18 juin 2021
bâtiment basse consommation
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Dans le cadre d'une mission de 6 mois financée par l'ADEME et conjointe avec l'Agence Nationale de la Rénovation urbaine (ANRU), le Cerema a élaboré une base de données qui identifie les bâtiments exposés au bruit des infrastructures de transport terrestre et aéroportuaire dans les 480 quartiers prioritaire du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU).

L'objectif de ce travail est d’identifier les Points Noirs Bruit (PNB) afin de réaliser des opérations de rénovation alliant améliorations thermique et acoustique. Les PNB correspondent à des bâtiments sensibles en zone de dépassement des expositions sonore admises pour les infrastructures routières et ferroviaires.

Ce travail s'est appuyé sur une équipe mixte du Cerema, regroupant des compétences acoustiques et géomatiques. La base de données issue de ce travail est mise à disposition des acteurs de la rénovation urbaine dans les services déconcentrés, des collectivités, des maitres d'ouvrages et des bureaux d'études, afin qu'ils puissent s'emparer de l'action de lutte contre le bruit à travers la rénovation énergétique.

Elle permettra par ailleurs à l'ADEME de continuer son action de lutte contre les bâtiments exposés à travers l'action de l'ANRU pour la rénovation énergétique. Cette action fait partie du Plan National Santé Environnement (PNSE) 4 paru en mai 2021

 

Un travail de croisement de différentes sources de données

L’identification des PNB est permise par la création d’une base de donnée s’appuyant sur les données issues des observatoires du bruit et des cartes de bruit stratégiques de la directive européenne sur la gestion et la prévention du Bruit. Toutefois, elle comporte aussi des informations sur l’exposition aux nuisances acoustiques aéroportuaires en intégrant des informations relatives aux plans d’exposition au bruit et au plan de gêne sonore (PEB et PGS).

De plus, elle intègre des champs supplémentaires pour faciliter la hiérarchisation et la programmation des opérations de rénovation. Enfin tous les bâtiments de la BDTOPO 2020 dans les quartiers prioritaires ont été conservés et alimentés par d’autres bases comme les fichiers fonciers, la base adresse premium, etc.

Le Cerema possède une expertise pointue sur la connaissance et la gestion de bases de données, sur des sujets variés tels que le bruit, le foncier, etc... qui lui a permit de mener à bien cette mission dans un délai restreint.

 

Trois régions concentrent l'essentiel des bâtiments exposés

Cette étude a permis la création d’une base fondée principalement sur le croisement de la couche "bâtiment" de la base de données BDTOPO (IGN) et des informations issues des observatoires du bruit et des cartes de bruit stratégiques de la directive européenne sur la gestion et la prévention du Bruit.
La réalisation de la base d’exposition au bruit des bâtiments présents dans les 480 quartiers prioritaires du NPNRU permet au-delà des Points Noirs du Bruit potentiels dus aux infrastructures de transports terrestres, d’identifier les bâtiments exposés au bruit des aéroports.

page de couv base de données desPoints Noirs du BruitL’analyse de cette base met en évidence une exposition au bruit majoritairement dû aux infrastructures routières. Sur la France entière, le nombre de bâtiments (au sens de la BDTOPO de l’IGN) sensibles exposés au bruit est évalué à 63 545. Il s’agit de bâtiment de type habitation, établissement d’enseignement, de soins et de santé, voire d’action sociale.

Toutefois les bâtiments d’habitation collectifs et individuels constituent 95 % (soit 60 584) des bâtiments sensibles exposés. Aussi pour hiérarchiser l’impact des nuisances sonores dues aux infrastructures de transport, il paraît pertinent de raisonner sur les extrapolations des bâtiments d’habitation en nombre de logements.

Ainsi l’essentiel des 380 671 logements d’habitations exposés au bruit se situe :

  • pour 73 % dans 3 régions (Île-de-France, Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur)
  • pour 64 % dans 4 départements (Seine-Saint-Denis, Nord, Bouches-du-Rhône, Val d’Oise)

Au delà d'une utilisation par les services régionaux, une stratégie financière de traitement des bâtiments exposés sera élaborée grâce à ces informations par l'ADEME et l'ANRU, afin de diminuer le nombre de personnes exposées au bruit grâce au financement de rénovation des bâtiments.