand nombre de collectivités d’un accompagnement pour conduire des études nécessaires au déploiement de la REUT : études d'opportunité et de pré-faisabilité,
- Capitaliser sur les retours d’expérience et développer des outils pratiques à destination des collectivités pour engager une dynamique forte de développement des REUT en France.
Recours aux eaux non conventionnelles, dont la réutilisation des eaux usées traitées (REUT)
Dans le plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé sa volonté de faciliter la réutilisation des eaux usées traitées. Son objectif est de passer à 10 % de réutilisation des eaux usées d’ici 2030. Aujourd’hui, moins de 1 % des eaux sont réutilisées. Le Cerema, en tant qu’expert sur les questions de gestion de l’eau et notamment du recours aux eaux non conventionnelles, dont la réutilisation des eaux usées traitées (REUT), interviendra dans la mise en place de ce plan, et notamment pour optimiser la disponibilité de la ressource. Un appel à manifestation d’intérêt spécifique à destination des collectivités littorales pour étudier la faisabilité de projets de REUT sera lancé par l’État en partenariat avec le Cerema et l’Association nationale des élus du littoral (Anel), en 2024.
Le Cerema accompagne les territoires pour étudier les opportunités de recours aux eaux non conventionnelles au regard des enjeux propres aux territoires.
Un webinaire Cerema-ANEL le 29 avril 2024 à destination des collectivités
Le Cerema et l''Association Nationale des Elus du Littoral (ANEL) ont organisé le 29 avril 2024 un webinaire consacré au partage d'expériences sur les projets de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) dans les territoires littoraux.
En février 2024 un questionnaire a été envoyé par le Cerema et l'ANEL aux collectivités littorales sur leurs projets de REUT, dont les deux tiers sont encore en phase d'études, les usages prévus qui se diversifient (soutien aux zones humides, agriculture, industrie, production d'eau potable par exemple), les objectifs, les freins et besoins rencontrés en termes d'outils, d'animation d'un réseau d'acteurs, de partage de retours d'expériences.
Ce webinaire a permis de présenter des projets déjà mis en œuvre par la communauté de communes de l'Ile de Ré, la communauté d'agglomération Pays Basque et la Métropole Nice Côte d'Azur, ainsi que l'accompagnement proposé par le Cerema et l'ANEL pour les collectivités.
Les stratégies de désimpermébilisation des sols pour favoriser l’infiltration et la restauration du cycle de l’eau
L’artificialisation des sols est une préoccupation majeure aujourd’hui. L’imperméabilisation des sols dans les zones urbanisées, modifie le cycle de l’eau, et particulièrement les possibilités d’infiltration des eaux pluviales et de ruissellement dans les sols et donc in fine la ressource.
La désimperméabilisation et la renaturation des sols permettent de favoriser le cycle de l’eau en réduisant le ruissellement, favorisent également le développement de la biodiversité et réduisent le phénomène d’îlots de chaleur. Autant de phénomène auxquels les territoires sont exposés.
Favoriser la désimpermébilisation contribue à améliorer la résilience des territoires aux conséquences du changement climatique, et notamment en :
- rendant possible l’infiltration des eaux pluviales courantes dans les sols, au plus près de l’endroit où elles tombent
- réduisant le ruissellement pour limiter les apports en pollution dans le milieu naturel et limiter les phénomènes d’inondations par ruissellement
- réduisant les rejets d’effluents non traités et les dysfonctionnements des stations de traitement des eaux usées qui peuvent se retrouver saturées par les eaux pluviales collectées
- renforçant les actions de désartificialisation des sols des villes
Dans le contexte d’adaptation au changement climatique, l’enjeu de recharger les nappes phréatiques, de maintenir l’équilibre des environnements et de restaurer le grand cycle de l’eau, les collectivités se mobilisent pour une moindre imperméabilisation de leurs territoires.
L’amélioration de la résilience des services d’eau et d’assainissement
La protection des milieux aquatiques et des ressources en eau occupe une place importante dans les préoccupations environnementales des territoires. Ainsi, la bonne gestion des services publics d’eau et d’assainissement, est un enjeu important pour économiser la ressource en eau et limiter les rejets polluants.
Le Cerema accompagne les collectivités et met en place une approche globale, en étudiant aussi bien les réseaux, que la stratégie de la collectivité, sa gouvernance et les actions déjà mises en place pour améliorer la résilience des services d’eau. L’objectif est d’avoir une approche à 360° pour appréhender la résilience des services d’eau dans sa globalité.