Cet article fait partie du dossier : Le Centre de Ressources pour la Réhabilitation du Bâti Ancien (CREBA)
Voir les 10 actualités liées à ce dossierTels étaient les enjeux du colloque annuel du Centre de ressources pour la réhabilitation responsable du bâti ancien (CREBA) qui s’est tenu à Strasbourg le 21 novembre dernier.
Autour de Philippe Madec, grand témoin de cette journée, 150 participants ont pu échanger et débattre autour des enjeux auxquels ils sont confrontés pour allier préservation du patrimoine, transition écologique et défis techniques.
Parce que le bâti ancien représente un tiers du parc immobilier national, que c’est un patrimoine à sauvegarder, qu’il offre aux territoires une forte valeur ajoutée mais que les enjeux énergétiques obligent à repenser les approches de réhabilitation différemment, le colloque annuel du 21 novembre était dédié aux « Approches et outils qualitatifs pour accompagner la transition écologique de la réhabilitation du bâti ancien ».
En présence de personnalités expertes comme l’architecte et urbaniste, Philippe Madec, grand témoin de la journée, cet évènement qui s'est déroulé à l'Auditorium de l'Ecole Nationale d'Administration a réuni 150 personnes aux profils très variés : architectes, bureaux d’études, maîtres d’œuvre, entreprises, collectivités, services de l’État…
Pourquoi la réhabilitation du bâti ancien est un enjeu à part ?
La rénovation énergétique du bâti ancien se situe au carrefour de plusieurs enjeux :
- enjeux environnementaux : de par leur niveau de consommation énergétique moyen et leur nombre (33% du parc existant environ), les bâtiments anciens doivent contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux de réduction des consommations énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre ;
- enjeux culturels : une grande partie du patrimoine architectural est constituée de bâtiments anciens qui ne sont pas, pour la plupart, protégés par des dispositifs spécifiques. Leur réhabilitation induit pourtant une problématique de conservation et de mise en valeur ;
- enjeux techniques : le bâti ancien présente des particularités constructives et un comportement physique très différent des constructions modernes. En particulier, sa forte sensibilité à l’humidité peut induire des risques de pathologie après une réhabilitation énergétique inadaptée (moisissures, condensation interne, …).
Afin de disposer d’un outil unique, collaboratif et évolutif dédié, le centre des ressources CREBA a été créé le 1er octobre 2018 pour aider les professionnels du bâtiment, et plus globalement l’ensemble des acteurs à mettre en œuvre une approche globale de la réhabilitation du bâti ancien. Après Bordeaux l’an dernier, la journée du 21 novembre fut son deuxième colloque annuel.
Une journée riche d’enseignements et de débats
En introduction, Jacques Le Berre, directeur territorial Est du Cerema, a rappelé les principaux enjeux du CREBA et de la rénovation énergétique. Il était accompagné par Marylise Ortiz, directrice de l’association Sites & Cités remarquables de France, Jean-Michel Knop, directeur régional adjoint des affaires culturelles du Grand Est et Claire Chaffanjon, cheffe du service Transition énergétique, logement construction à la DREAL Grand Est.
L’architecte et urbaniste, Philippe Madec, a été le grand témoin de la journée et a présenté sa vision de la transition écologique dans le domaine du bâtiment : « la réhabilitation aujourd’hui, c’est l’enjeu de demain » pour promouvoir la frugalité heureuse. Sa présence tout au long de la journée a enrichi les débats et apporté un éclairage précieux.
Deux tables rondes ont permis d’apporter des réponses et des solutions pour une approche globale et responsable de la réhabilitation énergétique du bâti ancien.
Lors de la première table ronde consacrée à : Quelle méthode pour mener à bien un projet de réhabilitation responsable du bâti ancien ?, des experts ont débattu des méthodes pour atteindre le niveau de basse consommation énergétique pour des bâtiments rénovés. Des retours d’expérience en milieu urbain ou rural ont été présentés avec notamment l’utilisation de matériaux bio-sourcés.
La seconde table ronde, autour de la problématique Transition énergétique et bâti ancien : quelles alliances ? a permis de dresser un état des approches menées par les architectes et les bureaux d’études pour atteindre les objectifs de la transition écologique.
Cette journée a également abordé les outils pour faire les bons choix et les formations pour appliquer la bonne méthode.
Julien Borderon du Cerema Est, Laboratoire de Strasbourg, a présenté la suite des outils OPERA (outils pour la prise en compte des risques hygrothermiques lors de la réhabilitation de parois anciennes) qui permettent de réaliser le diagnostic, puis l’aide au choix de solutions et, enfin, la mise en œuvre.
En clôture, Andrés Litvak, coordinateur de CREBA et responsable Bâtiment au Cerema Sud-Ouest, a présenté les perspectives 2020 :
- création de clubs locaux à Strasbourg, Bordeaux et Toulouse ;
- réalisation d’un MOOC Réhabilitation énergétique responsable du bâti ancien ;
- accompagnement pour le déploiement du label « Effinergie Patrimoine ».
Vous pourrez retrouver très prochainement des compte-rendus plus détaillés sur les outils et les formations sur le site CREBA.
Retour en vidéo sur le colloque CREBA
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