Cette initiative trouve son origine dans le partenariat stratégique formalisé entre le Cerema Normandie-Centre -et CY Cergy Paris Université depuis plusieurs années. Il s’inscrit au sein de CY Générations, projet lauréat de France 2030 / ExcellenceS du 4e Programme d’investissements d’avenir (PIA4), au sein duquel le Cerema participe aux côtés de CY Cergy Paris Université et de ses partenaires de CY Alliance. Ce programme renforce l'ambition partagée de faire émerger des solutions concrètes, innovantes et opérationnelles au service de la transition écologique. Il s’inscrit également dans la droite ligne du PUI CY Transfer, dont le Cerema est partie prenante depuis sa création.
Le CNRS, le Learning Planet Institute, le Campus de la Transition ainsi que la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, la Communauté d’agglomération Roissy Pays de France, la Ville de Saint-Germain-en-Laye, et le Conseil départemental du Val d’Oise sont également parties prenantes de ce dispositif.
Un partenariat stratégique au service des transitions
Signée par Rémy Filali, Directeur territorial du Cerema Normandie-Centre, et George Wardeh, Directeur de l’IUT de Cergy-Pontoise, la convention inscrit la coopération dans un continuum “Formation – Recherche – Innovation – Expérimentation – Transfert”. Elle vise à rapprocher les mondes académique et technique pour accompagner les transitions territoriales à travers trois grands volets :
- La formation et la diffusion des connaissances
- La recherche appliquée et expérimentale
- L’appui scientifique et technique aux entreprises
Des interactions croisées pour former les professionnels de demain
La convention permet la mise en œuvre de situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ), de stages, de projets collaboratifs et de contributions à la formation continue. Plusieurs départements de l’IUT seront plus particulièrement impliqués, parmi lesquels :
- Génie Biologique, Génie Civil – Construction Durable
- Génie Électrique et Informatique Industrielle
- Métiers de la Transition et de l’Efficacité Énergétique
- Management de la Logistique et des Transports
- Techniques de Commercialisation, Multimédia & Internet
Ces interactions s’inscrivent dans une volonté commune de mettre les étudiants en situation de "faiseurs" (ou “makers”) face aux défis climatiques, en les intégrant à des projets à fort impact sociétal, en lien avec les priorités régionales et nationales du Cerema.
Des projets en cours : vers des solutions concrètes et innovantes
Plusieurs projets en cours illustrent les collaborations du Cerema et de l’IUT de Cergy :
Monitoring – Hyperviseur :
L‘objectif de ce projet, financé par CY Générations, est de contribuer à établir un référentiel et des indicateurs quantitatifs de suivi de l’évolution du site du Cerema à Grand Quevilly (20 hectares), sous l’angle du développement durable : biodiversité, eau, énergie, ... Il est ainsi envisagé une collaboration entre plusieurs BUT (bachelor universitaire de technologie) de l’IUT pour définir et construire ces outils de suivi.
Mené dans le cadre du PIA4 de la direction Normandie-Centre du Cerema, ce projet a pour objectif de disposer d'un outil avec méthodologie associée, pour suivre des indicateurs qui seront définis ensuite. Le site du Cerema au Grand-Quevilly constituera un pilote expérimental de solutions d’adaptation au changement climatique, pour réaliser un suivi diachronique du site : il s'agit de pouvoir visualiser l'évolution du site année après année en disposant d’un point zéro de comparaison pour établir un référentiel de suivi et d’indicateurs dans une vision élargie de Développement Durable. Le projet s'appuiera sur des bases de données interopérables couplées à une maquette numérique évolutive du site.
Projet BATIVERT COOP (2024-2026) :
Le projet BATIVERT COOP, mené en collaboration avec plusieurs acteurs transdisciplinaires de la Vallée de la Seine, a pour objectif d'explorer le potentiel des biosourcés dans le secteur de la construction. Il vise à rapprocher les bioressources disponibles des besoins spécifiques du bâtiment, tout en évaluant la viabilité de nouvelles solutions écologiques et leur intégration dans la chaîne de valeur du BTP. Ceci, afin de permettre le développement de filières biosourcées à l’échelle des régions normande et francilienne à destination de la construction, en préfigurant une filière durable créant une chaîne de valeur vertueuse, depuis le sourcing agricole, en passant par la transformation-fabrication-mise en œuvre, jusqu’au client final. .
