
Cette étude s’inscrit dans le contexte de la mise en œuvre du Document Stratégique de Façade (DSF) de la Méditerranée qui a pour objectif de protéger l’environnement, de valoriser le potentiel de l’économie issue de la mer et gérer les potentiels conflits d’usages en planifiant l’espace maritime. Plusieurs actions visent à rendre le littoral autonome, notamment grâce aux énergies marines renouvelables. De plus, des objectifs nationaux de développement des énergies renouvelables terrestres et marines sont planifiés par les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) au niveau national et pour les zones non interconnectées (ZNI) dont la Corse. Elles promeuvent le mix énergétique et fixent une cible d’augmentation de la part de la chaleur renouvelable.
La thalassothermie, une ressource renouvelable locale
Cette étude présente tout d’abord le cadre du développement actuel de la thalassothermie grâce à :
- un recensement des différentes technologies de la thalassothermie en France métropolitaine
- un recensement des projets existants en Méditerranée
- une synthèse des connaissances sur les impacts liés à l’exploitation de l’énergie thermique des mers.
La thalassothermie est une technologie qui exploite l'énergie thermique contenue dans l'eau de mer par pompage pour produire du chauffage ou du refroidissement, de bâtiment individuel ou collectif, du réchauffement des eaux de piscines, d’écloserie d’huîtres ou d’aquariums, du refroidissement d’une criée ou pour la climatisation d’un bâtiment.
Sur le littoral français métropolitain, plusieurs technologies ont été référencées :
- la boucle d’eau de mer avec production en configuration centralisée ou décentralisée, par pompage et rejet d’eau de mer (sans échange de fluide),
- l’hydromaréthermie, en sondes immergées et fermées,
- le Système Enerplage (eau de récupération par drainage, dispositif sous le sable)
En Méditerranée, les réseaux de chaleur et/ou de froid d’envergure, couvrant un ou plusieurs quartiers utilisent la thalassothermie à boucle d’eau de mer centralisée ou décentralisée.
A ce jour, le retour d’expérience réalisé révèle qu’aucun impact environnemental n’a pas été démontré sur ces projets (situés en zone portuaire pauvre en biodiversité) et les impacts cumulés n’ont pas été caractérisés. Malgré cela, en fonction de leur caractéristique (positionnement du rejet) et de leur proximité avec des espèces et espaces protégés (herbiers de posidonies, de cymodocées, site classé, inscrit, Natura 2000 ou en aire marine protégée..), des dispositions sont prescrites par les services de l’Etat.