UNE OPERATION GLOBALE D’ENTRETIEN ET DE MISE A NIVEAU DE SIX OUVRAGES SUR L’A75
L’OA sur La Marguerite Est fait partie d’un ensemble de 6 ouvrages d’art d’une centaine de mètres de long chacun, situés au niveau du « triangle de Ceyras » (point de jonction entre l’A75 et l’A750 dans l’Hérault) et franchissant les rivières de La Lergue et de La Marguerite (4 ouvrages de type VIPP et 2 ouvrages de type PRAD).
Parmi ces 6 ouvrages, trois datent du début des années 1980 et portaient l’ancienne route nationale RN9 avant que les trois autres ne soient réalisés dans le cadre de leur doublement lors de la création de l’autoroute A75 au début des années 1990.
Ces 6 ouvrages nécessitaient différents travaux d’entretiens spécialisés et de remise à niveau.
A la suite d’un pré-diagnostic de ces 6 ouvrages réalisé par le Cerema, les travaux ont été hiérarchisés et répartis en trois phases :
- Phase n°1 : la mise à niveau des 3 ouvrages les plus récents : l’ouvrage sur La Marguerite Ouest et les deux ouvrages sur La Lergue Est,
- Phase n°2 : la mise à niveau de l’ouvrage sur La Marguerite Est, plus ancien et datant de l’ex-RN9,
- Phase n°3 : la mise à niveau des deux ouvrages sur La Lergue Ouest, datant également de l’ex-RN9.
LA REPARATION ET LA MISE A NIVEAU D’UN OUVRAGE EXISTANT SPECIFIQUE, HERITE DU PASSE
crédit photo : Cerema Méditerranée
Outre des besoins en entretiens spécialisés, l’un de ces six ouvrages - l’ouvrage sur La Marguerite Est, de type PRAD (Pont à poutres précontraintes par adhérence) - héritait en particulier de caractéristiques et d’équipements issus de l’ancienne route nationale RN9.
En particulier, les dispositifs de retenue sur ouvrage (de type glissières) nécessitaient d’être mis à niveau afin d’être plus adaptés à l’usage autoroutier actuel.
Par ailleurs, l’ouvrage ne disposait pas des dispositifs indispensables au vérinage du tablier en vu du remplacement de ses appareils d’appui.
La DIR Massif Central, gestionnaire de l’ouvrage, a donc pris la décision de mener une opération de réparation et de mise à niveau complète de cet ouvrage.
Le projet de réparation confié au Cerema Méditerranée, comprenait les travaux suivants :
- le remplacement de l’ensemble des appareils d’appuis (90 au total), nécessitant la réalisation de consoles de vérinage pérennes sur l’ensemble des lignes d’appuis,
- la mise à niveau des dispositifs de retenue comprenant la réalisation de nouvelles longrines ancrées,
- la création d’une passerelle métallique en console, en rive extérieure de l’ouvrage, permettant un passage de service à l’arrière du dispositif de retenue,
- la réfection complète de l’étanchéité et de la couche de roulement sur le tablier,
- le remplacement des joints de chaussée.
Les études relatives au projet de réparation ont été complexifiées du fait de plusieurs facteurs :
- l’absence de données sur l’existant compte-tenu d’importantes lacunes dans le dossier d’ouvrage,
- la réalisation de dispositifs de vérinage sur un ouvrage existant non prévu à cet effet (places disponibles réduites au niveau des lignes d’appui, biais prononcé de l’ouvrage, poutres PRAD non entretoisées entraînant un nombre important d’appuis, etc.),
- le remplacement des dispositifs de retenue, dans le cadre du nouveau contexte réglementaire et normatif, sur un ouvrage existant aux caractéristiques géométriques, fonctionnelles et structurelles héritées de l’ancienne RN9 particulièrement contraignantes (contraintes d’implantation sur un profil fonctionnel réduit, contraintes vis-à-vis de l’adéquation entre performances des nouveaux dispositifs de retenue, contraintes et transmission des efforts issus de ces dispositifs de retenue à la structure existante, scellement des nouvelles longrines dans le hourdis existant, impacts sur les superstructures existantes, etc).
LES TRAVAUX
crédit photos : Cerema Méditerranée
Les travaux concernant la Phase 1 (mise à niveau des 3 ouvrages les plus récents) ont été réalisés en 2020.
