Cet article fait partie du dossier : Ecoles de demain : toutes les actualités du Cerema
Voir les 24 actualités liées à ce dossier
Le Cerema propose une approche globale pour la réhabilitation d'un établissement scolaire : les bâtiments, la cour et les abords sont pris en compte. Pour chacun de ces trois éléments, une série d'enjeux sont à évaluer ! mobilité pour les abords, sécurité, environnement, réglementation, entretien et fonctionnement, qualité d'usage.
Une méthode pour garantir l'exhaustivité des échanges
Dans le cadre de la démarche engagée avec la ville de Falaise pour repenser l’école de demain, une première étape clé a consisté à mettre en place une méthode structurée afin de faciliter les échanges entre les différents acteurs concernés. Cette approche rigoureuse visait à garantir que chaque point essentiel soit pris en compte dans les discussions, en associant la diversité des acteurs concernés par un projet de réhabilitation d’école : la collectivité, les services techniques, les enseignants et les élèves.
Pour organiser et recueillir efficacement les informations, un schéma heuristique de questionnement thématique a été créé par le Cerema et éprouvé sur le terrain: il s'agit d'un outil permettant de recueillir directement les réponses lors des entretiens. Un code couleur a été établi : en noir, les réponses aux questions ; en rouge, la problématique ; en vert, les actions envisagées. Cet outil visuel, à la fois souple et réutilisable, a permis de cartographier les idées, d’identifier les priorités, et de consigner les points de blocage soulevés lors des échanges, en les classant efficacement par thème.
Concernant le bâtiment :
- Une consommation énergétique excessive et des coûts de chauffage élevés, malgré un raccordement au réseau de chaleur.
- Par ailleurs, une surchauffe est constatée dans certaines salles de classe en période estivale.
Concernant la cour :
- Un besoin d’aménagement de l’espace en vue d’un usage pédagogique, ainsi qu’une amélioration de la qualité d’usage, notamment par la réduction des températures liées à une forte présence d’enrobé.
Concernant les abords :
- Des problèmes de sécurité aux abords des passages piétons ont été identifiés, et l'écoulement des eaux pluviales du quartier voisin.
Grâce à cette méthode, l’ensemble des contributions a pu être valorisé et structuré de manière claire et partagée.
Cette démarche collaborative constitue une base solide pour la suite du projet, en favorisant l’écoute et l’implication de tous dans la construction d’une école pensée pour les usages de demain.
La phase suivante a consisté à faire émerger des solutions concrètes et adaptées, en réponse aux besoins exprimés par les participants et tenant compte des contraintes techniques du site. Parmi les solutions identifiées:
- Pour le bâtiment : Installation de brise-soleil, Action simple sur l'utilisation du bâtiment(optimisation des espaces, gestion de l'énergie)
- Pour la cour : Renaturation de la cour, gestion des eaux pluviales (provenance du quartier)
- Pour les abords : Amélioration de la sécurité aux passages piétons protégés. Installation de préaux destinés à l’attente des personnes lors de la sortie des élèves.
Des diagnostics transversaux
Dans le cadre de la réalisation du projet, la deuxième étape a porté sur l’élaboration de diagnostics exhaustifs, d’abord thématiques, puis transversaux. Ces diagnostics ont permis d’examiner de manière globale plusieurs aspects essentiels du site scolaire, en plus des sujets habituellement abordés dans les diagnostics thématiques, tels que l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR), la gestion des eaux pluviales, la sécurité incendie, ainsi que d’autres points.
L’approche a mis en évidence qu’il est indispensable de prendre en compte ces éléments dans leur ensemble, en les questionnant à travers les différents espaces que sont les abords, la cour et le bâtiment, afin d’assurer une approche cohérente et efficace. Par exemple, la continuité de la chaîne de déplacement avec l’accessibilité, l’écoulement des eaux pluviales provenant du quartier voisin, ainsi que l’accès des services de secours (pompiers) ont été étudiés avec cette approche.
Cette démarche vise à éviter toute solution contre-productive et à garantir une meilleure efficacité globale. Le Cerema a pu capitaliser ces enseignements pour les prendre en compte à l’avenir.
Les points d'interactions entre les différents espaces
Dans le cadre de cette étude, plusieurs points d’interaction, c'est-à-dire des éléments communs à l’ensemble des espaces, ont été identifiés comme essentiels à traiter de manière transversale. Ces points, qui font le lien entre les différents espaces de l'école, sont présentés dans le graphique ci-dessous. Ils peuvent bien entendu varier en fonction des spécificités de chaque opération mais il sera nécessaire de les questionner pour les identifier.
En conclusion
Au-delà d’une simple réhabilitation, ce partenariat a permis de formuler des propositions d’aménagement spécifiques pour chaque thématique abordée ainsi que pour des thématiques transverses que l’analyse plus approfondie a fait ressortir. Il a permis de construire sur une méthode et des outils pour une réflexion globale. L’objectif d’identifier les leviers d’amélioration de la qualité d’usage de l’espace scolaire et de sa réhabilitation dans son ensemble est donc atteint.
Néanmoins, dans le souci de respecter les contraintes budgétaires ainsi que les calendriers spécifiques à chaque direction technique de la collectivité, il a été décidé d’élaborer un rapport de diagnostic distinct pour chaque thématique, en plus du rapport dédié aux sujets transverses. Cette organisation permet de prendre en considération les priorités ainsi que les ressources disponibles de chaque service en vue de la réalisation des travaux.
Pour le bâtiment en particulier par exemple, une priorisation des actions a été proposée afin d’optimiser les interventions en fonction des enjeux identifiés et des ressources disponibles.
Dans le but de simplifier le processus décisionnel et d’organiser les actions selon leur degré d’urgence, de faisabilité à court terme, et d’impact financier à long terme, les actions sont clas-
sées en quatre catégories distinctes. Ce classement permet de hiérarchiser les interventions en fonction de leur complexité et de leur coût. Ainsi, les actions sont réparties selon les critères
suivants :
- réalisation immédiate et aisée,
- réalisation nécessitant un investissement minimum,
- mise en œuvre progressive,
- réalisation impliquant un investissement substantiel et actions nécessitant la conduite d’études complémentaires préalables.
Le partenariat établi entre la collectivité et le Cerema a permis de concevoir une méthode innovante et de mettre en place des outils adaptés au bon déroulement de la réhabilitation d’une école ou d’un établissement scolaire, dans son ensemble. Cette approche constitue une base solide, garantissant non seulement l’efficacité du projet, mais aussi sa reproductibilité pour de futures opérations similaires. Le Cerema s’attachera à partager ses conclusions dans ses communications à venir.
Contacts Cerema
Dans le dossier Ecoles de demain : toutes les actualités du Cerema