28 avril 2025
Développement de la thalassothermie : le Cerema met en évidence des sites potentiels sur la façade française de la Méditerranée
©Daniel Joseph-Reinette / Terra
A destination des collectivités, l’étude réalisée par le Cerema pour la DIRM Méditerranée vise à mettre en lumière un potentiel pour encourager les réflexions sur le développement de la thalassothermie en Méditerranée.

Cette étude s’inscrit dans le contexte de la mise en œuvre du Document Stratégique de Façade (DSF) de la Méditerranée qui a pour objectif de protéger l’environnement, de valoriser le potentiel de l’économie issue de la mer et gérer les potentiels conflits d’usages en planifiant l’espace maritime. Plusieurs actions visent à rendre le littoral autonome, notamment grâce aux énergies marines renouvelables. De plus, des objectifs nationaux de développement des énergies renouvelables terrestres et marines sont planifiés par les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) au niveau national et pour les zones non interconnectées (ZNI) dont la Corse. Elles promeuvent le mix énergétique et fixent une cible d’augmentation de la part de la chaleur renouvelable.

 

La thalassothermie, une ressource renouvelable locale

Cette étude présente tout d’abord le cadre du développement actuel de la thalassothermie grâce à :

  • un recensement des différentes technologies de la thalassothermie en France métropolitaine
  • un recensement des projets existants en Méditerranée
  • une synthèse des connaissances sur les impacts liés à l’exploitation de l’énergie thermique des mers.

La thalassothermie est une technologie qui exploite l'énergie thermique contenue dans l'eau de mer par pompage pour produire du chauffage ou du refroidissement, de bâtiment individuel ou collectif, du réchauffement des eaux de piscines, d’écloserie d’huîtres ou d’aquariums, du refroidissement d’une criée ou pour la climatisation d’un bâtiment.

Sur le littoral français métropolitain, plusieurs technologies ont été référencées :

  • la boucle d’eau de mer avec production en configuration centralisée ou décentralisée, par pompage et rejet d’eau de mer (sans échange de fluide),
  • l’hydromaréthermie, en sondes immergées et fermées,
  • le Système Enerplage (eau de récupération par drainage, dispositif sous le sable)

En Méditerranée, les réseaux de chaleur et/ou de froid d’envergure, couvrant un ou plusieurs quartiers utilisent la thalassothermie à boucle d’eau de mer centralisée ou décentralisée.
A ce jour, le retour d’expérience réalisé révèle qu’aucun impact environnemental n’a pas été démontré sur ces projets (situés en zone portuaire pauvre en biodiversité) et les impacts cumulés n’ont pas été caractérisés. Malgré cela, en fonction de leur caractéristique (positionnement du rejet) et de leur proximité avec des espèces et espaces protégés (herbiers de posidonies, de cymodocées, site classé, inscrit, Natura 2000 ou en aire marine protégée..), des dispositions sont prescrites par les services de l’Etat.

 

 
Des éléments communs aux projets de thalassothermie existants :
  • La présence d’une zone portuaire à proximité du projet ;
  • La séparation entre le pompage et le rejet (barrière physique ou distance suffisante) ;
  • Pour les projets visant le collectif, la centrale a une emprise de 400 à 500m2 environ et se trouve à proximité immédiate de la ressource ici la mer ;
  • Les besoins en chaud et froid doivent être réguliers et tout au long de l’année ;
  • La nécessité d’une mixité du besoin résidentiels/tertiaires pour faciliter la mutualisation ;
  • Les conditions de températures acceptables de rejet selon la réglementation < 30°C max ;
  • Les voies ferrées ou d’autres éléments extérieurs à traverser ou à considérer (rivière, pont, tramway, dépollutions de friches industrielles…) compliquent la mise en place d’une installation de thalassothermie et peuvent constituer un surcoût ;
  • Certains des projets ont vu le jour à la faveur d’un projet de création d’écoquartier ou de rénovation
    urbaine.

Projet SIG

Le rapport d'étude est sur CeremaDoc :