23 septembre 2025
Artificialisation des sols construction de lotissement
C.R - Cerema
Le 1er juillet 2025 se sont tenues les Journées nationales des données foncières à Paris, comprenant temps en plénière et parcours spécifiques. Une cinquantaine de participants ont choisi de suivre un parcours explorant les défis et opportunités de l'élaboration de stratégies foncières face aux enjeux de sobriété foncière posés notamment par l'objectif zéro artificialisation nette (ZAN). Cette journée d'échanges, qui a réuni des acteurs publics territoriaux, des établissements publics spécialisés, des organismes techniques nationaux, des universitaires ou encore et des consultants privés, a permis d'approfondir les méthodes et outils disponibles pour identifier et mobiliser efficacement les gisements fonciers.

L'objectif était d’illustrer la manière dont les données foncières, de par leur connaissance et leur mobilisation, constituent un levier pour lutter contre la vacance, densifier l'existant et orienter les projets d'aménagement en faveur d’une meilleure intégration des enjeux liés aux sols. Les participants ont apprécié la qualité des échanges et la complémentarité des approches présentées, soulignant l'importance de cette thématique pour leurs territoires respectifs.

Cette journée a suivi un fil conducteur pensé pour accompagner les territoires dans l'élaboration d'une stratégie foncière cohérente. La matinée a été consacrée aux fondements méthodologiques, avec la présentation de la méthode "Stratégie d’Optimisation Foncière Territoriale" (SOFT) du Cerema et l'analyse du potentiel de l'Habitat Dense Individuel illustrée par les travaux de la DDT d'Indre-et-Loire. L'après-midi s'est focalisée sur la diversité des gisements mobilisables, explorant d'une part la qualification des friches économiques avec l'exemple du Grand Périgueux, et d'autre part l'approche innovante de la renaturation comme gisement foncier développée à Epernay. Ces retours d'expérience issus d’études menées par le Cerema ont permis de dégager des enseignements transversaux sur l'importance des outils collaboratifs et de l'adaptation aux spécificités territoriales. Enfin, Sonia Guelton, urbaniste et présidente de la revue Fonciers en Débat a assuré le rôle de rapporteur de cette journée, synthétisant les échanges et les enseignements issus des différentes présentations et donnant quelques perspectives.

 

SOFT : une méthode structurée pour accompagner tous les territoires

La matinée a débuté par la présentation d'Isabelle Mesnard, responsable du groupe aménagement durable et cohésion territoriale et copilote de l’activité sur le foncier au Cerema, qui a exposé la méthode SOFT, une approche formalisée pour accompagner l'ensemble des territoires français dans l'élaboration de leur stratégie foncière. Cette méthode répond à un constat simple mais fondamental : tous les territoires, qu'ils soient urbains ou ruraux, tendus ou détendus, ont intérêt à se doter d'une stratégie foncière adaptée à leurs enjeux spécifiques.

 

 

La méthode SOFT s'articule autour de quatre dimensions complémentaires et non linéaires, formant un ensemble cohérent :

1/ La trajectoire du territoire :

Elle inclus le diagnostic, l'observation des dynamiques territoriales et l'intégration des vulnérabilités dans une vision prospective. Il s'agit de comprendre finement les dynamiques territoriales et de vie, tout en évitant de surestimer les besoins en logement et en activité économique.

2/ L'inventaire exhaustif de tous les potentiels fonciers et immobiliers :

Les locaux bâtis vacants, friches de toutes tailles, terrains densifiables dans les secteurs pavillonnaires et les zones d'activité économique, ainsi que terrains nus à l'intérieur et à l'extérieur de l'enveloppe urbaine. Cette approche globale permet d'éviter les angles morts et de disposer d'une vision complète des ressources disponibles.

3/ L'identification des gisements fonciers  nécessitant une qualification fine selon leur destination future et leur mutabilité. 

Cette étape implique des arbitrages politiques importants, notamment pour déterminer quels espaces -bâtis et non bâtis- peuvent être mobilisés pour être recyclés et/ou renaturés, répondant ainsi aux nouveaux enjeux environnementaux.

4/ La dimension mutation du territoire englobe la mise en œuvre opérationnelle à travers la planification, l'action foncière et l'urbanisme opérationnel

Cette approche nécessite une gouvernance territoriale solide, mobilisant tous les acteurs du territoire et favorisant la coopération entre services.

La méthode développée avec UrbanSIMUL permet d'identifier les gisements à renaturer selon une approche croisant trois dimensions :

1/ Les secteurs à enjeux sont d'abord cartographiés selon quatre thématiques prioritaires : lutte contre l'érosion de la biodiversité en privilégiant les corridors écologiques, limitation de la surchauffe urbaine dans les tissus les plus sensibles, réduction de la vulnérabilité au ruissellement des eaux pluviales et amélioration de l'accès aux services écosystémiques de la nature.

2/ L'évaluation du potentiel de gain en fonctionnalités des sols constitue la seconde étape, postulant que les surfaces imperméables bâties et non bâties, du fait de l’importance de leur niveau d’altération initiale,  présentent un meilleur potentiel de gain en fonctionnalités après renaturation. 

3/ Enfin, l'identification des surfaces mutables s'appuie sur la localisation des secteurs de veille, des périmètres de projet urbain programmés, des unités foncières sous-utilisées (friches, ensembles immobiliers vacants, etc.) et des propriétés publiques.

Contacts Cerema

David-Marie Vailhé, Direction technique Territoires et Ville, Chef de projets stratégies territoriales et foncière.

Romain Cadot, Direction territoriale Hauts-de-France, Directeur de projet aménagement du territoire.

Le site DATAFONCIER

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