C’est dans ce contexte que la Région Normandie a organisé en partenariat avec le Cerema un colloque sur la valorisation des sédiments de dragage le mardi 25 mai 2021.
En matière d'opérations de dragage, le Cerema a réalisé des travaux tels que la définition des recommandations pour les choix des techniques de dragage et de gestion des sédiments [1], il a mené des projets de R&D [2], [3] ou réalise le bilan des opérations de dragage [4]
Il diffuse également les connaissances, et dans ce cadre a organisé en partenariat avec la Région Normandie un colloque sur la valorisation des sédiments de dragage.
Une journée de débats autour de 3 tables rondes et d'ateliers:
Trois tables rondes ont ouvert la journée:
- Les sédiments de dragage des ressources insoupçonnées, au cours de laquelle le Cerema est intervenu, et qui a permis de dresser un état des lieux quantitatif et qualitatif régional des sédiments de dragage.
- Développons l’économie circulaire grâce aux sédiments de dragage, avec des retours d’expériences sur les techniques de gestion et de valorisation des sédiments
- Actualités réglementaires, qui été l'occasion de faire le point sur l’actualité réglementaire, avec les outils permettant de sécuriser les actions de valorisation de sédiments.
L’après-midi a été l’occasion pour les participants de s’exprimer au sein de l’un des 3 ateliers participatifs :
- Comment fédérer les acteurs autour des projets mobilisant les sédiments de dragage ?
- Les sédiments de dragage : une réponse locale et insoupçonnée pour vos projets d'aménagement du territoire
- Les sédiments de dragage : les matériaux de demain ?
Etat des lieux des sédiments de dragage en Normandie
Avec les départements de la Seine Maritime, du Calvados et de la Manche, la façade maritime de la région Normandie représente plus de 500 km de côte (Figure 1).
Tout au long de ce littoral, de nombreux ports sont régulièrement présents. Des sites d’immersion, de rechargement de plage ou de dépôt à terre sont répartis de façon homogène sur la façade maritime normande.
Que ce soit pour une finalité d’entretien ou pour une campagne d’approfondissement, les opérations de dragages menées par les ports concernent environ 7 millions de m3 par an (Figure 2). Sur ce volume, 7% font l’objet d’une gestion à terre.
L’arrêté du 9 aout 2006 a fixé des niveaux de référence (seuils N1 et N2) qui permettent de qualifier l’incidence d’une opération de dragage. Ainsi, en fonction de la qualité physico-chimique des sédiments, le régime administratif est différent et l’opération de dragage peut alors relever de la déclaration ou de l’autorisation.
Pour la région Normandie, les analyses physico-chimiques classent la majorité des sédiments dragués (65% à 85%) en dessous du seuil N1 (Figure 3). En d’autres termes, la plus grande partie des sédiments dragués est clapée en mer sans difficulté. Dans le cas où la qualité physico-chimique et/ou l’opération de dragage ne permet pas un clapage, la gestion à terre est envisageable.
Dès lors que les sédiments sont gérés à terre, ils sont considérés comme des déchets. Pour leur valorisation, ils font l’objet d’une caractérisation selon le caractère dangereux ou non dangereux (INERIS-Cerema, 2017). Leur gestion (transport, tri, regroupement, stockage, traitement) répond également du régime administratif des installations classées pour l’environnement (ICPE).
Dans un objectif de valorisation des sédiments de dragage et en fonction de l’usage visé (par exemple valorisation en technique routière, en aménagement, en agriculture, renaturation de sols), différentes méthodologies existent ou sont en cours d’élaboration et garantissent le non impact environnemental sur les milieux et le cas échéant, le non impact sanitaire.
[1] Echantillonnage des sédiments marins et fluviaux. Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoire, synthèse documentaire et recommandations, Cerema 2018
[2] Quel potentiel de valorisation des sédiments dans le béton comme granulats ou addition au ciment ?
[3] Projet de recherche Cerema sur la valorisation sur site des sédiments fluviaux (Sédifluv)
[4] Rétrospective des dragages fluviaux en France, Période 2011 – 2017, Cerema à paraitre.
En savoir plus :
Textes réglementaires:
- Arrêté du 9 aout 2006 relatif aux niveaux à prendre en compte lors d’une analyse de rejets dans les eaux de surface ou de sédiments marins, estuariens ou extraits de cours d’eau ou canaux.
- Circulaire n°2000-62 du 14 juin 2000 relative aux conditions d’utilisation du référentiel de qualité des sédiments marins ou estuariens présents en milieu naturel ou portuaire et les instructions techniques portant sur le prélèvement et l’analyse des déblais de dragage.