Cet article fait partie du dossier : Mobility as a service MaaS
Voir les 16 actualités liées à ce dossierPlus de 200 participants ont assisté à cette journée (sur place, ou à distance), qui a permis de restituer les travaux des groupes de travail et de participer aux tables-rondes sur la contribution du MaaS aux politiques publiques et la collaboration nécessaire entre acteurs publics et privé.
Le replay de la matinée
Le replay de l'après-midi
Anne-Florie Coron (adjointe au DGITM) a introduit la journée, traduisant l'implication forte de la DGITM (et notamment de l'Agence de l'Innovation pour les Transports) dans le développement du MaaS en France (le MaaS, ou plutôt la MaaS : Mobilité Améliorée par Association de Services).
Laurent Chevereau, directeur d'études "MaaS" au Cerema Territoires et Ville, a ensuite présenté l'observatoire du MaaS. Initiée par le Cerema, cette démarche partenariale regroupe plusieurs acteurs nationaux, fédérant ainsi tous les acteurs du MaaS : Gart, Régions de France, Agir Transport, UTP, FNTV, Alliance des mobilités, Adcet, Syntec Ingenierie, la Fabrique des mobilités et ATEC ITS, autour du ministère de la Transition Ecologique, qui oriente les actions de cet observatoire. Celles-ci consistent principalement en :
- une plate-forme Internet qui référence une centaine de systèmes multimodaux en France, avec possibilité de faire des recherches par filtres, et d'afficher le détail d'un système (fonctionnalités et services de mobilité disponibles)
- des groupes de travailqui ont vocation à analyser une thématique pour rassembler la connaissance et mettre en avant des bonnes pratiques dans une publication diffusée en ligne.
Le MaaS, cet OVNI
Un séquence introductive a ensuite tenté de mieux définir ou comprendre cet OVNI qu'est le MaaS.
Peggy Durand (Transamo) a insisté sur le besoin de considérer un projet MaaS comme un programme, adapté au contexte local, avec des objectifs associés, et comme un élément d'un système plus complet.
De son côté, Stéphane Buonanno (CGI) a partagé les conclusions d'un think tank sur les modèles économiques du MaaS que CGI co-anime avec Transdev : Le MaaS nécessite de meilleures conditions pour une collaboration public-privé efficace et une modélisation des effets du MaaS pour pallier les difficultés à les mesurer.
Enfin, Marguerite Grandjean (La Fabrique des Mobilités) a proposé un pas de côté : pour sortir des désillusions actuelles autour du MaaS, il faut décomposer et reconstruire le MaaS, en regardant ce qui se fait ailleurs, et en imaginant ce que le MaaS pourrait être dans 5 ans...
Les modèles économiques du MaaS
Ghislain Delabie (La Fabrique des Mobilités) a présenté la restitution des travaux du groupe sur les Modèles économiques du MaaS.
Celui-ci implique de nombreux contributeurs et prévoit de diffuser le document de synthèse d'ici décembre 2022.
L'intervenant a insisté sur le besoin de définir avec précision la proposition de valeur de chaque projet MaaS, garantissant ainsi qu'il apporte un réelle plus-value aux usagers cibles, avec un financement acceptable par les parties prenantes.
Tout système MaaS doit aussi être porté par un ensemble de services et d'infrastructures de qualité, qui ont un coût, mais peuvent parfois être mutualisés (entre services ou entre collectivités).
Enfin, Ghislain a exposé les différentes formes de distribution des titres, rajoutant de la diversité en plus des différentes approches tarifaires. Il n'y a donc pas de modèle stable de monétisation du MaaS, et les partenaires doivent donc au cas par cas s'entendre sur les répartitions des coûts et des recettes.
L'évaluation des effets du MaaS
Evaluation du MaaSEdouard Naye (SYSTRA) a ensuite introduit la présentation des résultats du groupe de travail sur l'évaluation des effets du MaaS, disponibles également dans le document de synthèse publié la veille (accessible ici).
Guillaume Roux (INSTANT System) a proposé une synthèse des données collectées sur les usages du MaaS, et Yoann Kienne (Transdev) sur les démarches plus globales d'évaluation de projets MaaS et leur impact sur les pratiques modales.
Pour poursuivre les travaux menés par le groupe de travail, l'Observatoire du MaaS envisage de mener 2 actions en 2023 :
1- des ateliers avec AOM, opérateurs, et industriels pour définir ensemble un ensemble d'indicateurs de mesure des usages des outils numériques, et pour les suivre de façon opérationnelle
2- des ateliers avec les AOM, opérateurs et industriels impliqués dans un MaaS opérationnel, pour mieux appréhender les changements de comportement (retours qualitatifs, données du MaaS, enquêtes spécifiques, ...)
Les acteurs intéressés peuvent se manifester ici.
