L’analyse des dynamiques territoriales de consommation d’espace, démographie et emploi a permis d’évaluer le besoin en logements. L’étude de la vacance et des filières de production de logements sur le territoire, associée à l’évaluation du foncier potentiellement mobilisable, a permis de caractériser l’offre potentielle de logements. La confrontation de ces deux analyses a démontré que la majorité des logements pourrait être produite par remobilisation de l’existant ou en densification, satisfaisant les objectifs de sobriété foncière.
Une analyse complémentaire des zones ouvertes à l’urbanisation et du potentiel de mutabilité de quelques gisements a ensuite permis d’adresser des recommandations dans une perspective de réduction du recours aux extensions urbaines.
La France s’est fixé, dans le cadre de la loi "Climat et résilience" l’objectif d’atteindre le "zéro artificialisation nette des sols" en 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction de moitié de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans les dix prochaines années, d’ici à 2031. Cette trajectoire progressive est à décliner dans les documents de planification et d’urbanisme. Les SCoT devront notamment être mis en compatibilité avec les documents régionaux (SRADDET).
Objectif ZAN : l’opportunité de définir une stratégie de sobriété foncière au service du projet de territoire
La Communauté Urbaine du Creusot Montceau a perçu dans cette évolution réglementaire l’opportunité de définir une stratégie de sobriété foncière, mise au service du projet d’attractivité du territoire, de reconquête démographique, en cohérence avec les objectifs de son PLUi valant SCoT. Elle s’est ainsi tournée dès 2023 vers le Cerema et la start-up d’urbanisme "Villes Vivantes" pour être accompagnée dans la démarche, avec le soutien de l’ADEME dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt "Vers des territoires ZAN".
En effet, ce territoire de 95 000 habitants organisé autour de 2 bassins industriels est en décroissance démographique depuis plus de 20 ans, alors que le taux d’artificialisation de 11,2 % est supérieur à la moyenne nationale. La consommation d’espaces naturels agricoles et forestiers (ENAF) principalement liée au développement résidentiel reste élevée (246 ha entre 2009 et 2020). La construction de logements neufs, essentiellement des maisons individuelles en diffus, se poursuit dans les communes périurbaines et rurales alors que les deux villes centre perdent des habitants.
L’analyse de la dynamique de consommation foncière en cours par rapport aux objectifs fixés par le SRADDET est un sujet d’alerte. Sur les 97 ha de consommation d’ENAF autorisés à l’horizon 2030 dans le cadre du SRADDET, 40 ha sont déjà engagés dans des projets identifiés, ce qui autorise le territoire à consommer encore au maximum 57 ha. Or dans le PLUi actuel, les surfaces ouvertes à l’urbanisation (zones AU) à seule destination de l’habitat sont de 120 ha soit plus de deux fois supérieures à cette enveloppe.
La CUCM a intégré le programme "Territoires d’industrie" qui induit une dynamique de redéveloppement économique avec une prévision de création de 1200 emplois directs dans l’industrie entre 2024 et 2030 et le développement de nouvelles filières de formation professionnelle. Ces nouveaux emplois à venir créent un potentiel de redéveloppement démographique et d’accueil de nouveaux habitants à condition de développer une nouvelle attractivité résidentielle du territoire et de répondre aux enjeux de développement (économique, habitat, équipement, production d’énergie renouvelable…) dans le cadre d’un nouveau modèle de sobriété foncière à définir.
L’objectif de la mission du Cerema était ainsi de définir la trajectoire ZAN, à intégrer dans le PLUi, et de décliner une stratégie conjuguant sobriété foncière et reconquête démographique, en tenant compte des besoins économiques, résidentiels et environnementaux.
4 leviers étaient pré-identifiés pour mettre en œuvre cette stratégie foncière :
L’analyse effectuée par le Cerema a permis d’évaluer le volume de gisements fonciers dans l’enveloppe urbaine susceptibles d’accueillir des opérations d’aménagement.
Ces gisements ont été caractérisés selon leur facilité de mobilisation à partir des critères suivants :
