15 juillet 2025
Route départementale du Maine et Loire
Arnaud Bouissou TERRA
Le 70e Rendez-vous Mobilités organisé par le Cerema était consacré aux données Floating Car data (FCD) et aux retours d’expérience de leur utilisation pour maîtriser le trafic routier. Ce webinaire a accueilli 260 participants.

Ces données avaient déjà été évoquées lors du Rendez-vous Mobilités consacré aux données utilisées pour la modélisation des déplacements en mai 2024. Un format particulier de données FCD appelées "xFCD" avait quant à lui été abordé lors d’un précédent Rendez-vous Mobilité, en septembre 2023, qui était consacré à l’identification des zones de quasi-accident et présentait des résultats d’analyses de données xFCD.

 

Ce Rendez-vous Mobilités a permis :

  • de dresser un panorama des acteurs qui gravitent autour de ces données (fournisseurs de premier rang, revendeurs, bureaux d'études, fournisseurs/ développeurs de systèmes d’analyse) pour permettre aux participants de mieux appréhender le sujet,
  • de présenter des cas d’usage pour lesquels ces données sont particulièrement utiles et pertinentes,
  • de faire témoigner des utilisateurs pour partager leurs retours d'expérience,
  • de renseigner sur les outils existants pour les manipuler et les intégrer aux pratiques d'analyse ou de gestion du trafic des gestionnaires.

La parole a été donnée à des gestionnaires routiers, à des bureaux d’études et à des fournisseurs de données. Les intervenants ont détaillé leurs cas d’usages et les limites de ces données.

 

Les interventions :

Des données dont l’usage se généralise

Pixabay

Les données de type Floating Car Data (FCD) s’imposent comme une ressource de premier plan pour la connaissance et la maîtrise des trafics. 

En complément des capteurs routiers ponctuels disséminés sur nos réseaux, ces données alimentent des cas d’usages spécifiques et permettent de nouvelles applications de supervision des trafics et de la mobilité à différentes échelles. 

Le rendez-vous a démarré avec une première intervention générale pour partager un socle technique commun. Guillaume Costeseque a ainsi présenté la terminologie employée, l’historique technologique de ces données, la description plus précise du contenu de ces données, un panorama des acteurs de l’écosystème des FCD (producteurs, fournisseurs, revendeurs de données, fournisseurs de systèmes ou d’outils qui s’appuient sur des données FCD avant d’introduire les cas d’usage qui étaient l’objet des interventions suivantes.

 

La présentation :

Exemples d’outils et d’utilisation de données FCD par des gestionnaires routiers :

Deux gestionnaires routiers accompagnés de leurs prestataires nous ont ensuite partagé des cas d’usage de FCD en temps réel comme en temps différé :

Foued Abdelkaoui, de la DIR Ile-de-France, accompagné de Patrick Klein, de PTV, nous a partagé un cas d’usage en temps réel, pour l’exploitation des voiries du réseau routier national de son territoire. 

En effet, les données FCD temps réel, viennent ici compléter les données issues de stations de comptage, pour avoir une vision du trafic sur les secteurs qui ne sont pas équipés. De plus, la détection des incidents est améliorée avec l’usage des données FCD. Ces données permettent également d’alimenter un observatoire en temps différé.

Nicolas Taverne, de Toulouse Métropole, accompagné de Jauffrey Faustini, d’Autoroutes Trafic, ont présenté l’utilité des FCD et des outils d’analyses en temps différé :  pour détecter et quantifier des flux de transit en hypercentre , obtenir des mesures de TMJO reconstitués en tout point, des Chevelus ou des OD dans le cadre de l’élaboration de plans de circulation pour des phases travaux. Le fournisseur a également présenté son outil temps réel.

