La question revient régulièrement dans le débat public. Les autorités organisatrices, qui définissent l’offre de transport à mettre en place, fondent leur choix principalement sur des critères techniques (localisation des arrêts, capacité de transport, vitesse...) et économiques (coûts d’investissement, charges d’exploitation...).
Mais qu’en pensent les voyageurs, qui sont les bénéficiaires directs de ces offres ? Ont-ils spontanément une préférence pour l’un de ces modes ? Quelle perception ont-ils de chacun des ces modes ? Cette perception influe-t-elle sur leurs comportements ?
Pour en savoir plus sur ce sujet encore peu documenté, le Cerema a lancé des enquêtes auprès des voyageurs sur la liaison Voiron-Grenoble, en Isère. Une des spécificités de cette liaison est de proposer, entre les gares de Voiron et de Grenoble, une desserte par autocar (réseau Transisère, organisé par le département de l’Isère) et une desserte par train (réseau TER, organisé par la région Rhône-Alpes), dont les caractéristiques en termes de fréquence de passage ou de temps de parcours sont comparables. Les voyageurs se trouvent donc en situation de choix entre ces deux modes de transport.
L’étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le Cerema, le département de l’Isère, la région Rhône-Alpes et les étudiants du master 2 « Ingénierie des transports et planification des déplacements » de l’Université de Lyon III.
Les étudiants ont été chargés, avec l’appui du Cerema, de définir la méthodologie et de réaliser les enquêtes.
Ces enquêtes ont été réalisées sur 3 jours de semaine, suivant deux méthodes complémentaires :
- Des questionnaires auto-administrés : plus de 1100 personnes ont été questionnées sur leurs pratiques de déplacements et les facteurs pris en compte pour choisir leur mode de déplacement.
- Des entretiens semi-directifs : environ 40 personnes ont été interrogés sur leurs perceptions des différents modes de déplacements.
Un des principaux résultats de l’étude est qu’une grande majorité des voyageurs choisit son mode de déplacements en connaissance de cause : plus des 2/3 des voyageurs ont testé à la fois l’autocar et le train.
Il apparaît également que, au-delà des temps de parcours et du prix des billets, la qualité du service offert est un critère déterminant dans le processus de choix du mode : cela joue très nettement en défaveur de la ligne ferroviaire, qui subit des perturbations récurrentes. Au final, l’autocar est perçu de façon au moins aussi positive que le train sur cette liaison.
Au 1er janvier 2017, en application de la loi NOTRe, la compétence des départements en matière de transport non-urbain sera transférée aux régions. La région Auvergne-Rhône-Alpes deviendra donc l’autorité organisatrice de ces deux lignes.
Pour en savoir plus, vous pouvez :
- contacter les référents pour cette étude : David DUBOIS, Christophe HUREZ, Emmanuel PERRIN
- consulter les principaux résultats de l'étude mis à votre disposition dans la partie "Ressources"