
Lyon : ville engagée pour le climat
Depuis le 1er janvier 2023, les collectivités de plus de 50 000 habitants doivent intégrer certaines émissions indirectes à leur Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES). Parmi ces émissions, celles liées aux travaux de rénovation des bâtiments occupent une place importante. Pour relever ce défi, la ville de Lyon a fait appel au Cerema afin de développer une méthode adaptée pour calculer l'empreinte carbone de ses rénovations.

Analyser le cycle de vie : une méthode clé pour mieux rénover
Mais comment évaluer précisément l'impact carbone des rénovations ? La réponse réside dans l’analyse de cycle de vie (ACV). Cette méthode permet de quantifier les émissions de CO₂ générées par les matériaux, équipements, consommations énergétiques, consommations d’eau et même les chantiers.
À Lyon, 4 bâtiments ont été étudiés :
- Un établissement d’accueil du jeune enfant ;
- Un groupe scolaire ;
- Une mairie ;
- Un centre technique municipal.
Les travaux réalisés allaient de la rénovation globale à des interventions spécifiques comme le changement de chauffage ou l'installation de panneaux photovoltaïques.


Le Cerema a combiné plusieurs approches reconnues pour son étude :
- La méthode ACV de l’alliance HQE-GBC,
- La méthode Quartier Énergie Carbone (QEC) de l’ADEME,
- La méthode BBCA Rénovation.
Ce mix a permis de réduire le nombre de données nécessaires tout en tenant compte des impacts principaux des équipements neufs et matériaux déposés.
Les résultats : des pistes d’amélioration identifiées
Les analyses ont révélé plusieurs défis :
- Certaines données essentielles manquent encore, ce qui limite la précision des résultats.
- Les bases de données comme INIES, utilisées pour les calculs, nécessitent des compléments pour couvrir tous les matériaux et équipements.
Malgré cela, les résultats montrent que certains sous-lots, comme les équipements de production (47 % des émissions) ou les réseaux électriques (16 %), sont particulièrement impactants.
Simplifier pour mieux intégrer
Face à la complexité des données, une solution émerge : proposer une approche simplifiée avec des valeurs forfaitaires par type de travaux. Cela permettrait :
• D’évaluer rapidement l’impact environnemental des rénovations,
• D’intégrer ces données au BEGES de manière plus fluide,
• De généraliser l’évaluation carbone pour toutes les opérations futures.
Les perspectives : dégager des valeurs de référence par type de travaux
Une étude complémentaire s’appuyant sur des bases de données nationales devrait permettre de consolider les valeurs moyennes et de proposer des valeurs forfaitaires de références par type de travaux.
Avec cette démarche, Lyon renforce son rôle de pionnière dans la lutte contre le réchauffement climatique, tout en étant source d’inspiration pour d’autres collectivités qui cherchent à adopter des démarches similaires.