MaaS & Tourisme
MaaS & tourismeCorinne Flament et Clémence Favereau (FNTV) ont animé la séquence de présentation des travaux du groupe "MaaS et Tourisme"
Le document de synthèse publié en octobre 2022 est disponible ici.
Ces travaux font état d'une numérisation croissante des services de mobilité et des services liés au tourisme.
Fionn Halleman (The Mobility Heroes) et Jean-Edern Rougagnou (TaxyMatch) ont ensuite illustré les possibilités de rapprochement entre ces deux mondes par des initiatives telles que la carte "Geneva Transport Card", distribuée gratuitement par les hôtels.
Pour proposer des services plus intégrés, il est nécessaire de démocratiser le partage de données, d'harmoniser les taxonomies utilisées et de coordonner les stratégie numériques des acteurs du numérique et du transport.
Pour finir, David Riallant (Visitmoov) a présenté un exemple d'outil proposant des itinéraires à destination des touristes, selon le temps disponible, la durée des activités ou encore les modes de transports souhaités.
MaaS, Usagers et Politiques publiques
Sigrid Clavieras (UTP) a animé la table-ronde sur la contribution du MaaS aux politiques publiques. Martin Lefrancq a expliqué que pour Bruxelles Mobilité, le projet MaaS se construit en suivant les recommandations du groupe d'experts du Forum International des transports, mais qu'il ne s'agit que d'un outil au service du Plan de Mobilité 2030 ("Good Move"). Bérangère Decros a présenté les sujets d'actualité de Ile-de-France Mobilité, avec l'élargissement du nombres de téléphones compatibles pour la dématérialisation des titres sur smartphone via le NFC et la poursuite du partenariat avec tous les acteurs du covoiturage. Frédérick Petit a exposé la stratégie MaaS du Syndicat Mixte des Mobilités de l'Aire Grenobloise à destination des autosolistes, avec un Pass'Mobilités qui intègre déjà aujourd'hui l'autopartage, le stationnement et le covoiturage, et qui sera complété par le transport collectif au printemps 2023. Christophe Wolf a exposé la stratégie de Mulhouse Alsace Agglomération, qui a débuté par un outil facilitant la vie des usagers des transports, pour ensuite évoluer vers une nouvelle appli en 2022 visant un public plus large et un changement des comportements. Et pour finir, Jean Coldefy (ATEC ITS France) a rappelé que le MaaS peut être un moyen pour rendre plus simple la mobilité et surtout l'intermodalité. Pour répondre aux enjeux de décarbonation, il doit ainsi être conçu à destination des flux entre la périphérie et les centres urbains, et permettre d'aller plus vers une tarification à l'usage, permettant de concilier les intérêts des usagers et les finances publiques.
La collaboration public-privé au coeur du MaaS
Philippe Rousselet (Adcet) a enfin animé la table-ronde sur la collaboration entre acteurs publics et privés dans les projets de MaaS. Magalie Dujeancourt (AGIR Transport) a expliqué la position difficile de certaines AOM face aux acteurs privés qui demandent de pouvoir distribuer leurs titres de transport sur une plate-forme de MaaS externe, comme le permet la LOM. Pour y répondre, AGIR Transport a élaboré un contrat-type, utilisable en tout ou partie pour formaliser ce lien contractuel entre l'AOM et cet acteur privé. David Riallant (VisitMoov) a illustré la collaboration public-privé par l'outil Selfie Tour, mis en service par VisitMoov sur le territoire parisien, en collaboration avec IDFM. Du côté d'Ile-de-France Mobilités, Benoit Boute a confirmé cet ouverture vers les acteurs privés, pour tirer partie de leur expérience client, tout en restant un acteur public qui propose un socle de données et de services pour garantir la fiabilité. A noter la création toute récente d'une filiale de IDFM de droit privé... Puis, Martin Lefrancq a exposé l'approche de Bruxelles Mobilité, qui consiste à échanger avec tous les acteurs pour établir une vision commune partagée, facilitant ainsi par la suite les collaborations.
Conclusion
M. Clément Beaune, ministre chargé des transports, a conclu cette journée par une allocution vidéo, en annonçant le lancement d'une stratégie nationale pour le déploiement des applications MaaS en France, et d'un hackathon pour concevoir le « titre de transport de demain » qui se tiendra lors du forum de l'Agence de l'Innovation pour les Transports, à la Cité des Sciences et de l'Industrie, le 7 et 8 février 2023.
Le Cerema et la DGITM remercient les partenaires de l'observatoire du MaaS, et notamment les financeurs de l'évènement : l'Adcet, AGIR Transport, la FNTV, Syntec ingenierie et l'UTP.
Et un grand bravo à Johanne Demones (Become Studio) qui a immortalisé cette journée sous forme de fresque :
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