Les jardins collectifs gagnent en popularité pour de nombreuses raisons : ils favorisent le lien social, permettent des écosystèmes diversifiés, sont sources de produits alimentaires frais et sont sources de bienfaits sur la santé physique et la santé mentale des usagers …
Une démarche en 4 étapes
Cependant, l’aménagement de nouveaux espaces urbains en jardin collectif nécessite une attention particulière pour éviter l’exposition des usagers à des risques sanitaires : la qualité des sols urbains, en termes de pollution, n’est pas toujours adaptée à un usage de type jardin collectif.
Le guide de l’ARS Ile-de-France "Aménager un jardin collectif" propose une démarche simplifiée d’évaluation de la compatibilité d’un site avec un projet d’aménagement de jardins collectifs et de ses usages. Cette démarche s’appuie sur la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués ; afin d’aider les aménageurs à valider le choix du site et des activités de jardinage (modalités de culture potagère et ou ornementale) qui peuvent y être développées lors de la conception du projet.
Ces choix se font en fonction de la qualité des sols afin de minimiser les risques sanitaires des usagers de ces jardins.
La démarche simplifiée de ce guide se divise en quatre étapes :
- Etape 1 : La première étape concerne la réalisation de l’historique du site, pour identifier les usages passés et présents et exclure de la démarche simplifiée des sites recensés comme pollués ou ayant eu des activités industrielles ou de service susceptibles d’avoir entrainé une pollution des sols. Elle nécessite un travail de recherche documentaire dans des archives et bases de données listées dans le guide, mais aussi une visite du site.
- Etape 2 : Elle consiste en une analyse des sols. Le guide explique comment définir un plan d’échantillonnage adapté à chaque site, puis les modalités de prélèvements à mettre en œuvre. Il est recommandé de faire réaliser ces prélèvements par un prestataire spécialisé. Une fois les prélèvements effectués, l’analyse des échantillons doit porter sur deux familles de substances: les principaux éléments traces métalliques, et certains composés organiques (les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les hydrocarbures totaux (HCT C10-C40)). Le guide encourage les aménageurs/gestionnaires de ces jardins à capitaliser les données ainsi produites (cf. encadré ci-dessous).
- Etape 3 : L’interprétation des résultats d’analyse est complexe car il n’existe pas en France de valeurs réglementaires concernant la qualité des sols. Le comité d’experts ayant élaboré ce guide a donc défini des valeurs repères pour les cultures potagères et ornementales.
- Etape 4 : Lorsque les résultats des analyses ne concluent pas à la possibilité d’une culture potagère, le projet peut être adapté, notamment du point de vue des usages : le guide propose ainsi des alternatives possibles pour l’utilisation du site.
Les sols urbains : une connaissance à développer
Le Cerema a tout particulièrement participé avec d’autres experts (plateforme SecurAgri, Ville de Paris, BRGM, Ademe, INRAE INERIS) et en lien avec l’ARS à définir les valeurs repères pour la qualité des sols utilisées dans le présent guide.
La participation du Cerema à l’élaboration de ce guide s’inscrit dans une réflexion menée depuis longtemps sur les enjeux de la contamination des sols des espaces de nature en ville (jardins collectifs, espaces verts, …) : le Cerema a notamment travaillé sur un guide présentant une démarche à suivre lorsqu’un site fait l’objet d’une présomption de pollution des sols.