Guide à destination des collectivités pour une meilleure intégration des lisières dans les documents d’urbanisme de l’Arc boisé

La lisière représente une zone de transition entre deux milieux : le massif forestier d’une part et les tissus urbains d’autre part. Dans l’idéal, cette lisière est un espace à part entière, comportant des caractéristiques de chacun des milieux et des caractéristiques propres (ce qui constitue sa richesse).

Dans cette étude, la lisière est divisée en deux objets, délimités par le périmètre de la forêt de protection : la lisière forestière et la lisière urbaine. Elles répondent à des logiques opérationnelles distinctes, et sont traitées différemment dans le PLU.

Le guide porte sur les lisières urbaines, c’est-à-dire les espaces environnant le massif de l’Arc boisé qui s'étend sur 17 communes et 3 départements.  (Val-de-Marne, Seine-et-Marne et Essonne). Il s’agit des espaces urbains et anthropisés au sens large.

Ainsi ces lisières urbaines prennent des formes diverses selon les occupations du sol : espaces bâtis, tels que zones d’activités économiques, quartiers de maisons individuelles, de logement collectif, quartiers mixtes… Elles englobent également des espaces non bâtis, tels que des espaces agricoles, ainsi que les boisements satellites du massif.

La dimension et la forme des lisières urbaines peuvent varier en fonction du contexte. On peut considérer ces lisières urbaines à différentes échelles, qui ont été spatialisées dans le guide :

• La zone de contact immédiat faisant transition entre les espaces forestiers et urbains. Cet espace peut être matérialisé par un cheminement, des clôtures, ou des espaces publics par exemple. Il correspond aux 50 m du SDRIF en dehors des sites urbains constitués.
• L’espace des lisières urbaines constitué des quartiers urbains attenants à l’espace boisé, dont la dimension est adaptée selon le contexte. C’est l’espace sur lequel l’influence de la forêt peut être traduite dans l’aménagement par une végétalisation accrue par exemple.
• Enfin les collectivités (communes et EPCI) de l’Arc boisé, compétentes en matière de documents d’urbanisme, représentent l’échelle d’action plus large. De plus, elles partagent une identité commune à consolider autour de l’Arc boisé.

La comparaison des modes d'occupation du sol dans les lisières entre 1982 et 2017 permet une première approche de l’historique du territoire, qui a connu :

• une forte réduction surfaces agricoles-→ de 20% en 1982 à 12% en 2008 et 2017,
• une progression, parmi les espaces bâtis, principalement portée par les tissus d'habitat individuel passant de 17% (1982) à 21% (2008, 2017),
• une relative stabilité entre 2008 et 2017, avec toutefois une augmentation continue des activités économiques et industrielles, passant de 1% en 1982, à 2% en 2008, puis 3% en 2017.

>> L’observation de la consommation des sols permet de souligner la nécessité de préserver les espaces encore ouverts et de travailler sur les tissus urbains constitués.

Le guide présente également le recollement des espaces recensés pour leur qualité environnementale (ZNIEFF, Zones humides, ENS, etc.), ainsi que des espaces recensés au titre du patrimoine bâti et paysager : il s’agit de donner à voir la richesse des espaces urbains environnant le massif.

Les lisières urbaines du massif de l'Arc boisé font encore l'objet de transformations urbaines en cours et potentielles, sous forme de ZAC, OAP, zones AU des PLU, et autres projets d'aménagement. Ces secteurs de projets peuvent être ciblés en priorité afin de s’inscrire dans une logique de transition entre l’espace boisé et l’espace bâti.

Les actions possibles vont dépendre des temporalités de projets :

• des OAP (ou plus largement les outils du PLU) seront pertinentes sur les secteurs de projets futurs, afin d’anticiper la préservation de la lisière,
• sur les secteurs aux projets déjà amorcés, l’avis des paysagistes-architectes peut être sollicité.

Ce guide a pour objet les outils du PLU(i) inscrits dans les documents de planification supracommunaux. Toutefois les documents d’urbanisme ont leurs limites :

→ un bon diagnostic est un préalable pour un document qualitatif,

→ les outils contractuels sont pertinents à mobiliser en complémentarité.

L'objectif de cette restitution était de donner un aperçu du guide et de son contenu et de se familiariser à son utilisation par des exercices pratiques. La partie introductive du guide, qui pose le contexte et les enjeux du territoire a été présentée dans un premier temps.

Dans un second temps, des ateliers ont été proposés aux participants, pour lesquels les réponses devaient être recherchées dans les fiches thématiques du guide.

Les participants ont montré un intérêt particulier pour les thématiques "Nature en ville" et "Renouvellement urbain".

L’atelier "Nature en ville" a travaillé sur les points suivants :

• Les clôtures, en définissant des modalités de réalisation et d’implantation, avec des principes de perméabilité à la petite faune et de continuité écologique, notamment à l’échelle d’un îlot urbain,
• Les toitures et terrasses plantées, à intégrer dans les corridors écologiques,
• Les gabarits urbains pour veiller à un équilibre bâti/espaces libres en plan, mais également en coupe.

De nombreux outils ont été extraits des fiches du guide, mais la limite des outils réglementaires pour traiter cette thématique a aussi été soulevée. La nécessité de recourir à des documents contractuels tels que des chartes a été évoquée afin de permettre aux collectivités de bénéficier d'un document cadre en phase amont des projets urbains.

L’atelier "renouvellement urbain" a porté sa réflexion sur les points suivants :

• bien définir les modalités de densification et recourir à divers modes opératoires,
• préserver certains secteurs d’espaces libres selon la TVB,
• adapter les stratégies aux morphologies du bâti existant.

De nombreux outils ont été sélectionnés dans les fiches du guide, en particulier les OAP. Une OAP sectorielle a ensuite été cartographiée à titre d’exemple : avec notamment des principes de hauteur de bâti dégressives par bandes d'implantation et de porosité des façades urbaines.

Les deux groupes ont eu des échanges riches qui se sont appuyés sur les éléments du guide : à la fois les éléments suggérés dans le cadre de l’exercice, mais aussi plus largement.