16 septembre 2019
bac jardinés
Les initiatives citoyennes transformant l'espace public sont de natures diverses : initiatives individuelles ou collectives, actions permanentes, temporaires ou événementielles... Les démarches peuvent être de divers ordres : appropriation d’espaces publics, détournement, reconversion, etc.

Les initiatives citoyennes se distinguent de la participation citoyenne instituée par les pouvoirs publics (consultation, concertation, etc). Ce sont des démarches ascendantes (dites « bottom up ») susceptibles d’avoir un rôle dans la construction et la gestion des espaces publics.

Elles participent de la « fabrique citoyenne de la ville » (Bacqué – Gauthier, 2011). Ces initiatives peuvent être prises en compte par les pouvoirs publics : avec un accompagnement, un encadrement, un appui à l’émergence... Elles relèvent alors de la participation effective (partenariat, délégation de pouvoir, contrôle direct) tels que les définit l’échelle de la participation citoyenne de Sherry Arnstein.

 

Végétalisation de l’espace, jardinage, co-construction de mobilier urbain, interventions artistiques, démarches pédagogiques, sensibilisations aux enjeux environnementaux… Les initiatives citoyennes de transformation de l’espace public peuvent se concrétiser de manières très diverses.

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Des initiatives de citoyens ou des actions associatives ?

Chaque citoyen peut s’impliquer à titre individuel pour embellir un petit espace au droit de son immeuble ou entretenir un pied d’arbre. Ce type d’actions assez courantes peut être officialisé en signant une charte avec la Ville. Par exemple, la Ville de Paris contractualise directement avec des habitants grâce à un « permis de végétaliser ». Le processus est similaire à Bordeaux.

Dans d’autres villes, ce type de contractualisation se fait entre la ville et des associations de quartier, de riverains ou de commerçants. C’est une manière de mener un projet d’embellissement sur une rue entière, mais aussi de se donner les moyens de pérenniser l’entretien. De nombreux autres formats d’initiatives collectives existent, que les citoyens soient organisés en association ou non : la création d'un jardin collectif, l'organisation d'un événement, ou la co-construction de mobilier urbain…

L’enjeu est de multiplier les possibilités offertes aux citoyens et associations pour créer une dynamique d’implication et d’appropriation positive des espaces publics. Toutes ces actions ne se limitent d’ailleurs au domaine public : il est parfois plus facile d’impulser une dynamique d’appropriation citoyenne transitoire dans une friche bâtie.


Des transformations éphémères, temporaires ou permanentes ?

De nombreuses actions éphémères existent : organisation d’un pic-nique ou d’une action de nettoyage (exemple dans une petite ville : Pamiers(09) dans le cadre d’une journée WorldCleanUp), utilisation temporaire d’un espace (Ex :  PARK(ing)DAY),… Ces « événements » sont à la fois une manière d’animer l’espace et d’interpeller la collectivité sur les usages potentiels de l’espace public. La facilité de mise en œuvre et le retour à l’état initial sont des arguments favorisant des actions originales voire disruptives.

D’autres actions s’inscrivent dans une démarche plus pérenne de transformation : végétalisation de délaissés, découpe de l’asphalte pour ajouter des plantations (par exemple à Caen), street art… Ces initiatives citoyennes sont une forme urbanisme transitoire et sont parfois utilisées dans le cadre de grands projets urbains : jardinage temporaire d’un espace en attente de projet, réactivation d’un lieu emblématique, expression citoyenne sur les besoins du quartier…

Pour aller plus loin

Vous retrouverez ici toutes les « initiatives citoyennes » citées dans cette série d’articles. La carte est en construction et amenée à s’étoffer pour dresser un panorama plus complet des différentes types d’initiatives citoyennes transformant les espaces publics. Il s'agit de lieux conçus ou gérés directement par des citoyens, individus ou collectifs. Les exemples peuvent être du mobilier urbain fabriqué lors d'un atelier ouvert, des actions éphémères, des espaces végétalisés entretenus par des collectifs. L'objectif n'est pas un recensement exhaustif mais un repérage d’actions qui enrichissent la réflexion : illustrer une évolution des relations entre citoyen et institution(s), montrer un changement de posture technique ou un mode de gestion alternatif, proposer des pistes pour des problèmes de responsabilité juridique...