15 octobre 2020
Expertise des infrastructures par les experts subaquatiques du Cerema
Cerema Méditerranée
Les violentes intempéries survenues dans les Alpes-Maritimes ont mobilisé de nombreuses compétences au Cerema : géotechnique, ouvrages d’art, spécialistes des inondations, du bâtiment, des infrastructures ... Après la réalisation des premiers états des lieux, l'objectif est désormais d'évaluer l'impact sur les sols, bâtiments et infrastructures, avant de passer à la phase de reconstruction.

Les pluies importantes survenues le 2 octobre dans les Alpes-Maritimes, une zone de montagne traversée de cours d’eau, ont entraîné des inondations, des glissements de terrain, ont détruit ou endommagé des bâtiments et de nombreuses infrastructures, notamment routières.

Dans l’urgence, il a d’abord fallu estimer l’ampleur de la crue, des principaux mouvements de terrain et dégâts majeurs, puis évaluer les interventions à mener à court et moyen terme. Le Cerema sera également présent dans la période post-crise, notamment pour accompagner le territoire et ses acteurs dans des démarches de reconstructions résilientes.

 

Ci-dessous, les photos d'une mission de reconnaissance par hélicoptère :

Interventions d'urgence et post-catastrophe

De nombreux spécialistes du Cerema sont sur le terrain depuis le 3 octobre, et fournissent aux autorités compétentes leurs comptes rendus et rapports au-fur-et-à-mesure de l’avancée des études.

3 octobre :

  • Réalisation d'un pré diagnostic de la situation suite aux intempéries afin d'avoir un premier état des lieux : Un premier vol en hélicoptère est effectué par des géologues afin d’observer les principaux phénomènes de glissement de terrain et de la stabilité des pentes.

6 - 7 octobre :

  • Expertise sur les bâtiments en péril : Mission de pré-évaluation des dégâts bâtimentaires permettant de cadrer des missions d'expertises plus précises plus précises et de définir des secteurs d’intervention ciblés pour des interventions d'inspection qui seront déployées dans un second temps. Ce travail a été réalisé sur les deux villages particulièrement touchés de Breil sur Roya et Tende, par une équipe du Cerema composée de deux spécialistes du comportement des structures formés au diagnostic d'urgence post-événement et d'une experte géologue bénéficiant d'une connaissance spécifique du contexte local.
  • Réalisation d'observations et mesures par les géotechniciens sur le glissement de terrain historique de Roquebillière.

 

  • 8 octobre :

    • Diagnostic des appuis d’une brèche dans les ponts de la Roya à Breil par les plongeurs à la demande du département des Alpes Maritimes. Inspections subaquatiques et analyse des fondations de la RD 6204 par les plongeurs.
    • Reconnaissance de la piste Tende – La Brigue, car le haut de la vallée est enclavé et deux pistes peuvent permettre de faire circuler les engins, notamment de travaux publics.
    • Début de la reconnaissance complémentaire par hélicoptère des mouvements de terrain des vallées de Tinée (de Saint -Sauveur, à la Mescla), de la Vésubie (plus détaillé à partir de Roquebillière) et de la Roya (du tunnel de Tende, jusqu'à la frontière Italienne en aval de Breil), ainsi que du glissement du Vescorn avec l’ONF-RTM (Restauration des terrains en montagne).

    11 octobre :

    • Inspection de terrain pour la réalisation d’une voie d’accès vers l’Italie via une seconde piste par deux géotechniciens, évaluation des risques et des travaux nécessaires pour sécuriser la piste de Tende Col de Tende et la route Tende – Saint-Dalmas (RD 6204)
    • Analyse géotechnique rapide de la route Tende- Saint-Dalmas (RD 6204).

    12 octobre :

    • Début de l’inspection de sept glissements de terrain par deux géotechniciens, le 12 octobre ceux de Tournefort et Clans ont été étudiés.

    13 octobre :

    • Début des mesures avec le Scan Laser 3 pour voir les mouvements de surface au niveau du glissement de terrain historique de Roquebillière.
    • Analyse géotechnique de deux ouvrages d'art dans la vallée de la Vésubie.

    14 octobre :

    • Réalisation de mesures inclinométriques sur le glissement de Roquebillière
    • Diagnostic par les plongeurs du Cerema, pour le compte du département des Alpes-Maritimes, des fondations des murs de soutènement de la RD 2204, bloquée, par les plongeurs du Cerema.
    • Diagnostic du glissement de Saint-Dalmas apparu suite aux intempéries.

     

    Par ailleurs, des analyses hydrologiques ont démarré la semaine passée dans le cadre de la coordination d’une expertise hydrologique sur les bassins versants du Var et de la Roya par le Cerema, dans le cadre d'un retour d'expérience technique piloté par la DDTM 06 pour le compte du Préfet des Alpes-Maritimes. L'outil Murex du Cerema, qui permet de mutualiser des données issues de différentes sources dans le cadre de la gestion des inondations, est utilisé pour ces opérations.

    MuREX a été mis à disposition de l’ensemble des acteurs dans le cadre de la capitalisation des données du RETEX (retour d'expérience) sur les inondations.

    Parmi les données qui seront fournies, les estimations des précipitations pluviométriques, des débits de crues et des périodes de retour associées sont particulièrement attendues.

    De nombreux partenaires participent à la prise des mesures : Université Gustave Eiffel (UGE), anciennement IFSTTAR, dans le cadre du projet de recherche HyMeX, l’INRAe, le service RTM 06 de l'ONF, chargé de coordonner une expertise torrentielle (morphologique et hydrosédimentaire), l’Université Nice Côte d’Azur, la DDTM 06, la DREAL PACA, le SPC Méditerranée Est, la Direction Interrégionale Sud-Est de Météo-France, EDF-DTG, le SMIAGE (Syndicat Mixte pour les Inondations, l’Aménagement et la Gestion de l’Eau maralpin), la MNCA (Métropole Nice Côte d'Azur), la CARF (Communauté d'Agglomération de la Riviera Française).

    Une équipe spécialiste de l’analyse des données satellitaires récupère les différentes images disponibles et démarre son étude, afin de caractériser l’impact des intempéries, notamment sur les plans hydrologique et géologique.

     

    Dans la phase de reconstruction

    Agents en reconnaissance sur la piste de Tende.
    Reconnaissance sur la piste de Tende | Cerema

    Le Cerema sera présent auprès des services de l’Etat et des collectivités dans l’étape de la reconstruction.
    Dans un premier temps des dossiers de reconnaissance de catastrophe naturelles devront être remplis par les communes, avec l’aide du Cerema, à la demande des préfets.

    Les collectivités pourront également solliciter le Cerema pour des expertises sur les infrastructures et ouvrages d'art et plusieurs équipes de binômes ingénieurs géotechnique et ouvrage  d’art seront mobilisables dès que les différents sites seront plus facilement accessibles.

    Ses spécialistes en matière de risques et d’aménagement du territoire fourniront aussi un accompagnement autour d’une expertise sur la résilience des territoires pour cette phase cruciale de la reconstruction, de manière à tenir compte des risques naturels.

    Le Cerema pourra notamment intervenir à travers des actions de formation, et en apportant son expertise pour des projets territoriaux.