Cet article fait partie du dossier : Le plan de mobilité simplifié : les outils du Cerema
Voir les 17 actualités liées à ce dossierUn quatrième et dernier webinaire a été organisé le 23 novembre 2023.
Il a été centré sur les travaux des collectivités lauréates. Il a été consacré d’une part à faire un point d’étape et d’échanges sur les projets de PDMS de chacun. D’autre part un travail de réflexion collective a eu lieu autour de certains enseignements concernant les axes thématiques du partenariat.
Le Cerema accompagne les collectivités lauréates de l'appel à partenariat "Plans de mobilités simplifiés en villes moyennes" dans l'élaboration de leur PDMS. Le quatrième webinaire a été consacré à un travail d’échanges et de réflexion autour des projets de PDMS des collectivités lauréates.
Ce travail interne au groupe a permis de dégager certaines tendances, issues de ces projets. Elles sont intéressantes à prendre en compte pour la réalisation d’un PDMS, sur différents volets :
Le lancement de l’élaboration d’un PDMS
Concernant le lancement et les premiers temps de la démarche, la mobilisation des acteurs à associer est source de difficultés et de réussites. Dans tous les cas c’est un aspect fondamental du processus. L’expérience des lauréats confirme que cette mobilisation ne peut attendre la nécessaire période réglementaire de concertation, et qu’elle permet de faire avancer le projet de PDMS dès le début. La participation des élus à quelques moments-clés, dans la mesure de ce que leur permet leur calendrier institutionnel, est indispensable. De manière plus large la participation de nombreux acteurs, institutionnels et non institutionnels, permet de construire une stratégie de mobilité bien adaptée au territoire.
Un besoin particulier est d’intégrer les projets déjà lancés, le cas échéant. Cela permet de construire un document cohérent, de mieux coordonner les acteurs et de renforcer la mobilisation des élus.
Parmi les conseils des lauréats pour les AOM qui se lancent ressortent les suivants :
mettre en place une concertation large, impliquant notamment les communes du territoire, les entreprises, les usagers des transports urbains, tous les habitants ;
investir dans le diagnostic, pour des enjeux clairs et bien priorisés, qui permettront en suite des actions réalistes ;
le cas échéant, bien choisir son prestataire externe, selon ses compétences en mobilité, mais aussi sa disposition à intégrer les enjeux locaux.
la mobilisation des acteurs – des idées :
Concernant les communes du territoire, l’idéal serait d’avoir un dialogue individualisé avec chacune. Cela s’est fait dans certains PDMS (hors AP PDMS), mais la plupart du temps cela est difficile à mettre en œuvre. Certaines dispositions peuvent permettent d’y pallier :
Organiser des ateliers délocalisés dans le ressort territorial de l'AOM, par secteurs de territoire ;
Inviter l’ensemble des communes au comité de pilotage. Dans ce contexte, il n’est pas évident de satisfaire les besoins de chacun, mais cela permet de bien les intégrer, de bien diffuser l’intérêt de la démarche ;
Intégrer un certain nombre d’élus au comité des partenaires, par collèges de territoire (avec par exemple un représentant pour chaque type de territoire : ville centre, communes urbaines, communes périphériques, communes rurales) ;
inviter les techniciens des AOM limitrophes et des autres collectivités (Région, Département) aux comités techniques, aux ateliers de travail ;
intégrer le CIAS (Centre intercommunal d’action social), acteur incontournable pour le volet social ;
les représentants des habitants sont parfois durs à mobiliser, notamment dans le cadre du comité des partenaires. Il est de ce fait important d’aller au plus près des habitants lors de la démarche, par exemple en participant à des évènements locaux avec des flyers commentés.
La multimodalité - les solutions de mobilité à mettre en oeuvre :
Le vélo :
Comme dans tous les PDMS, le vélo est plébiscité. Son développement est pertinent à l’exception de certaines dessertes, pour des utilisateurs du quotidien, dans des parties de territoires reculées ou en altitude. La mise en œuvre des projets d'aménagements peut poser des difficultés. La question de la compétence voirie, appartenant souvent dans de grandes proportions au Département et aux communes du territoire, est un enjeu fort.
En revanche le PDMS permet justement de clarifier la gouvernance de l’écosystème vélo, en précisant qui est maître d’ouvrage et qui finance les opérations prévues.
Le fait de définir la stratégie vélo dans le PDMS est par ailleurs bénéfique, même quand il existe déjà un schéma directeur cyclable. Cela permet de le compléter, d’améliorer la qualité de service, d’élargir la stratégie en incluant par exemple la promotion de la mobilité des scolaires à vélo.
Le vélo est également cité comme facteur potentiel d’intermodalité, en mettant en avant conjointement les lignes de bus et le stationnement vélo aux arrêts.
La marche :
son rôle est reconnu dans les solutions de mobilité à mettre en avant. Une stratégie pour la marche n’étant pas toujours aisée à définir, elle peut être incluse dans l’enjeu d’apaisement des hameaux et centre-bourgs, voire des enjeux plus transversaux d’attractivité des centralités.
Ici aussi la question des détenteurs de la compétence voirie est importante.
Les transports collectifs : le mode du transport à la demande peut rencontrer des difficultés comme des réussites. Il peut être géré de différentes manières, être externalisé, faire l’objet d’un partenariat avec des taxis locaux.
Dans tous les cas il est recommandé de bien étudier le projet et son coût, y compris son expansion en cas de succès, et de commencer par une expérimentation.
La mobilité électrique : dans les projets de PDMS des lauréats, elle ne fait pas l’objet de développement spécifiques. Il est possible de s’en remettre au secteur privé pour le faire, ou au Schéma départemental de développement des infrastructures de recharges (SDIRVE).
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