Le Cerema pilotera les validations scientifiques des hypothèses proposées de biomatériaux identifiés et également l’offre finale de produits, et coordonnera les actions entre les 3 laboratoires de l’équipe projet. Un travail sera mené auprès du secteur public pour identifier les éventuels freins pour l'utilisation de cet outil et les opportunités (projets tests).
Il est envisagé de mobiliser des étudiants du B.U.T. Génie Civil Construction Durable, en les impliquant dans des missions liées à l’évaluation des matériaux biosourcés, au développement de prototypes ou encore à la mise en œuvre de solutions techniques pour l’intégration de ces matériaux dans les projets de construction. Les étudiants contribueront ainsi directement aux études de faisabilité et aux tests des nouvelles solutions proposées par le projet. Leur travail permettra :
- D'imaginer des applications d'isolant/mortier pour bâtiment avec ces matières pour envisager les pistes de prototypes et proposer une analyse des résultats obtenus par les laboratoires permettant de qualifier la performance des produits ;
- D'établir une grille d'entretien type afin de démarrer les échanges avec les acteurs identifiés sur les besoins et attentes de chacun, sur les freins des filières, sur les Rex de projets et faire échanger les différents acteurs entre eux;
- De questionner la partie environnementale, notamment lors des entretiens, pour compléter les hypothèses proposées par le partenaire du projet missionné sur la partie ACV;
- Les étudiants participeront aux prises de contact avec les maîtrises d’ouvrage pour évaluer leur intérêt vis-à-vis du produit propos ;
- Ils accompagneront le Cerema dans la partie capitalisation et diffusion des enseignements scientifiques du projet, afin de valoriser la méthode employée et les résultats obtenus.
Projet "Urbanisme régénératif" :
Depuis 2022, les équipes du Cerema explorent le concept scientifique émergent de "l’urbanisme régénératif", sur le site de Grand-Quevilly ainsi que sur des territoires d’expérimentation (dont Terres d’Argentan Intercom). Après une acculturation à ce concept par le biais du Ceebios qui l'a conçu, le Cerema a engagé des travaux avec des étudiantes du Mastère AMUR de l’ENPC, ainsi que des étudiants de CY École de design. Dans les phases suivantes, il est ainsi envisagé de mobiliser des étudiants de plusieurs BUT de l’IUT de Cergy pour compléter et rendre l’approche opérationnelle.
Le site du Cerema à Grand Quevilly servira de pilote pour développer une méthodologie d’approche nommée "urbanisme régénératif", visant :
- A aller au-delà des approches et référentiels couramment usités dans le domaine de l’aménagement, qui ambitionnent souvent une performance négative ou (au mieux) neutre ;
- A assembler et décliner les grands principes de la transition écologique dans une méthode opérationnelle pour les urbanistes et la tester dans le cadre de la définition du projet d’évolution du site en la confrontant à de vrais opérateurs et futurs occupants ;
- A approcher un site en tant que "système" (bâtiments, espaces publics, toitures, espaces naturels, …), pour identifier et catalyser le potentiel pour envisager une régénération à court, moyen ou long terme, en appréhendant les bénéfices conjoints pour l’humain et l’environnement (notion de "performance positive") ;
- A jeter les bases d’un processus participatif et de conduite de projet différent, afin de mobiliser les usagers actuels et acteurs locaux dans les phases de diagnostic et de conception mais aussi de suivi et de gestion futurs du site pour capitaliser leur connaissance du contexte et afin de les impliquer dans la mise en œuvre et la continuité du projet, dans un processus d’adaptation et de régénération continues (site "apprenant").
Cette méthode a vocation à s’appliquer plus particulièrement au réaménagement des quartiers urbanisés périphériques, disposant d’un patrimoine de voies, réseaux et bâti important, vieillissant et diversifié. En effet, sur ces typologies particulières, l’adaptation, la valorisation, la remise en état fonctionnelle des divers patrimoines dans toutes leurs dimensions constitue un enjeu majeur. Le projet global d’urbanisme régénératif devient donc un cadre de mise en cohérence des expérimentations de solutions d’adaptation au changement climatique mais aussi de déclinaison immédiate de leurs enseignements dans le cadre d’un processus d’évolution puis de gestion urbaines orientés vers l’innovation. Pour la mise en œuvre de ce projet, il est envisagé d’associer diverses entités de l’Alliance CY, plus particulièrement l’Ecole d’Architecture de Versailles et l’Ecole de Design, dans le cadre d’ateliers d’étudiants.
