Cet article fait partie du dossier : Le programme Territoires adaptés au climat de demain (+4°C) : Co-construire un diagnostic et une stratégie d’adaptation
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Le territoire du fond de baie de Saint Brieuc connait un risque d’inondations dues à la fois à des débordements des cours d’eau et à des submersions marines, des aléas qui vont s’amplifier et devenir plus fréquents avec le changement climatique et l’élévation du niveau marin. Dans le cadre de la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), Saint Brieuc Armor Agglomération est devenue gestionnaire des systèmes d’endiguement permettant de protéger une partie de la population sur le fond de baie de Saint Brieuc.
L’agglomération s’est aussi engagée en 2024 dans des études préalables à l’élaboration d’un PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations). L’étude EOLE confiée au Cerema dans le cadre du Programme territoires adaptés au climat de demain, est fondée sur un diagnostic de vulnérabilité et permet :
- d’améliorer la connaissance sur l’exposition du territoire face aux risques d’inondation
- d’identifier des alternatives et/ou des mesures complémentaires aux mesures de gestion des ouvrages de protection lesquelles pourront alimenter le PAPI.
Le territoire de l’étude est composé de 3 communes : Langueux, Yffiniac et Hillion. Il regroupe une population totale de 16 069 habitants dont 13,4% est exposé à un risque d’inondation.
Déterminer les risques
L’étude EOLE repose sur le référentiel national de vulnérabilité aux inondations publié en 2016 par le ministère de la transition écologique et solidaire. Celui-ci propose une méthodologie pour produire des diagnostics de vulnérabilité sur un territoire et faire émerger des plans d’actions.
La phase 1 de l’étude consistait à élaborer des scénarios d’aléas d’ampleur variable, par inondation maritime ou fluviale, qui ont été choisis collectivement en relation avec les capacités des systèmes d’endiguement et en s’appuyant sur la Trajectoire de Réchauffement de Référence pour l'Adaptation au Changement Climatique (TRACC).
Sur la base de ces scenarios, un diagnostic en phase 2 de l’étude a permis d’identifier avec les services techniques de l’agglomération 22 sources de vulnérabilité sur le territoire puis de leur rattacher 33 indicateurs afin d’objectiver les risques et de suivre les progrès réalisés lorsque les actions sont mises en œuvre.
Ces indicateurs s’inscrivent dans les trois objectifs fixés par Stratégie nationale de gestion des risques d'inondation (SNRGI), et permettent d’établir un diagnostic pour :
- Améliorer la sécurité des personnes (objectif 1), par exemple : "Nombre de personnes dans les établissements à évacuation complexe /sensibles" ou "Communes dont le Plan Communal de Sauvegarde est ancien (> 5 ans)"
- Diminuer le coût des dommages (objectif 2), comme "Dommages aux cultures en fonction de paramètres hydrauliques" ou "Surface de zones urbaines ou à urbaniser en zone inondable (ouverte à projet d’aménagement)"
- Améliorer le retour à la normale (objectif 3), par exemple : "Emprise des bâtiments d’habitation pouvant être inondés" ou "Longueur de réseau routier en zone inondable".
La phase 3 de l’étude consiste à déterminer les pistes d’actions les plus adaptées pour réduire chaque source de vulnérabilité identifiée. Ces pistes d’action permettront d’alimenter certaines parties du PAPI.
Le Cerema a produit une série de cartographies pour la collectivité, une pour chaque indicateur et des cartes de synthèse illustrant les objectifs et scénarios d’aléas. Elle peut ainsi localiser et évaluer les dommages causés par les inondations et submersions dans les 3 scénarios étudiés ainsi que les coûts engendrés. Elle sait quels bâtiments, réseaux, voiries, personnes vulnérables sont exposés dans chaque scénario.
Construction d’un plan d’action
Le plan d’action qui présente 36 mesures en 16 actions correspondant aux besoins du territoire. Ces actions sont classées en fonction de 5 axes du Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI). Quelques exemples d'actions :

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Pour enrichir l’approche technique, la collectivité a souhaité mener une démarche de concertation citoyenne pour recueillir les perceptions d’habitants, partager le diagnostic et faire émerger des propositions d’actions et les prioriser. Pour ce faire, un panel de 45 citoyens volontaires a été constitué qui a participé à 3 ateliers de coproduction aux étapes-clés du processus d’étude et à une visite sur site pour préciser le fonctionnement des ouvrages de protection. Le Cerema a accompagné la collectivité pour bâtir un cahier des charges, recruter un bureau d’étude chargé de la concertation et contribuer à sa mise en œuvre.