Le Cerema a terminé en 2015 les études de dangers des levées des vals du Blaisois. Fruit de trois années de travail, ces études apportent une connaissance inédite sur les digues et les levées de la Loire dans le secteur de Blois. Leur objectif final est de fournir au gestionnaire une meilleure connaissance de ces systèmes de protection contre les inondations et d’établir des recommandations visant à les réduire..
Cette étude, rendue obligatoire par le décret du 11 décembre 2007, porte sur 35 km de digues de Loire de classe B et C comprenant 2 déversoirs autour de Blois.
Un an de travaux préalables a d’abord été nécessaire pour constituer ou rassembler toutes les données nécessaires à l’étude :
- réalisation de levés topographiques et de sondages géotechniques,
- recherche d’archives et bibliographie sur l’historique, la nature des digues et les crues passées...
Ces informations ont été compilées de façon à former le socle de connaissances le plus poussé existant aujourd’hui sur les digues de protection contre les inondations des vals du Blaisois.
Des modèles sur 11 scénarios d’inondation pour déterminer l’importance du risque
Un modèle de rupture de digues (CARDigue) a été mis en œuvre pour identifier les zones de fragilité de chaque digue et leur probabilité de rupture, en fonction de leurs caractéristiques (hauteur, épaisseur, nature des matériaux, présence de faiblesses telles que canalisations ou terriers...) et des situations hydrauliques de crue.
11 scénarios d’inondation des vals ont été étudiés :
- les 2 premiers ont permis de caractériser le risque lié au fonctionnement normal du système d’endiguement, c’est à dire, sans rupture des digues mais avec surverse des 2 déversoirs.
- les 9 autres concernaient les principaux points de rupture identifiés avec CARDigue et ont été simulés à l’aide d’un modèle hydraulique à deux dimensions construit sous le logiciel Telemac. Celui-ci calcule les hauteurs d’eau et les vitesses en tout point de la zone inondée. Après croisement avec les enjeux (population, activités) présents dans les vals, chaque scénario a fait l’objet d’une qualification en terme de gravité.
Au final, sur les 11 scénarios étudiés, un seul présente un risque acceptable, les 10 autres présentant un risque important ou intolérable.
Des préconisations visant à réduire le risque
Ces analyses ont abouti à l’établissement de préconisations permettant de réduire le risque dans les vals protégés. Ces mesures concernent :
- la surveillance en période de crue,
- des travaux hiérarchisés permettant d’augmenter le niveau de sûreté des ouvrages.
Le coût de l’ensemble des travaux préconisés s’élève en première estimation à plus de 1 200 000 €.
L’ensemble des digues étudiées sont propriétés de l’État et sont gérées par la Direction Départementale des Territoires du Loir-et-Cher. Ces études seront à renouveler tous les 10 ans.
- Vals du Blaisois - description du système d’endiguement et des zones protégées