
Le projet CapNavir
CAPNAVIR, pour CAractérisation des Particules fines issues de la NAVIgation fluviale ou maRitime, a été retenu dans le cadre de l’appel à projet de recherche CORTEA1 financé par l’Ademe. Ce projet innovant vise à caractériser les particules fines (PM2,5 et PM1) issues de la navigation maritime ou fluviale et bénéficie d’un partenariat avec le Port de Bordeaux, le laboratoire CNRS d’aérologie de Toulouse, la société Particle Vision en lien avec l’Université de Fribourg (Suisse) et la société Fluidyn.
Une campagne de mesures de plusieurs semaines est menée en septembre 2021 à l’aide de capteurs actifs, disposés le long des berges de la Garonne au plus près de la zone de navigation et équipés de mini-stations météo pour tenir compte des conditions locales. La mesure des particules en masse (en µg/m3) sera complétée par une mesure des particules en nombre au plus proche du panache de fumée ainsi que du dioxyde de soufre (SO2), polluant caractéristique réglementé et lié à la teneur en soufre du fioul marin utilisé. Par ailleurs, le pont Jacques Chaban-Delmas sera instrumenté pour des mesures dans le panache de fumée au passage des paquebots.
Dans un contexte urbain aux multiples sources d’émission de polluants atmosphériques et afin de mettre en relation de manière univoque avec les mesures réalisées chaque navire en mouvement ou à quai, ce dispositif sera complété par l’analyse détaillée des activités et conditions opérationnelles des navires à l’échelle du port de Bordeaux centre (quai maritime et quai fluvial) et par une modélisation inverse des points de mesure.
Ce projet permet ainsi d'évaluer la situation afin d’envisager des moyens de réduction de cette pollution liée au transport maritime et fluvial, et diminuer l’exposition des citoyens.
Une réponse aux enjeux de qualité de l’air
Les préoccupations environnementales liées au trafic maritime, généré par l’augmentation du tourisme et des flux de marchandises, et à la qualité de l’air en particulier obligent à repenser les relations ville-port, dans le respect des enjeux d’un développement durable.
Dans ce contexte et même si la contribution du transport maritime à la pollution atmosphérique nationale est faible en comparaison au secteur routier, l’intérêt est grandissant d’une connaissance plus approfondie de la caractérisation des particules (tailles, composition chimique) et de leur contribution sur la qualité de l’air des zones portuaires urbaines particulièrement, au plus proche des populations exposées.
Alors que des mesures de réduction de pollution sont envisageables par les gestionnaires de navires, que ce soit en agissant sur les moteurs des navires pour les oxydes d’azote (NOx) ou sur les carburants pour le SO2, en application de la régulation internationale dictée par l’Organisation maritime internationale (OMI), le projet se focalise sur les particules non encore réglementées, à savoir les PM1, mais aussi plus largement sur les PM2,5, la finalité étant l’amélioration de la qualité de l’air liée à ces particules fines qui ont un impact en termes de santé publique.
Partenariats
Le Cerema possède des compétences sur la qualité de l’air et sur le trafic maritime qui lui permettent de se positionner comme un acteur national et reconnu sur ce sujet à fort enjeu.
Quatre partenaires accompagnent le Cerema, coordinateur du projet CapNavir garant par son expertise de la méthodologie adoptée :
- le Laboratoire d’Aérologie de Toulouse (CNRS) qui apporte son expertise et son savoir-faire dans la caractérisation des particules fines en temps réel grâce à ses mini-stations de mesure communicantes fonctionnant en réseau ;
- la société suisse Particle Vision qui utilise ses techniques d'échantillonnage et d'analyse, développées en partenariat académique, afin de caractériser la matière particulaire ;
- la société Fluidyn qui intervient pour son expérience reconnue en modélisation CFD, applicable à l’échelle d’une zone portuaire, en utilisant l’inversion de données de capteurs en temps réel (méthode de reconstruction par renormalisation) ;
- le Grand Port Maritime de Bordeaux qui, en tant que gestionnaire de la zone portuaire déjà impliqué dans une démarche environnementale accompagne le projet pour le déroulement de l’expérimentation sur site et le recueil des données du trafic maritime.
Par ailleurs, dans le cadre du comité technique mis en place pour le suivi de ce projet ont également été associés Bordeaux Métropole et l’ATMO Nouvelle-Aquitaine.
1 Programme de recherche CORTEA : Connaissances, réduction à la source et traitement des émissions dans l’air