3 janvier 2018
Séminaire de l'observation urbaine le 21 novembre 2017
Quatre spécialistes du Cerema étaient présents au séminaire de l’observation urbaine, le 21 novembre 2017 à Paris. Le thème retenu cette année était « La ville connectée : observer les territoires à l’ère du numérique », domaine dans lequel le Cerema possède une expertise reconnue.

Ce séminaire réunit les professionnels du secteur de l’observation urbaine : 130 participants étaient réunis, issus d’agences d’urbanismes, d’entreprises, de l’INSEE, de l’ARCEP [1], mais aussi des collectivités.

L’objectif de ce séminaire était de mieux comprendre l’implication du numérique dans les problématiques urbaines. Quatre axes d’approche ont permis d’aborder les différentes facettes de l’impact du numérique sur les territoires : l’équipement numérique des territoires, les nouvelles données et smart data, l’économie numérique, et enfin la ville des flux. Les spécialistes du Cerema y ont effectué trois interventions, et assuré le pilotage d’une table ronde.

Le point sur l‘équipement numérique des territoires

table ronde au séminaire de l'observation urbaine

La table ronde sur l’équipement numérique des territoires a été pilotée par Nicolas Gillo du Cerema Territoires et ville.

Alors que le numérique bouleverse l’organisation de nos sociétés et le rapport aux territoires, des équipements numériques toujours plus performants sont proposés pour offrir des services et des contenus adaptés aux usages des habitants, des usagers et des entreprises. Des illustrations et retours d’expérience issus de l’observation urbaine permettent aujourd’hui de dresser un état des lieux aussi à bien à l’échelle nationale qu’à celle de territoires densément peuplés.

A l’occasion de cette table ronde, Arnaud Rouilly a évoqué les stratégies et dynamiques de déploiement des opérateurs de téléphonie mobile, après quatre années de déploiement des réseaux mobiles. Quels enseignements en tirer ? Quelles suites sont envisageables pour les villes, les bassins de vie, les territoires les plus ruraux et le questionnement que cela soulève, au-delà de la couverture, en matière de qualité de service pour disposer d’une couverture à l’aune de besoins croissants : couverture en indoor, dans des bâtiments HQE, dans des enceintes regroupant beaucoup de monde (stades, salles évènementielles etc.), et dans les zones confinées (transport métro etc..).

Évolution des Enquêtes ménages déplacements (EMD)

Laurent Mignaux - Terra - trafic dense sur le périphérique à Paris

Olivier Richard est intervenu au cours de la table ronde « nouvelles données et smart data », sur les nouvelles sources de données pour la connaissances de la mobilité, avec l’exemple des enquêtes ménages déplacements (EMD), formalisées par le Cerema.

La connaissance et l’analyse de la mobilité est une thématique incontournable pour les acteurs publics et privés intervenant sur le champ de l’élaboration et l’évaluation des politiques de transport et d’aménagement. Le domaine est en forte évolution avec la conjonction de trois facteurs clés :

  • expression de nouveaux besoins (fréquence accrue, territoires élargis, signaux faibles, etc.),
  • moyens financiers disponibles en baisse
  • nouvelles opportunités liées aux technologies numériques.

De nouvelles sources de données basées sur le développement de technologies numériques sont en effet désormais disponibles pour connaître la mobilité des personnes. Le Cerema conduit des expérimentations ou participe à la capitalisation d’expériences de terrain sur ces technologies innovantes (traces numériques issues d’application smartphone, fonctionnement des réseaux de téléphonie mobile, Floating car Data).

L’objectif des études du Cerema est d’évaluer le domaine de pertinence de chaque source de données numériques en identifiant forces, faiblesses et champ d’application. La présentation aura pour objectif de présenter des résultats issus de ces analyses et les conclusions tirées sur l’avenir des EMD.

La Ville des flux

Tram à Lyon - Arnaud Bouissou - Terra

Enfin, Nicolas Juste est intervenu au cours de la table ronde portant sur la « ville des flux », au sujet de la mobilité quotidienne des résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

La loi 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine a redéfini les modes d’actions des collectivités ainsi que le périmètre des quartiers de la politique de la ville.

L’ampleur des interventions découlant de la « nouvelle » politique de la ville ainsi que du nouveau programme national de renouvellement urbain font de ces quartiers des territoires de veille et d’observation privilégiés.

Pourtant, la mobilité quotidienne des résidents des quartiers prioritaires demeure assez mal connue, en particulier des professionnels de la politique de la ville.

Cette présentation s’appuyait sur les résultats d’une étude conduite par le Cerema pour le compte du CGET et dont l’objet était justement d’observer et d’expliquer les différences pouvant exister entre la mobilité quotidienne des résidents des quartiers prioritaires et de ceux des autres quartiers.

L’étude s’intéressait à tous les déplacements, des actifs et des non-actifs, et à plusieurs types de territoires, allant du bassin parisien à de petites unités urbaines de moins de 50 000 habitants. L’approche était essentiellement quantitative puisqu’elle s’appuyait sur les données de la base unifiée des enquêtes ménages déplacements.

Cette base regroupe l’ensemble des EMD réalisées depuis 2009 (55 au total). Ce travail s’appuie sur 33 d’entre elles couvrant 369 des 1296 quartiers prioritaires situés en France métropolitaine. En plus d’éléments de méthodologie, les principales différences en termes de taux de mobilité, de modes de transports et de motifs conduisant ces résidents à se déplacer ont été abordées.


[1] Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.