Le marché de travaux relatif à la Phase 2 (réparation et de mise à niveau de l’ouvrage sur La Marguerite Est) a été lancé fin 2021, avec notamment le démarrage des études d’exécution et la conduite de reconnaissances préalables sur ouvrage.
Le contrôle des études d’exécution a été confié au Cerema Méditerranée.
Les travaux ont démarré début 2022.
Les travaux de la Phase 3 sont prévus pour 2024.
UN CHANTIER IDEAL POUR LA TRANSMISSION DES CONNAISSANCES ET DES PRATIQUES A DESTINATION DES FUTURS INGENIEURS
Dans le cadre de ses missions, le Cerema est également impliqué, au côté de l'ECIR (Ecole de la Construction, des Infrastructures et Réseaux) de Mallemort en Provence et de l'ENSAM (École Nationale des Arts et Métiers d'Aix en Provence), dans la formation par alternance d'ingénieurs spécialisés travaux publics.
Outre les nombreux enseignements auquel le Cerema contribue, chaque année les intervenants "ouvrages d'art" accompagnent les élèves sur des chantiers pour leur faire découvrir la réalité du terrain. Cette année, les apprentis ingénieurs ont ainsi pu profiter du chantier sur l’ouvrage sur la Marguerite Est.
La visite de chantier organisée le 5 octobre 2022 a été l'occasion pour les élèves de découvrir un chantier de vérinage et de bénéficier des explications de tous les intervenants de cette opération : la DIR Massif Central, gestionnaire de l'ouvrage, la DIR Méditerranée, maître d'œuvre, l'entreprise titulaire du marché de travaux et le Cerema concepteur de la réparation.
par les élèves ingénieurs de l’ENSAM
crédit photo : Cerema Méditerranée
France 3 était présent et la visite a fait l'objet d'un reportage diffusé lors du Journal télévisé du 19/20 du 11 octobre 2022. (Ci-après le lien vers le journal télévisé - la séquence commence à la 15ème minute).
POUR ALLER PLUS LOIN : LA MISE A NIVEAU DES DISPOSITIFS DE RETENUE SUR OUVRAGES D’ART
Avec l'évolution du contexte réglementaire, et notamment la mise en place du marquage CE, la réparation de dispositifs de retenue endommagés ou leur mise en conformité sur ouvrages d’art existants peut être un sujet extrêmement complexe dans les projets de réparation ou d’adaptation d’ouvrages.
Le guide du Cerema "Dispositifs de retenue routiers marqués CE sur ouvrages d'art" est destiné tant aux concepteurs d'ouvrages neufs, qu'à ceux ayant en charge la gestion d'un parc d'ouvrages.
Il traite de l'évolution du contexte réglementaire, avec notamment la mise en place du marquage CE.
Il donne des recommandations concernant les différentes étapes d'un projet d'ouvrage, depuis sa conception jusqu'à la mise en œuvre du dispositif de retenue routier, mais également concernant la gestion des dispositifs sur les ouvrages existants.
Les aspects relatifs aux caractéristiques géométriques et mécaniques des dispositifs de retenue routiers marqués CE, ainsi que ceux portant sur la durabilité des matériaux, leur entretien et leur réparation sont abordés dans ce guide avec, notamment, un chapitre consacré à la réparation des dispositifs de retenue endommagés et à leur mise en conformité.
Parallèlement, le guide méthodologique du Cerema "Choix des performances d’un dispositif de retenue sur ouvrage d’art : Méthode de calcul de l’indice de danger" s'adresse aux principaux acteurs des projets d’infrastructures routières et gestionnaires de patrimoine d’ouvrages d’art (maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, bureaux d’études, exploitants d’infrastructures routières).
Il a pour objectif de les aider dans le choix des performances d’un dispositif de retenue routier (DR) à installer, en bord d’ouvrage d’art neuf ou existant (pont ou mur de soutènement). Il présente la méthode de calcul de l’indice de danger développée pour les ouvrages supportant une infrastructure routière sur laquelle la vitesse autorisée est supérieure ou égale à 70 km/h.
En deçà de cette vitesse, notamment en milieu urbain, la démarche présentée peut également donner des éléments d’information utiles pour aider le décisionnaire dans le choix des performances du dispositif de retenue à mettre en œuvre.
LIENS
Lien vers le reportage de France 3 lors de la visite de chantier de réparation de l’ouvrage sur La Marguerite Est sur l’A75 par les élèves de l’ENSAM (la séquence commence à la 15ème minute)