11 juin 2019
Village de Lormes
Wikimedia Commons
Le village de Lormes, dans la Nièvre, accueillait jeudi 6 juin 2019 la 8e réunion du groupe de travail européen sur les smart villages, à laquelle le Cerema participait. Reportage sur ce village qui se revendique « petite ville du futur ».

Un foisonnement d’initiatives construites avec les habitants

« Un habitant sur cinq n’était pas là il y a cinq ans », annonce Fabien Bazin, maire de cette petite commune de 1 400 habitants dans la Nièvre, dans laquelle les initiatives foisonnent : bancs publics avec prises électriques à énergie solaire, réseau social pour le soutien aux personnes âgées ou encore itinéraires de randonnée sur mobile ou tablette. En matière de numérique, c’est aussi l’Internet des objets qui est expérimenté par la commune, avec le soutien du Conseil Général, pour mesurer la température de l’eau et de l’air, ainsi que la pression atmosphérique au niveau d’un étang où se pratiquent des activités de pêche et de loisir.

 

>> Retrouvez l’initiative de Lormes sur la plateforme Villes et territoires intelligents, dans l’espace IoT développé avec l’Avicca

 

Mais ce qui fait la spécificité de ce village, ce n’est pas le développement du numérique. C’est avant tout la dimension humaine qui se développe à travers de multiples actions collectives : la création d’une fanfare municipale et d’une recyclerie, des chantiers collectifs et bénévoles de peinture et de restauration de volets, de murs et de fresques dans l’optique de renforcer l’attrait du centre-ville, la fabrication de mobilier urbain à partir de palettes en bois, le déploiement de mini-bus par le Comité Communal d'Action Sociale pour faciliter les déplacements de tous, et bien d’autres initiatives.

Le village dispose également d’un télécentre et d’un fab lab, dont le succès et la pérennité reposent sur la présence de cinq salariés au service des télétravailleurs et des utilisateurs du fab lab, car « le numérique ne marche pas sans humain ».

Partir des besoins

Il ne suffit pas de développer des services, encore faut-il qu’ils répondent aux besoins des habitants et qu’ils participent d’une amélioration de la qualité de vie. C’est ce qui a conduit la commune à concevoir sa future maison de retraite selon la méthode du design de service, qui a conduit à donner des noms de rues aux couloirs ou encore à imaginer des produits d’entretien bio pour améliorer l’odeur à l’intérieur du bâtiment, avec les salariés du programme zéro chômeurs.

Visite de Lormes - Groupe de travail européen sur les smart villagesFinalement, la réussite du développement tous azimuts de la commune repose sur la bonne articulation de deux niveaux de réseaux : d’un côté le réseau des habitants, associations, entrepreneurs et agents communaux, fédérés par un maire charismatique, proche et engagé, et de l’autre, la bonne intégration du maire et des élus dans des réseaux externes pour faire connaître la commune auprès d’investisseurs et faire comprendre la spécificité des projets de la commune auprès des responsables de programmes de financement.

Un bel exemple, qui permettra d’alimenter la réflexion européenne sur la manière de soutenir les smart villages, dont le développement repose certes sur le numérique, mais surtout sur l’intelligence collective des habitants.

 

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