6 septembre 2023
Le Cerema s’engage pour l’adaptation au changement climatique dans les Pyrénées
CTP - OPCC
Le projet PYRENEES4CLIMA sur l'adaptation au changement climatique dans les Pyrénées a été approuvé par le programme européen LIFE en juin dernier. Doté d’un budget de 20 millions d'euros, il est coordonné par la Communauté de Travail des Pyrénées (CTP), par l'intermédiaire de l'Observatoire Pyrénéen du Changement Climatique (OPCC).
Les 47 partenaires qui composent le projet auront 7,5 ans pour développer des actions d'adaptation au changement climatique, conçues pour le territoire de montagne et basées sur une approche transfrontalière.

Le projet vise à mettre en œuvre la stratégie pyrénéenne sur le changement climatique (EPiCC) ; première stratégie européenne sur le changement climatique spécifiquement conçue pour une bio-région de montagne et transfrontalière. Les sept territoires membres de la CTP : Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Euskadi, Navarre, Aragon, Catalogne et Andorre ont participé activement à l'élaboration de cette stratégie.

 

Biorégion des Pyrénées, aire couverte par la CTP - OPCC (Source : OPCC Geoportal, 2022)
Biorégion des Pyrénées, aire couverte par la CTP - OPCC (Source : OPCC Geoportal, 2022)

 

ILLUSTRATION

Le projet PYRENEES4CLIMA activera une dynamique de mise en œuvre de l'EPiCC. Ce projet apportera la vision à moyen terme nécessaire pour répondre aux enjeux du changement climatique et deviendra un véritable accélérateur des politiques d'action climatique dans les Pyrénées.

La mise en place du projet est organisée en 10 groupes de travail (dont 5 principaux, cf. illustration ci-dessous), dirigés par des partenaires du projet qui forment des tandems nord-sud, tels que le Service météorologique de Catalogne et Météo France, l'Institut Pyrénéen d'Écologie et le Conservatoire Botanique des Pyrénées, le Réseau Pyrénées Vivantes et l'Université Autonome de Barcelone, la région Occitanie et l'OPCC - CTP…

ILLUSTRATIONLe Cerema Sud-Ouest contribue à 2 groupes de travail :

  • L’un sur les espaces naturels résilients, innovation dans les réseaux d’observation pour réduire les vulnérabilités (WP 3)[1] ;
  • L’autre sur les populations et le territoire (WP5).

 

 

 

Étude des continuités écologiques

ILLUSTRATION
CTP- OPCC

Dans le cadre du WP3, le Cerema va travailler à l’identification des continuités écologiques à l’échelle du massif Pyrénéen. 

Les espèces montagnardes sont très sensibles aux changements climatiques. Certains habitats, plantes et animaux verront probablement leur domaine vital se déplacer plus en altitude ou peut-être disparaître avec le réchauffement. Préserver et restaurer des habitats naturels de qualité, et surtout leurs connexions, permet aux espèces de mieux s'adapter aux effets du changement climatique.

Dans un premier temps, il sera nécessaire d'établir un diagnostic des continuités écologiques, qui servira de base aux mesures de préservation et de restauration, de manière harmonisée et concertée, sur toute la chaîne des Pyrénées entre l’Espagne et la France.

Cette étude contribuera également à répondre à la stratégie de l'Union Européenne en matière de biodiversité pour 2030 dont un des objectifs est de disposer d'un réseau trans-européen de la nature, cohérent et résilient.

Les 7 régions membres de la CTP seront en charge du pilotage, de l'animation et de la gouvernance de l'étude.

Le Cerema assurera la production et l'animation technique de la tâche dont il a la charge, avec la contribution du Conservatoire Botanique des Pyrénées et Midi-Pyrénées (CBNPMP) et en partenariat avec l’Université de Barcelone, l’Institut Cartographique et Géologique de Catalogne (ICGC) et le groupement franco-espagnol-andorran FORESPIR.

La mission du Cerema se déroulera en co-construction avec ses partenaires selon plusieurs phases :

  • Cartographie de l’occupation du sol ;
  • Mise au point d’une méthode de modélisation des continuités écologiques ;
  • Identification et cartographie des éléments de continuités écologiques (réservoirs de biodiversité [2]  et corridors écologiques [3) ;
  • Identification des pressions anthropiques et de la fragmentation ;
  • Identification des habitats vulnérables au changement climatique ;
  • Proposition de sites démonstrateurs pour promouvoir des mesures de reconnexion des habitats.

