Cette session a permis de poursuivre l’approfondissement de la question de l’intermodalité dans les PEM des SERM.
L’introduction a été l’occasion de replacer cette session dans une série d’échanges :
- le webinaire du 13 juin 2025 : comment anticiper l’arrivée d’un renfort d’offre (SERM) sur mon territoire ? (synthèse, replay et support disponibles ici)
- le webinaire du 4 juillet organisé par la FNAU (cycle "Aménager avec les Serm : mettre les territoires sur de bons rails" ) lors duquel le Cerema a pu s’exprimer sur le sujet de la place des modes actifs dans les PEM des SERM (article de synthèse et support disponibles ici).
Elle a également permis de donner quelques repères sur l’utilisation de la voiture dans les rabattements vers les TC, en particulier chez les "grands mobiles".
Témoignages des collectivités
Les interventions ont concerné des territoires de projet différents, tant par leur contexte que par l’état d’avancement des réflexions :
Lætitia Decorte, directrice générale des services techniques de la communauté de communes de la Plaine de l’Ain – env. 80 000 habitants) a présenté la transformation de la gare d’Ambérieu en pôle d’échanges multimodal (gare TER d’ampleur avec env. 1,4M de voyageurs par an amenée à devenir le terminus d’une des branches du SERM lyonnais).
On en retient une réflexion globale sur l’accessibilité multimodale au PEM, le dimensionnement, les règles d’accès et la tarification pour les différents espaces de stationnement, les détails de conception du projet de parking en ouvrage compte tenu de divers enjeux (intégration urbaine, usage de friches, réversibilité,..) et une réflexion autour du renforcement des gares du territoire en tant que destination ("contre pointe").
Elsa Achard, responsable du service stratégie urbaine durable – mobilités de la communauté de communes de la Vallée de l’Hérault – env. 41 000 habitants) a présenté les réflexions en matière de gestion stationnement dans et autour du PEM de Gignac (gare routière avec env. 100 000 montées/an dans le périmètre du SERM de Montpellier).
On en retient une analyse fine des usages dans ce PEM aux services de mobilités étoffés (TC, autopartage,..), différents scénarios de gestion du parking du PEM avec la perspective de montée en charge (arrivée d’une ligne de car express en direction de Montpellier), et les questionnements autour d’une billettique intégrée P+R pour fluidifier le parcours.
Anne-Sophie Wert, directrice adjointe du pôle aménagement et développement durables et Côme Blanchin, chargé de mission mobilités durables de la communauté de communes Saône Beaujolais (env. 45 000 habitants) ont fait part des réflexions et évolutions engagées autour du pôle gare de Belleville-en-Beaujolais (env. 1,1M voyages/an sur la branche Nord du SERM lyonnais).
On en retient la proposition forte de ne pas augmenter l’espace de stationnement voiture dans un contexte d’augmentation de la demande, la recherche de synergie entre projet de mobilité et projet urbain, et une réflexion sur la mise en gestion de plusieurs zones de stationnement pour favoriser certains usagers (covoiturage, habitants en fonction de l’éloignement de la gare) en garantissant aussi une souplesse d’évolutivité dans le temps pour ajuster au besoin.
Le soin et le détail apporté aux présentations ont permis une bonne compréhension des projets par les participants et des sessions questions-réponses très riches.
Les enseignements
La place de la voiture doit toujours être pensée en articulation avec celle que l’on souhaite accorder aux autres modes de déplacement. Dans les exemples présentés, les intercommunalités, qu’elles soient AOM ou non, s'impliquent systématiquement dans le développement des mobilités alternatives et dans la qualité des espaces publics.
Pour analyser les usages de la voiture, il est pertinent de distinguer :
- Les pratiques : voiture individuelle, dépose-minute, covoiturage, rabattement vers une offre de mobilité du PEM...
- Les usagers : habitants du territoire (proches ou éloignés), usagers du PEM, clients des commerces voisins, publics scolaires, étudiants, actifs, etc.
Ces présentations et les questions pertinentes posées par les participants ont permis d’illustrer les nombreux enjeux :
Liés au contexte :
- Repositionner le PEM dans son territoire : son rôle pour la commune, l’intercommunalité et au-delà et le quartier dans lequel il s’inscrit,
- Réussir l’intégration d’une offre de stationnement dans un tissus urbain comme c’est le cas sur nos exemples avec zones d’habitations et/ou de commerces ;
- Composer avec l’existant sur le principe même de ne pas augmenter les espaces dédiés au stationnement, ou dans la conception avec la réutilisation de friches (avec dépollution), de matériaux locaux (bois scolyté) ;
Liés aux usages :
- Avoir un diagnostic clair de la situation : qui sont les usagers du PEM, qui sont les usagers des zones de stationnement du PEM et alentour, quelles sont les pratiques et mésusages ;
- Réguler pour favoriser les modes les plus vertueux (par exemple gratuite pour covoiturage) et assurer le contrôle ;
- Travailler la qualité de l’espace public et le confort d’été pour donner envie de venir à pied ou à vélo ;
Liés à la durée de vie des aménagements :
- Prévoir des marges de manœuvre pour pouvoir faire évoluer les règles d’usage des espaces de stationnement avec différentes poches (ajuster les capacité, modifier la tarification,..) ;
- Penser la mutabilité / réversibilité du projet avec l’exemple du parking en ouvrage réversible

