La Ville de La Ciotat a sollicité le Cerema pour accompagner l’émergence d’un projet fédérateur de « Jardin des Bastides », afin de contribuer à la qualité de vie des nouveaux habitants des ZAC Campanelle et Garoutier, tout en répondant aux ambitions de la ville sur les sujets de l’alimentation des écoles et de la valorisation de son patrimoine agricole et paysager.
Les ZAC du Garoutier (environ 900 logements) et de la Campanelle (environ 250 logements) accueillent de nombreux nouveaux habitants. Or certains habitants sont partiellement insatisfaits par le cadre de vie proposé – notamment au regard des ambitions en termes de qualité environnementales qui avaient été formalisées dans les dossiers de création des ZAC approuvés en 2010. Cela se traduit par une certaine mobilisation auprès de la collectivité (pétitions, sollicitations, ...) et par des attentes d’amélioration de ce cadre de vie. Au sud de ces ZAC, la ville de la Ciotat a initié une stratégie d’acquisition foncière pour constituer un tènement foncier cohérent de parcelles naturelles et agricoles autour de la Bastide Marin (inscription monuments historique par arrêté du 4 mars 2013), afin de repenser la finalité de ces espaces et leur contribution à la qualité de vie de tous les Ciotadens.
Dans ce contexte, la ville de la Ciotat a sollicité le Cerema pour réaliser une diagnostic territorial des deux ZAC et des terrains en cours d’acquisitions autour de la Bastide Marin, et pour accompagner l’émergence d’un projet fédérateur sur les terrains autour de la Bastide Marin qui soit susceptible de répondre à différents enjeux : participer à l’amélioration de la qualité de vie des habitants des ZAC, permettre une production agricole pour alimenter la cantine de l’école, valoriser le paysage, restructurer les serres municipales, …
Dans un premier temps, l'équipe projet du Cerema a réalisé un travail de terrain ainsi qu’une série d'entretiens avec les acteurs du territoire, afin de produire un diagnostic du site de projet et de son ancrage territorial. Ce diagnostic a notamment souligné l’importance stratégique de cette portion de territoire pour la ville de La Ciotat, mais aussi le manque de lisibilité du territoire lié à la juxtaposition des projets d’aménagement, et le potentiel des terrains acquis ou en cours d’acquisition autour de la Bastide Marin.
Ce diagnostic a ensuite été partagé et discuté dans le cadre d'un atelier participatif élus/techniciens en interne à la Ville de La Ciotat, qui a abouti à la définition collective du mandat de la concertation et des parties prenantes du projet. La ville a ainsi formalisé un objectif de créer un parc agricole et paysager autour de la Bastide Marin, qui puisse proposer un espace vert et de détente pour les habitants, un espace adapté pour une production nourricière et un support d’éducation des publics scolaires, qui réponde aux enjeux environnementaux (gestion de l’eau, éco-conception et gestion, …) et qui valorise le patrimoine agricole et bâti.
Travail collaboratif entre élus et techniciens de la ville de La Ciotat sur la définition des principes d’intérêt général du projet. Credit : Cerema
À partir de ce mandat, le Cerema a conduit - avec l'aide des paysagistes concepteurs de Tem-Paysage - une série de 3 ateliers de concertation avec des élus/techniciens de la ville de La Ciotat, des acteurs associatifs, des agriculteurs, des partenaires institutionnels (30 participants en moyenne). Les ateliers ont été conçus et animés dans une logique de progression qui a permis de préciser les principes d’aménagement d’un parc à vocation agricole et paysagère autour de la Bastide Marin, et d’en spatialiser les composantes.
Lors du premier atelier, les participants ont ainsi formalisé différentes « propositions à fort impact » permettant d’atteindre, en 2050, la concrétisation d’un Jardin des Bastides florissant, approprié par les Ciotadens, pilier d'une alimentation locale, et exemplaire en termes de gestion patrimoniale et environnementale.
Exemple de restitution de l’une des propositions à fort impact, qui détaille l’ambition à déployer, ses indicateurs de réussite, son intention et ses points d’appui. Crédit : Cerema et Tem Paysage
Dans le deuxième atelier, les participants ont travaillé à une première spatialisation fonctionnelle des propositions à fort impact (définis lors du premier atelier), afin de penser à l’articulation entre les fonctions priorisées (production agricole, accueil de publics scolaires, espace vert de loisir, …) et aux différentes circulations nécessaires dans le projet. Pour ce faire, les participants ont travaillé en petits groupes autour d’un plan au format A0, progressivement complété à l’aide de différents pictogrammes prédécoupés évoquant les différentes fonctions du lieu et d’annotations.
Résultat du travail de spatialisation de l’un des groupes, proposant une articulation des fonctions dans l’espace et des circulations et accès au lieu. Crédit : Cerema et Tem Paysage.
Travail collaboratif de spatialisation dans le cadre du deuxième atelier de concertation.Crédit : Cerema
Le troisième atelier a mobilisé la notion de chronotopie et de parcours utilisateurs pour approfondir la spatialisation des fonctionnalités du projet, issue du premier atelier. Quatre profils d’usagers potentiels ont été élaborés et proposés aux participants. À partir de ces profils, les groupes de travail ont dessiné et documenté le parcours et les usages de ces profils dans le lieu, au cours de différentes journées. Sur le plan : accès au site, usages des espaces, circulations dans le lieu, … Ce travail a permis d’affiner l’articulation des fonctionnalités au sein du lieu, ainsi que la gestion du lieu (accès, barrières, horaires d’ouverture, …).
Exemple de persona mobilisé dans le cadre du troisième atelier, afin d’encourager les participants à détailler le parcours usager pour des profils aux centres d’intérêts divergents. Crédit : Cerema
À partir des résultats de cette concertation, le Cerema et Tem-Paysage ont formalisé une proposition de projet qui articule les trois fonctionnalités du projet - production agricole, pédagogie et loisir - afin de permettre aux Ciotadens d’apprécier la valeur paysagère et patrimoniale du domaine agricole qui accompagne la Bastide Marin. Cette proposition de projet a été traduite sous la forme d’un plan masse et d’une perspective paysagère.
Dans cette proposition, la partie nord du projet est consacrée à la production agricole, tandis que la partie sud-est propose un espace vert de loisir ouvert sur la voie douce. Les espaces cultivés autour de la Bastide et dans le jardin du CCAS sont conservés, et valorisés. Pour répondre aux débats portants sur le partage des espaces entre zone de production agricole et espaces de loisirs ouverts au public, la proposition a été construite autour d’un espace dont les usages peuvent évoluer au cours de la vie du projet. Cet espace peut en effet être rattaché à la zone de production agricole pour en agrandir la superficie et la capacité productive, ou à l’inverse constituer un autre espace ouvert au public et propice à la sociabilisation.
Plan masse du projet de “Jardin des Bastides”. Crédit : Tem-Paysage
Les résultats de ce processus de concertation ont été partagé auprès des élus et services techniques, dans le cadre d’une restitution technique. Un compte rendu du processus de concertation réalisé par le Cerema et Tem paysage a également été partagé par la ville auprès des parties-prenantes. À la suite de ce travail de concertation, la ville de la Ciotat a prévu de poursuivre la maturation du projet par ses services dans un objectif de déploiement.
Pour en savoir plus, vous pouvez accéder au rapport d’étude : Accompagnement stratégique de la ville de La Ciotat pour les ZAC du Garoutier et de la Campanelle, la Bastide Marin et leurs espaces connexes - Cerema