12 octobre 2016
- Réfection de l'enrobé sur l'autoroute A75
Laurent Mignaux - Terra
En cohérence avec les enjeux du développement durable, l’économie circulaire vise à promouvoir un modèle de développement « autrement », en optimisant et minimisant la consommation des matières premières, tout en réduisant les impacts sur l’environnement, et en créant de l’activité à l’échelle territoriale.

Un contexte propice

Ces deux dernières années voient l’essor du concept d’économie circulaire dans les politiques publiques à différentes échelles : la commission européenne et le gouvernement français ont mis en place des dispositions favorables au développement de l’économie circulaire (1) dans le cadre de la transition écologique et énergétique.

Hauteluce (73) : réalisation d’un plot routier en laitier sidérurgique (source Cerema)

Le Cerema est d’ores et déjà partie prenante de cette nouvelle économie circulaire. Notre établissement développe des activités dans ce domaine avec notamment Sedifluv (2) pour la valorisation des sédiments, ou Allocirco pour optimiser la logistique des circuits courts alimentaires, l’analyse environnementale (Evaluation Environnementale, Eviter Réduire Compenser…), les matériaux recyclés ou alternatifs, la valorisation des eaux de pluie, etc.

La gestion et la valorisation des déchets du BTP (70% du tonnage des déchets en France) et des industries, un des nombreux volets de l’économie circulaire, sont des domaines que le Cerema a investi dès sa création en s’appuyant sur les activités historiques de ses directions. Il mène des études sur la conception de matériaux alternatifs performants et respectueux de l’environnement, contribue largement à la diffusion des connaissances dans ce domaine, recense les gisements de ressources minérales…

Par ailleurs, d’autres domaines d’intervention de l’établissement public se réfèrent à ce concept, comme l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, l’aide à la rédaction des documents directeurs, l’appui à la mise en place de circuits courts, l’aménagement du territoire, la capitalisation des nombreuses expériences menées au niveau des territoires…

L’économie circulaire, qui regroupe un large éventail d’activités, permet de réduire la consommation de nos ressources naturelles, en réemployant, recyclant ou valorisant des déchets qui deviendront des matériaux, lorsque c’est possible localement, tout en créant des emplois non délocalisables. Le recours aux déchets comme matière première, notamment via des technologies propres ou par l’allongement du cycle de vie, doit permettre en outre de réduire la consommation d’énergie.


Le Cerema acteur de l’économie circulaire

Collonges (69) : réalisation d’un plot routier en mâchefers d’incinération de déchets non dangereux (MIDND) : étape de mise en œuvre d’une couche drainante (source Cerema).
Collonges (69) : réalisation d’un plot routier en mâchefers d’incinération de déchets non dangereux (MIDND) : étape de mise en œuvre d’une couche drainante (source Cerema).

Le Cerema possède des atouts de par ses compétences transversales et territoriales qu’il peut développer des atouts pour devenir l’un des acteurs de référence dans le domaine de l’économie circulaire. Référent technique historique des services de l’État, interlocuteur des collectivités territoriales et des entreprises, le Cerema peut jouer un rôle important dans le domaine de l’économie circulaire, qui implique une approche transversale, globale, ainsi que la coordination d’acteurs variés et de disciplines différentes.

S’il reste beaucoup à faire, les outils pour développer l’économie circulaire se mettent en place. Dans son projet stratégique 2015-2020, le Cerema s’est fixé pour but de promouvoir l’économie circulaire dans les territoires ainsi que dans les secteurs de la construction et des travaux publics. Il faut insister sur cette approche territoriale qui est un levier du concept d’économie circulaire, car permettant de mettre en œuvre des solutions de proximité, adaptées aux différents contextes locaux.

Ainsi, via ses implantations territoriales, le Cerema pourra assister les acteurs du territoire dans l’innovation, le transfert, la capitalisation des bonnes pratiques qui sont au cœur des enjeux de l’économie circulaire.


Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables sur lesquelles travaille le Cerema prennent part à l’économie circulaire. En matière d’hydroélectricité, par exemple, le Cerema mène des études sur le potentiel d’énergie à l’échelle des régions. Pour le photovoltaïque, les particuliers peuvent désormais utiliser directement l’énergie qu’ils produisent au lieu qu’elle soit exclusivement diffusée, avec des pertes, dans le réseau.

Il est aussi possible de mutualiser l’investissement des particuliers pour financer des installations photovoltaïques dans les zones d’habitat groupé, et de placer des panneaux seulement là où ils sont les plus rentables. Le Cerema dresse ainsi des cartes de potentiel photovoltaïque pour installer des panneaux sur les bâtiments ou au sol et contribue à l’essor de nouvelles modalité de production et de consommation de l’énergie.

Les énergies dites fatales sont aussi d’actualité : il s’agit de valoriser la chaleur produite par les processus industriels ou celle des centres serveurs informatiques, qui est perdue. Les réseaux de chaleur valorisent efficacement ces énergies fatales ainsi que l’énergie issue des centrales au bois, et permettent de chauffer des quartiers entiers.

 

Publication "Économie circulaire et projets territoriaux de développement durable. Rencontre du 28 janvier 2016"

Circuit court à la gare de Lille

Cette publication, réalisée par la DREAL et le Cerema Ouest, est une restitution de la journée organisée en janvier 2016 dans le cadre de l’action transversale de la DREAL sur l’économie circulaire avec l’appui du Cerema, de la DDTM de Loire-Atlantique et du Comité 21. Il s’agissait de partager, de co-construire avec les collectivités et les partenaires sur le thème du développement de l’économie circulaire dans les territoires autour de trois axes :

  • l’exemplarité,

  • le partenariat avec les entreprises

  • la stratégie.

L’objectif était d’identifier à partir d’initiatives locales, les leviers du développement de l’économie circulaire mais aussi les difficultés. Le CGDD a appuyé cette démarche en soulignant l’intérêt de renforcer la dimension économique des projets territoriaux de développement durable et surtout l’intérêt de l’ancrage territorial de l’économie circulaire et donc du rôle primordial des collectivités. À partir des actions remarquables portées par les collectivités et des travaux collectifs réalisés, la DREAL présente dans cette publication un compte rendu de cette rencontre.


(1) Paquet « économie circulaire » de la commission européenne qui définit une feuille de route et un plan d’action, ou la loi de transition énergétique qui fixe des objectifs en matière d’économie circulaire. La loi évoque la production durable, la consommation durable, la gestion des déchets, pose des objectifs en matière de recyclage, de lutte contre le gaspillage, de développement des filières à responsabilité élargie du producteur (REP), de promotion de l’économie circulaire et d’éco-construction. En outre, l’Etat a lancé divers appels à projets en matière d’économie circulaire, ainsi que des investissements importants via les PIA (programmes d’investissements d’avenir) pour des projets liés à l’économie circulaire.

(2) Sedifluv est un projet initié par le Cerema et mené avec des partenaires dont Voies Navigables de France et la région Ile-de-France, afin de valoriser les sédiments fluviaux sur place en les transformant en matériaux utiles pour la construction.

Pour en savoir plus