Exemples d’expertises menées par le Cerema pour des collectivités s’appuyant sur des données FCD :

Deux présentations du Cerema ont ensuite illustré la pertinence mais également la vigilance nécessaire à avoir dans l’usage de ces données :

Mathis Boukhellouf a présenté une étude de caractérisation de la circulation des Poids-Lourds (transit ou échange) en périphérie de Vichy. Il s’agit ici de comparer les résultats d’analyse utilisant des traces FCD avec celles utilisant des comptages par relevé de plaques minéralogiques. 

Les résultats sur les volumes de PL sont similaires avec les deux méthodes et donc, la pertinence d’utilisation des données FCD est montrée. En revanche, on notera qu’à des échelles spatio-temporelles plus fines, la quantité de données FCD disponibles peut s’avérer trop faible et donc trop peu représentative pour que les résultats soient pertinents.

Aglaé Tabot a présenté l’évaluation de l’impact des mesures "Ville 30" sur le trafic, à l’aide de données FCD désagrégées. On constate que certains secteurs sont peu ou pas couverts par des traces, ce qui est une limite lorsque l’on souhaite couvrir l’intégralité des réseaux routiers d’une ville. Cela pose de nouveau la limite de la représentativité de ces données à une échelle relativement fine. En revanche, cette présentation a démontré la pertinence des données désagrégées pour certains usages, notamment pour l’analyse des vitesses maximales.

Autres exemples d’expertises pour des collectivités s’appuyant sur des données FCD :

Les deux présentations suivantes étaient :

Émilie Clair, de Grand Besançon Métropole, accompagnée de Julien Chirade, de Lee Sormea, a présenté une étude de transit dans un quartier dans le cadre de l’évaluation du plan d’actions "Quartiers apaisés" du Grand Besançon. Les données FCD permettent de compléter les données mesurées sur le terrain à l’aide de capteurs temporaires. En particulier, elles permettent d’avoir une vision plus large dans l’espace et dans le temps. La représentativité de la donnée, en revanche, est de nouveau une limite, notamment pour les estimations de flux : les FCD ne remplacent pas les enquêtes origine-destination (OD) ou cordon. Pour autant, les FCD sont des données "fraîches" qui sont très utiles pour la communication avec les riverains ou les élus.

Franck Bourdais, du Département des Côtes d’Armor, accompagné d’Elliot Chasselon, d’AISIN, a présenté l’outil RoadTrace et présenté deux cas d’usage : l’estimation de TMJA (trafic moyen journalier annuel) et des analyses d’OD avec distinction VL/PL au Sud de Saint-Brieuc. Cette utilisation tend à se répéter sur d’autres secteurs du Département.

Dernier exemple du webinaire :

Martin Schoreisz, du Cerema, accompagné d’Étienne Hans de Neovya, ont présenté leur retour d’expérience de la reconstitution des  TMJA (trafic moyen journalier annuel) France entière (métropole) à partir de données FCD. Il s’agit d’un module qui utilise l’Intelligence Artificielle pour combler des manques dans une base nationale de données de TMJA fournies par les gestionnaires routiers.

La qualité de reconstitution obtenue est dépendante de la proximité de données fiables directement fournies par les gestionnaires et issues de stations de mesure. En d’autres termes, les données FCD seules ne suffisent pas à  reconstituer des TMJA fiables. Elles sont complémentaires à des données mesurées.

 

La présentation :

Guillaume Costeseque a enfin synthétisé le webinaire, en rappelant que les données FCD viennent en complément des données issues de stations de mesures "classiques", qu’elles n’ont pas vocation à remplacer pas mais à enrichir de façon utile. Les principaux enseignements du webinaire ont enfin été listés. Le temps a manqué pour aborder en synthèse, la distinction des cas d’usage temps réel et temps différé, ou pour détailler les autres sources de données « massives » comme les données FMD ou SDK, que vous retrouverez dans le support de présentation.

La présentation :

Durant ce webinaire un certain nombre de questions ont été posées :  une foire aux questions (FAQ) résume les réponses apportées. 

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Dans le dossier Les Rendez-vous Mobilités du Cerema

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