23 avril 2025
Eclairage public en ville
Comatelec Schréder_Sernavision
L'Association Française de l'Eclairage (AFE) a publié les résultats de la seconde édition de son enquête sur les pratiques en matière d'éclairage public, dont le Cerema est l'un des contributeurs.

Cette étude a été réalisée en partenariat avec le Cerema, la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies), l’ADEME, le SERCE (entreprises de la transition énergétique et numérique), l’AITF (Association des Ingénieurs territoriaux de France) et l’ATTF (Association des Techniciens Territoriaux de France).

 

Un état des lieux de l'éclairage public en 2023

Carte de l'OFB (2021) de la pollution lumineuse

L’enquête nationale de l’AFE s’appuie sur un relai local des Centres régionaux de l’AFE. Pour le Cerema, Paul Verny en tant que Président du CR PACA/Corse coordonne les envois des questionnaires aux collectivités de la région d’attache et participe à la valorisation de l’enquête. Cette action se fait en partenariat avec d’autres acteurs forts de l’éclairage public comme la FNCCR (Fédérations de collectivités Concédantes), le SERCE (Syndicat des entreprises d’installation et de maintenance de l’éclairage public) ou encore l’AITF et l’ATTF, association de personnels techniques des collectivités.

Les indicateurs nationaux servent de référentiels aux collectivités à l’échelle locale pour évaluer la performance de leur parc d’éclairage public et identifier la marge de manœuvre et le potentiel d’économies d’énergie objectivable. Le Cerema utilise ces indicateurs dans le cadre d’un diagnostic du parc d’éclairage public (missions AMO pour les collectivités) et pour identifier des projections des impacts des rénovations (ex : consommations d’énergie, conso/hab, puissance/lampe…).

Ces indicateurs et leur suivi annuel s’inscrivent dans des objectifs plus larges définis notamment par la Stratégie Nationale de la Biodiversité 2023 qui fixe un objectif de réduction de la pollution lumineuse d’au moins 50% d’ici 2030 (comparaison avec 2021, quand l'OFB estimait que 85% du territoire était touché par la pollution lumineuse). Parmi les actions identifiées, on peut citer la mise en place d’un observatoire des mesures de la pollution lumineuse et d’une base de données nationale recensant les points lumineux publics.

Ces enquêtes successives à l’échelle nationale permettent de consolider des indicateurs qui sont ensuite partagés par tous les acteurs de la filière et de s'appuyer sur des données précises. Cela permet également d’envisager des analyses scientifiques à l’échelle du parc d’éclairage public national qui peuvent intéresser notamment l’équipe recherche "éclairage et lumière" du Cerema. A travers une meilleure connaissance du parc d’éclairage public, il est possible de mieux cerner les contours de l’éclairage privé et de son impact sur la pollution lumineuse globale.

 

Enseignements :

Plusieurs chiffres et tendances sont mis en évidence :

  • Le parc d’éclairage public est composé en 2023 d’environ 12 millions de points lumineux (la fourchette s’étalait avant l’enquête entre 9 et 12 millions).
  • Une nette progression du taux de sources LED (29 ;8 % en 2022 à 38,9 % en 2023) du fait des rénovations d’ampleur assurées par les collectivités principalement
  • Une baisse continue de la puissance installée (1,05 GW fin 2023), ce qui représenterait une puissance moyenne par lampe de l’ordre de 87,5 W.
  • Conjuguée à des extinctions nocturnes de plus en plus pratiquées depuis fin 2022 et des rénovations d’ampleur, la consommation moyenne du parc d’éclairage public atteint 2,42 TWh, soit un peu plus de 200 kWh/luminaire/an et 40 €/luminaire/an (base 0,20 €/kWh). Cette consommation nationale représente dès lors 0,54 % de la consommation électrique nationale (source RTE) et elle participe ainsi activement à la baisse générale de cette dernière (- 3,20 % en 2023)
  • La durée moyenne d’allumage de l’éclairage public est estimée désormais à 2300 h/an là (la nuit dure environ 4000 h/an)
  • La tendance constatée à la baisse des consommations d’énergie de l’éclairage public participe également à une baisse des émissions de GES et s’inscrit donc également dans l’objectif national de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) de neutralité carbone d’ici 2050.

 

Le Cerema auprès des collectivités pour optimiser l'éclairage public

Les collectivités peuvent se doter d'un schéma directeur d'aménagement lumière (SDAL) qui fixe les orientations en matière d'éclairage public et peut être un levier de réduction de la consommation d'énergie.

A travers un partenariat public-public, le syndicat de gestion des énergies de la région lyonnaise (SIGERLy) et le Cerema ont élaboré une méthode pour établir un SDAL dans les communes en intégrant des enjeux tels que la biodiversité, la temporalité d'usage de l'éclairage, la réduction des consommations. Cette méthodologie s'appuie sur une première étape de diagnostic du parc et des équipements et une seconde étape d'analyse spatiale et urbaine du territoire de la commune et de classification des voies, pour définir des ambiances lumineuses et des préconisations d'éclairage.