29 octobre 2020
Lille, éclairage nocturne le long du canal de la Deule
Olivier Pichard
Le Cerema a réalisé un état des lieux de la prise en compte de la trame noire en Hauts-de-France dans le cadre d’une mission d’assistance pour la DREAL Hauts-de-France et pour le ministère de la transition écologique et solidaire, et a dégagé des pistes d’action pour les années à venir afin de réduire les nuisances lumineuses.

La lumière artificielle nocturne possède un pouvoir d’attraction ou de répulsion sur les animaux vivant la nuit:

  • L’attraction a pour conséquence de créer des pièges écologiques mortels pour de nombreux insectes par exemple.
  • L’effet de répulsion, notamment chez les mammifères dont les chauves-souris, entraîne des pertes d’habitats pour ces animaux déjà menacés de disparition pour la plupart d’entre eux.

L’éclairage artificiel, dont l'usage est souvent excessif et inadapté au besoin réel, peut ainsi former des zones infranchissables pour certains animaux et fragmenter les habitats naturels. En réduisant la présence des insectes pollinisateurs, l'éclairage artificiel a aussi un impact sur la flore. 

Cette pollution lumineuse a ainsi de nombreuses conséquences préjudiciables -on parle d'effets en cascade- sur la biodiversité. Il apparaît alors indispensable de préserver et restaurer un réseau écologique propice à la vie nocturne que l’on appelle la trame noire.

La prise en compte de la Trame noire dans tout projet d'aménagement est une nécessité réglementaire, renforcée depuis la loi biodiversité de 2016. La publication de l'arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses a édicté des mesures concrètes de mise en œuvre de la lutte contre la pollution lumineuse.

L’étude conduite par le Cerema, réalisée en assistance à la DREAL des Hauts-de-France et au ministère de la transition écologique et solidaire, présente un état des lieux des actions entreprises en Hauts-de-France pour lutter contre les nuisances lumineuses.

Ce document liste les espèces de chauves-souris les plus sensibles à la pollution lumineuse, car les espèces réagissent différemment aux éclairages artificiels lors des migrations, des temps de chasse, de la période de reproduction, de l'hibernation... L'étude a identifié les habitats des différentes espèces pouvant être impactées par cette pollution lumineuse dans la région Hauts-de-France, et les heures auxquelles elles circulent. Il évoque également le cas des oiseaux, très sensibles aux différentes longueur d'onde de la lumière.

Le document présente la démarche de mise en oeuvre d'une trame noire pour planifier les actions de protection des corridors écologiques nocturnes et de gestion de l'éclairage et différents types d'actions : sur les températures de couleur, sur les types de luminaires, sur les paysages nocturnes, ainsi que la mise à disposition d'outils pour les collectivités

L'étude dégage enfin les pistes d'actions à réaliser à l’avenir pour mettre en œuvre la réduction des nuisances lumineuses en Hauts-de-France.

 

Présentation de l'étude AUBE (Aménagement Urbain, Biodiversité, Eclairage) :

Dans le dossier Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain

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