22 juillet 2022
Centrale géothermique dans les champs (vue du forage)
Adobestock
La géothermie est une énergie renouvelable qui fonctionne toute l’année, en continu. Elle a donc toute sa place dans le processus de transition énergétique à engager pour une énergie décarbonée, moins polluante.
Afin de la rendre plus sûre, le Cerema, en collaboration avec le BRGM, contribue à l’élaboration d’une carte des aléas pour la mise en place des installations afin d’aider les particuliers et les professionnels de la géothermie.

Le point sur… la géothermie, une énergie renouvelable accessible 24H/24, 7J/7

schéma de forage sous une maison (très profond)
Exemple de géothermie en boucle fermée Source :
Guide d’élaboration de la carte des zones
réglementaires relatives à la géothermie de minime
importance, juillet 2015, rédigé par le BRGM et le
Cerema

La géothermie exploite l’élévation de température rencontrée à différentes profondeurs du fait de la propagation de chaleur entre le noyau de la Terre et la surface. Elle est utilisée dans diverses applications : chauffage, rafraîchissement, production d’électricité,… C’est une source continue, renouvelable, et locale d’énergie.

Son implémentation nécessite des forages ; selon leur profondeur, on parle de géothermie de surface (ou de minime importance), ou de profondeur (plus de 200m). L’exploitation de la chaleur par les échangeurs thermiques peut se faire en boucle fermée (fluide captif de l’installation), ou ouverte si c’est l’eau de la nappe qui est captée puis rejetée.

Pour encadrer ces forages et éviter qu’ils n’aient un impact sur leur environnement, il est nécessaire de connaître les terrains dans lesquels ils sont effectués. Le Cerema, en partenariat avec le BRGM, contribue donc au projet de cartographie des aléas, permettant de mieux réglementer la mise en place de la géothermie de surface.

 

Les aléas répertoriés :

Les aléas évalués concernent à la fois des paramètres géologiques, hydrologiques, et anthropiques. La nature des roches traversées par le forage est primordiale, car certaines comme les évaporites sont plus particulièrement soumises à la dissolution, entraînant la formation de cavités ou le gonflement du terrain, avec un risque de dégradation du bâti et des infrastructures.

Les zones de mouvements de terrain sont également recensées pour assurer la stabilité des ouvrages et éviter la mise en contact de l’eau ou du fluide calorifère avec l’eau des nappes phréatiques. De manière générale, il convient de limiter la pollution des sols ainsi que les échanges entre l’eau géothermique et celle du terrain : les cavités, minières ou naturelles, sont donc également répertoriées.

Enfin, les remontées de nappes et l’artésianisme (surpression dans une nappe captive) sont examinés afin de réduire l’aléa d’effets hydrauliques (inondations, …) ou mécaniques (déformation, fissures, …) ont été pris en compte.

 

Une carte au service des habitants et des professionnels de la géothermie

Les géologues du Cerema et du BRGM s’appuient sur les bases de données et les archives de l’État et des collectivités territoriales. Chaque région est maillée et l’aléa est quantifié prioritairement en fonction des données surfaciques (plans de prévention des risques,...) et, si besoin, des bases de données ponctuelles. À chaque profondeur d’étude, les mailles sont alors classées selon leur niveau d’aléa : faible, moyen, fort.

En fonction de l’ensemble des aléas, les opérations de forages géothermiques pourront être soit autorisées, soit soumises à conditions (avis d’un expert), soit proscrites. Chacun peut consulter ces cartes de zones réglementaires sur la plateforme Géothermies.

Exemple de cartographie de l’aléa « glissement de terrain » sur la région Rhône-Alpes (crédits : Cerema)
Exemple de cartographie de l’aléa "glissement de terrain" sur la région Rhône-Alpes (crédits : Cerema)