7 novembre 2022
Collège Dorgelès à Longvic en Côte d'Or
Le Conseil Départemental de Côte d’Or a terminé la réhabilitation du collège Roland Dorgelès à Longvic, au sud de Dijon, par le biais d’une déconstruction-reconstruction en site occupé. Le Cerema accompagne le maître d’ouvrage pour s’assurer de la meilleure performance possible du bâtiment sur les volets énergie et environnement. Cette assistance, qui a commencée dès 2016 pour finaliser le programme du projet, se poursuit deux ans après la livraison pour vérifier que le bâtiment tient ses promesses.

Construit dans les années 1980, le collège Roland Dorgelès ne répondait plus aux besoins et aux exigences actuelles. C’est donc un nouveau collège d’une capacité de 700 élèves qui l'a remplacé, et le dernier bâtiment a été livré avant la rentrée 2022. Ancré dans une nouvelle ère, il se veut novateur sur de nombreux aspects. 

 

Performance énergétique et environnementale

Le Cerema et la maitrise d’œuvre ont d'abord accompagné le Département de Côte d’Or afin de concevoir un bâtiment à faible consommation d’énergie et à faible empreinte carbone : 

  • Une réflexion importante a été menée sur la conception bioclimatique du bâtiment : forte isolation, orientation des façades, végétalisation des toitures, apport de lumière naturelle, etc.
  • Le recours aux matériaux biosourcés a été maximisé : ossature bois-béton, isolation en paille dans les logements de fonction ou en laine végétale sur le collège.
  • Une réflexion poussée sur les systèmes énergétiques a également été engagée : raccordement au réseau de chaleur de la métropole de Dijon, pilotage avancée de l’ensemble des installations technique, récupération d’eau de pluie.

Logo E+c-Dès le départ, le Cerema a inscrit le projet dans le cadre de l’expérimentation Energie-Carbone, qui préfigurait la Réglementation Environnementale 2020   qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2022 (échelonnement en fonction des typologies de bâtiment).

Il a ainsi accompagné la démarche de labellisation E+C- du projet avec un niveau E3C1, c’est-à-dire une consommation d’énergie inférieure de 40 % environ par rapport à la réglementation en vigueur, et un niveau d’émission de gaz à effets de serre sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment déjà très honorable pour ce type de projet : 1130 kgeq.CO2/m²SDP calculés en phase conception.

 

Conception du bâtiment à l’aide du BIM

Le maitre d’ouvrage a souhaité que la conception du bâtiment repose sur le processus BIM (Building Information Modeling, ou Modèle Numérique de Bâtiment). 

Logo BIMPlus qu’une simple maquette en 3D, le BIM intègre de très nombreuses informations sur le bâtiment. Mais c’est aussi et surtout un processus de travail encore innovant aujourd’hui. La maquette numérique permet à l’ensemble des corps d’état d’échanger leurs informations au cours de la conception et donc de limiter les habituels conflit de chantier, synonymes de pertes de temps et d’argent.

Le Cerema a accompagné le Département et la maitrise d’œuvre pour définir les objectifs de la démarche BIM et établir une convention de fonctionnement pour l’ensemble des acteurs du projets.

 

Vérification des performances du bâtiment

Désormais, le Cerema accompagne le maître d’ouvrage pour vérifier les performances effectives du bâtiment après livraison. Cela passe :

  • d’une part, par de la mesure en phase chantier ou à réception : perméabilité à l’air de l’enveloppe et des réseaux de ventilation, acoustique, etc. Le bâtiment a d’ailleurs servi de support pour un projet de recherche visant mesurer in situ la performance thermique réelle de l’enveloppe (projet Diane).
  • d’autre part, par un suivi des consommations du bâtiment pendant 2 ans après la livraison du dernier bâtiment, donc jusqu’en 2024. Le pilotage du bâtiment par un système de GTB (Gestion Technique du Bâtiment) permettra d’avoir à disposition de nombreuses données sur les systèmes qui permettront de comprendre les dysfonctionnements éventuels.

Une première campagne de vérification des performances réelles du nouveau bâtiment a été effectuée fin octobre 2022, avec des mesures de la perméabilité à l'air de l'enveloppe extérieure du bâtiment et des réseaux de ventilation, afin se d'assurer de la bonne exécution des travaux par les entreprises.

blocage des entrées et ventilation et insufflation d'air dans le batiment pour voir les fuites

La technique consiste à bloquer l'ensemble des entrées et sorties d'air, équipements de ventilation compris, et à insuffler de l'air pour évaluer l'étanchéité du bâtiment. Un perméamètre est utilisé pour envoyer l'air par les entrées équipées de filtres.