 

Sur les risques et la disponibilité de la ressource en eau

ILLUSTRATION
CTP- OPCC

Deux contributions du Cerema sur le WP5 "Population et territoire" :

  • Le premier concerne l’analyse et l’évaluation de la gestion de l’eau dans le territoire Pyrénéen ;
  • Le second s’intéresse au développement de méthodologies pour la gestion des risques naturels dans les montagnes des Pyrénées face aux événements extrêmes.

Concernant le premier sujet, il s’agit de prendre en compte les enjeux quantitatifs de la ressource en Eau dans un contexte de changement climatique. Pour cela l’objectif global sera d’élaborer une stratégie de gestion de l’eau dans un contexte de raréfaction de la ressource en eau et en lien avec la GEMAPI.

 
 
 
Plusieurs axes de travail seront développés :
  • Réalisation d’un état des lieux des enjeux, besoins et contraintes sur la disponibilité de la ressource en eau à l’horizon 2050. Cet état des lieux fera l’objet d’un zoom sur la GEMA (PI).
  • Développement d’une stratégie d’anticipation et d’adaptation aux menaces sur la disponibilité de la ressource en eau : Des ateliers sur la résilience de ces territoires par rapport à la disponibilité de la ressource en eau seront menés.
  • Identification des potentiels d’infiltration à l’échelle du bassin hydrographique : Une cartographie globale sur le bassin hydrographique des potentiels d’infiltration pourrait être réalisée suivant la méthode Cerema pour favoriser la recharge des nappes dans un contexte de pénurie et de sécheresse.

Concernant le deuxième sujet, l'objectif est de construire une méthodologie pour la construction de stratégies de résilience des territoires face au changement climatique. L'idée est d'entrer par le prisme des risques naturels et de leur évolution et d'élargir la vision pour travailler sur une stratégie multisectorielle. Nous souhaitons également que l'élaboration de cette stratégie soit collaborative et participative. Il s'agit de faire entrer les acteurs locaux dans une dynamique, une volonté d'agir ensemble sur leur territoire.

Dans le cadre du projet Montclima Interreg, le Cerema a travaillé avec la commune des Eaux-Bonnes, à l'échelle de la commune et du bassin, à la co-construction d'une stratégie de développement résilient. Sur la base de cette expérience, il convient aujourd'hui de poursuivre et de développer le travail à travers plusieurs axes :

  • Changer d'échelle pour trouver un territoire d'action plus opérationnel. C'est pourquoi il est proposé de travailler à l'échelle d'un territoire plus large et transfrontalier, comme les EPCI de la vallée d'Ossau sur le versant français et de la vallée de Tena sur le versant espagnol.
  • Diffuser la méthode de travail sur la résilience aux risques et au changement climatique en Espagne. A l'heure actuelle, cette approche n'est pas très développée dans la partie espagnole. L'idée est de partager nos méthodes et nos connaissances avec les partenaires frontaliers. Ainsi, une stratégie sera développée dans un cas pilote espagnol. Le GECT Pirineos-Pyrénées [4]  serait donc le partenaire privilégié pour cette transposition.
  • Approfondir le plan d'action issu de la stratégie de résilience transfrontalière pour développer l'opérationnalité de l'approche territoriale des risques. Ainsi, les éléments clés seront travaillés avec les acteurs locaux dans des solutions concrètes, viables et parfois innovantes. Les thèmes préétablis sont le tourisme, l'agropastoralisme, la culture du risque et les solutions d'aménagement du territoire. En complément, un partenariat avec l'AUDAP [5]  permettra de développer un cadre de référence sur l'aménagement des communes de montagne, prenant en compte la diversité des risques dans le département des Pyrénées-Atlantiques.

 

Contacts

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[1] Workpackage (groupe de travail)

[2] Zones où la biodiversité est la plus riche et la mieux représentée

[3] Zones où les espèces se déplacent entre les réservoirs de biodiversité

[4] Le Groupement européen de coopération territoriale est un instrument de coopération transfrontalière entre la Communauté Autonome de l’Aragon, la Diputación de Huesca, le Département des Hautes-Pyrénées et le Département des Pyrénées-Atlantiques, créé avec l’objectif de stimuler et renforcer la coopération et l’action commune sur ces territoires

[5] Agence d'urbanisme Atlantique & Pyrénées